La grandeur est un poison : pour une société humaine, homogène et soudée [Tribune libre]

L’histoire humaine est faite de cycles. Des civilisations naissent, prospèrent, puis s’écroulent sous le poids de leur propre démesure. Toujours, la même mécanique implacable : un peuple soudé, enraciné, homogène, construit une société fonctionnelle. Puis vient ou bien la guerre et l’invasion, ou bien l’ouverture, la dilution, l’universalisme délirant et l’idée absurde que des étrangers, aux mœurs, aux mentalités, aux intérêts divergents, pourraient coexister paisiblement dans un même espace. À chaque fois, le résultat est le même : effondrement, chaos, tensions, guerres civiles larvées. Une société trop grande, trop ouverte, trop multiculturelle est une société condamnée.

L’échec des empires et des nations artificielles

L’histoire est un cimetière d’empires. Rome, l’URSS, l’empire ottoman, l’empire austro-hongrois, l’Empire français… Tous ont tenté d’unir sous une même bannière des peuples différents, de nier les identités particulières au nom d’un rêve impérial, d’un délire progressiste ou d’un projet politique. Tous ont échoué. Et que reste-t-il aujourd’hui ? Rien ou presque. Mais les peuples, eux, perdurent. Les peuples enracinés survivent aux empires.

Regardons la France actuelle. Un pays qui se pense comme une nation politique, un agrégat de populations censées adhérer à une même idée abstraite de la « République ». Mais qu’est-ce qu’un tel concept face à la réalité de la rue, du quotidien ? Rien qu’un mensonge grotesque. Depuis 1789, la France s’est acharnée à nier ses peuples, à dissoudre ses enracinements pour construire un simulacre de nation. Elle n’a récolté que des révolutions, des guerres, des fractures. Car plus une société s’élargit et se diversifie, plus elle se clive, se segmente et devient une juxtaposition d’individus en concurrence, et non plus un corps collectif uni par des liens profonds.

Le poison du multiculturalisme et de l’individualisme de masse

Regardons les grandes métropoles d’Occident. Paris, Londres, Bruxelles, New York… Toutes sont devenues des chaudrons de tensions, des creusets de communautarismes hostiles, où chacun vit dans sa bulle, méfiant, protégé par des murs, des caméras et des gardes du corps, mais aussi par des différences économiques qui permettent aux plus riches de se protéger de sociétés abjectes qu’ils ont souvent contribué à bâtir. Ces sociétés dissolues ne connaissent ni la solidarité, ni l’entraide, ni la confiance. Tout n’est que méfiance, compétition et éclatement des liens naturels qui font une civilisation.

À l’inverse, plus une société est petite, homogène, enracinée, plus elle est solidaire, démocratique et fonctionnelle. Ce n’est pas un hasard si les sociétés les plus stables et pacifiées sont souvent celles qui ont su préserver leur homogénéité ethnique et culturelle : le Japon, l’Islande, certaines régions de Suisse ou de Scandinavie. Moins de diversité, moins de tensions. Moins d’individualisme, plus d’entraide.

Même la Bretagne, pourtant historiquement unie, est en train de disparaître sous le poids de la dilution. Trop grande, trop fragmentée entre villes et campagnes, trop ouverte à l’universalisme français qui nie son identité. À force de vouloir être un tout indistinct, elle devient un néant.

L’exemple des îles : une homogénéité préservée… jusqu’à un certain point

Regardons le cas des îles. L’histoire prouve que, lorsque les populations restent relativement isolées et fermées sur elles-mêmes, la cohabitation fonctionne, y compris avec des ingrédients différents. À La Réunion, par exemple, les communautés pourtant très différentes se côtoient et ont trouvé un certain équilibre… jusqu’à l’arrivée massive d’un nouvel élément étranger qui bouscule cet équilibre. Aujourd’hui, l’afflux de Mahorais bouleverse ce fragile arrangement et génère des tensions croissantes. La leçon est simple : une société peut tolérer une certaine diversité tant qu’elle reste limitée, cadrée, et surtout tant que personne ne cherche à imposer sa domination. Dès que cet équilibre est rompu, la guerre commence.

Il est temps de tirer les leçons de l’histoire et de rompre avec le délire universaliste. Ce n’est pas en mélangeant tout et n’importe quoi que l’on construit une société solide. Ce n’est pas en forçant des populations fondamentalement différentes à cohabiter que l’on obtient la paix sociale. Au contraire, il faut revenir à des communautés enracinées, à des sociétés humaines à taille humaine, où les liens de sang, de culture et d’histoire forgent une véritable solidarité.

Cela signifie concrètement :

  • Privilégier les petites structures, les villages, les communautés locales soudées.
  • Se recentrer sur des modèles de vie fondés sur la proximité et l’entraide réelle.
  • Rejeter la folie des grandeurs, des conquêtes, et surtout cette illusion de vouloir forcer des peuples à cohabiter alors que tout les oppose.

Le multiculturalisme de masse, l’individualisme exacerbé et la destruction des enracinements mènent toujours à l’explosion. Les civilisations qui survivent sont celles qui savent rester fidèles à elles-mêmes. Plus l’espace est réduit, plus la cohésion est forte. Plus la société est homogène, plus elle est démocratique. Alors cessons avec cette idéologie mortifère du « vivre-ensemble » et retrouvons le sens du « vivre en peuple ».

Julien Dir

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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