PNBgate : quand le Mouvement Breton se roule dans le ridicule [L’Agora]

C’est LA grande affaire du moment dans le Mouvement Breton : le PNBgate ! Et, encore une fois, l’Emsav ne nous déçoit pas, il sombre dans le ridicule le plus grotesquissime. Comme à son habitude !

Genèse d’un malentendu : Depuis quelques mois, les téléphones chauffaient au sein d’un petit groupe autour de l’avocate briocho-bauloise Caroline Glon et le magistrat nantais Yvon Ollivier. Le but : monter un mouvement qui impulserait des listes « bretonnes » aux prochaines municipales de mars 2026, voire aux prochaines élections régionales de 2029 si le tour de chauffe se passait bien.

Emsav canal habituel

Petites capsules vidéos sur les réseaux sociaux, ralliements, discussions enflammées sur les réseaux sociaux, la petite affaire se passait plutôt bien et surtout faisait bien rire les observateurs. Encore une fois, le mouvement breton ressassait ses vieux 33 tours : « la Réunification », « le breton langue officielle », « l’autonomie », « la culture », ne manquait plus que le druidisme et une remise en question du traité de 1532 et de la légitimité du mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII ! Dans une Bretagne gangrenée par l’insécurité, l’immigration, le coût de l’énergie et les problèmes de logement, le mouvement breton n’a pas changé son logiciel depuis les années 70 et croit pouvoir faire un « score » aux élections municipales de Blain avec un programme basé sur la protection des gilets brodés. Et surtout est incapable de s’unir.

Caroline Glon, star d’un jour

Rien de bien nouveau dans cet « Emsav » en perpétuelle recomposition qui frétille et s’agite régulièrement autour de « nouvelles dynamiques » censées « regrouper tout le monde » à l’approche d’élections. Au final, la montagne accouche toujours d’une souris, d’inévitables fâcheries et de 2% maximum au soir du premier tour. Petite particularité de cette N-ième tentative appelée « Bretagne Notre Avenir », l’affaire était conduite par une femme, Caroline Glon. C’est une caractéristique du mouvement breton : très largement marqué à Gauche et gloussant de féminisme, l’Emsav est pourtant un milieu plutôt masculin, du moins en ce qui concerne ses cadres, et la moindre personnalité féminine qui émerge suscite immédiatement autour d’elle tout un trémoussage de popotins masculins. Hélas, les Reines d’Armor du moment ne durent jamais bien longtemps. Caroline Ollivro, Corinne Nicol ou Amélie Barrely auront notamment été les stars du jour avant de disparaître des radars pour cause de nouvelle recomposition prenant la place de l’ancienne recomposition, etc…

Cachez cet ancrage à droite que je ne saurais voir

En ce début d’année 2025, la nouvelle miss Emsav était donc Caroline Glon. Son compère nantais Yvon Ollivier ne pouvait ignorer son ancrage pas spécialement à Gauche, celle-ci ne cachant, en effet, pas ses ambitions pour La Baule, ses amitiés, son catholicisme. Le 7 janvier, suprême horreur, Caroline Glon postait encore sur sa page Facebook un message « pondéré » en ce qui concerne la mort de Jean-Marie Le Pen ! Tout cela était déjà follement sulfureux pour un mouvement breton qui réduit habituellement ad hitlerum tout ce qui se situe à droite de Jean-Marc Rouillan. Sans compter sa prise de position contre les antifas qui avaient frappé des militants bretons lors de la microscopique manifestation pour la réunification du 12 octobre dernier.

Yvon Ollivier ne brillant pas par un courage politique des plus flamboyants, le dénouement du grand malentendu était proche. Cela n’a pas traîné avec la réunion de Carhaix le 1er mars…

La réunion était ouverte à tous mais ceux qui peuvent parler doivent avant tout être agréés par le soviet du Breizhistan. Et à Carhaix, le PNB (Parti National Breton, marqué à l’extrême-droite) a osé s’exprimer par la voix de son porte-parole. Mallozh ruz ! Depuis, c’est le psychodrame. A noter que le PNB s’est juste exprimé, il n’a pas défilé botté jusqu’au gencives, n’a pas fait de saluts nazis, pas appelé à l’extermination des bolchéviques, non il s’est juste exprimé, par la voix de son porte-parole comme 36 autres personnes ce jour-là.

Mais c’était déjà trop pour le mouvement breton où quelques insignifiantes petites hyènes d’extrême-gauche dominent une masse de pétochards apeurés. Caroline Glon, qui en a visiblement plus que ses collègues masculins, ne s’est pas roulée par terre de douleur lors de la prise de parole des proscrits, et a même voulu respecter la démocratie et la liberté de parole, c’était déjà trop !

La Bauloise a donc été exclue manu militari de la « dynamique Bretagne Notre Avenir », quant à son compère, Yvon Ollivier celui-ci se confond en excuses depuis l’impensable incident de Carhaix en postant des messages « antifascistes » toutes les heures ou presque sur sa page Facebook. On aura connu plus viril ! De son côté, bien conseillée, la presse mainstream se déchaîne sur la résurgence d’un parti collaborationniste qui semble vouloir réouvrir des chambres à gaz en Bretagne (avec l’aide du Hamas ?) et même le Télégramme s’émeut de la menace représentée par le PNB qui n’aura jamais eu autant de publicité à peu de frais. Le mouvement breton s’est fait peur, depuis il expie. Les exorcistes gauchistes dûment agréé par LFI passant de l’encens partout où l’extrême-droite a osé poser ses feskennoù.

Avant de « libérer la Bretagne de la dictature française », le mouvement breton aura déjà fort à faire pour se libérer de ses propres turpitudes et de l’emprise de l’extrême-gauche sur sa propre pensée. Bretagne Notre Avenir est mort et rejoins le cimetière des tentatives d’union du mouvement breton avant telle ou telle échéance électorale. Yvon Ollivier va pouvoir sortir de sa tanière et reprendre une vie normale, le soviet de vigilance antifasciste a accepté ses plates excuses.

Tout ça pour ça. Pathétique !

Mathurin Le Breton

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