Alors que l’exploitation des richesses minières des grands fonds suscite un intérêt croissant, une nouvelle étude menée par l’Ifremer, Sorbonne Université et le CNRS met en lumière les menaces qui pèsent sur la faune des sources hydrothermales du Pacifique Sud-Ouest. Publiée dans la revue Science of the Total Environment, cette recherche révèle que de nombreuses espèces présentes dans ces écosystèmes occupent des zones de distribution extrêmement restreintes, les rendant particulièrement vulnérables à toute perturbation.
Des écosystèmes uniques menacés par l’exploitation minière
Basée sur l’analyse des données de la campagne océanographique CHUBACAR, menée en 2019 à bord du navire L’Atalante, cette étude constitue le premier recensement de grande ampleur de la biodiversité hydrothermale dans cette région du Pacifique. Plus d’une centaine d’espèces y ont été identifiées, confirmant la richesse de ces habitats méconnus.
Les chercheurs ont mis en évidence que certaines espèces, notamment des gastéropodes des genres Shinkailepas et Symmetromphalus, sont inféodées à une seule zone géographique, isolées par la topographie sous-marine. Cela signifie que leur survie est directement menacée par toute exploitation industrielle de ces sites. Comme l’explique Marjolaine Matabos, biologiste marine à l’Ifremer, « si ces zones venaient à être exploitées, ces espèces pourraient disparaître à jamais ».
Le bassin de Manus : une cible industrielle à haut risque
Parmi les sites étudiés, le bassin de Manus, situé entre 1200 et 1700 mètres de profondeur en mer de Bismarck, au nord-est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, apparaît comme l’un des plus riches en biodiversité. Sur les 74 espèces recensées, 29 n’existent que dans cette zone, ce qui en fait un écosystème extrêmement fragile et particulièrement menacé.
Or, le bassin de Manus figure parmi les priorités de l’industrie minière pour l’extraction des sulfures polymétalliques, riches en cuivre, zinc et or. Une activité qui pourrait détruire définitivement ces habitats uniques, entraînant la disparition d’espèces encore mal connues.
L’étude a également révélé le rôle clé du bassin de Woodlark, situé plus au sud, à 3400 mètres de profondeur en mer des Salomon. Ce site agit comme une zone de transition biologique, permettant à certaines espèces de circuler entre le bassin de Manus et ceux de Lau et du nord des Fidji, situés plus à l’ouest. Cet équilibre naturel, fondamental pour la biodiversité régionale, pourrait être gravement compromis par les perturbations liées à l’exploitation minière.
Un appel à la prudence face aux projets d’exploitation sous-marine
Les scientifiques insistent sur l’urgence d’adopter des mesures de protection adaptées à chaque région, prenant en compte la complexité des schémas de distribution des espèces et leur interdépendance. L’étude souligne la nécessité de réglementer strictement ces activités afin de préserver des écosystèmes encore largement inexplorés, mais déjà convoités par l’industrie minière.
Alors que les ambitions extractives se multiplient, cette recherche rappelle que les grands fonds marins ne sont pas un terrain d’exploitation ordinaire, mais un monde encore fragile et méconnu, dont la destruction pourrait avoir des conséquences irréversibles sur la biodiversité marine.
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Une réponse à “Exploitation minière des fonds marins : un danger imminent pour la biodiversité du Pacifique”
Tant qu’un traité interdisant l’exploitation des fonds marin comme c’est le cas pour l’arctique et l’antarctique ne sera pas signé , les multinationales pousseront a leur exploitation .
Avec Trump le fou il est a craindre qu’il décrète que les fonds marins sont exploitable en ce foutant totalement du reste de l’Humanité.