Dans une Milan rongée par la criminalité des immigrés de première et seconde générations, des citoyens se réunissent pour patrouiller dans les rues et chasser la racaille. Si des membres de cette organisation clandestine ont été interpellés avec une rapidité surprenante, l’initiative a fait des émules et se répand dans d’autres villes italiennes.
«La défense de la patrie est devoir sacré du citoyen»
Phénomène totalement inconnu jusqu’à très récemment, la violence des « maranza » – terme que l’on pourrait traduire par « racaille » tant les profils de ces délinquants d’origine maghrébine ou africaine sont similaires – a littéralement explosé dans la péninsule. Autrement appelées « baby-gang« , ces petites frappes pourrissent le quotidien de citadins habitués jusque-là à une relative sécurité. La multiplication des atteintes aux personnes – passages à tabac, vols, trafics de drogue, agressions sexuelles – ont rendu impraticables certains quartiers et nombre de centres-villes. L’inertie des autorités amplifie outre mesure le phénomène, en créant un climat d’impunité pour les délinquants. C’est pour lutter contre cette criminalité importée que des citoyens ont créé le groupe « Articolo 52« , du nom de l’article de la constitution italienne qui récite: «La défense de la patrie est devoir sacré du citoyen».
« Nous ne sommes pas des justiciers, mais nous ne nous arrêterons pas »
Ses hommes se donnent rendez-vous via les réseaux sociaux pour effectuer des ronde anti-maraza [rondes anti-racailles] et le cas échéant punir les délinquants pris sur le fait. Comme souvent de nos jours, les actions de vigilantisme les plus violentes sont filmées et postées sur Internet : la page Instagram « Articolo 52 », désormais supprimée, avait fait quelque 14.000 abonnés en quelques heures et reçu une avalanche de commentaires de soutien.
Dans une entrevue au programme radiophonique La Zanzara, un auditeur qui prétend être le créateur du groupe milanais a expliqué qu’il rassemble de 30 à 40 personnes dont le but est de « secouer les institutions qui ne protègent plus les gens et libèrent les criminels au bout de deux heures« . Ils entendent « lancer un signal fort pour ceux qui auraient l’intention de faire certaines choses » :
« On est juste des pères de famille qui ont peur de laisser leurs enfants se promener seuls. Nous n’appartenons à aucun groupe politique, nous ne sommes ni des justiciers de la nuit, ni des héros mais nous nous arrêterons seulement quand les choses changeront et que les forces de l’ordre bougeront enfin ».
Interrogé par le présentateur Giuseppe Cruciani, sur les images où on les voit frapper un individu à terre, il répond que son groupe était en train de patrouiller dans le haut-lieu de la movida milanaise – i Navigli – quand ils ont été alertés par les cris d’une jeune fille à qui on venait d’arracher un collier. Ils ont alors poursuivi l’auteur du méfait et l’ont frappé lui intimant de rendre le collier.
« Les images de la personne au sol doivent servir d’avertissement à ceux qui voudraient faire certaines choses, ils doivent savoir que nous sommes là maintenant. Depuis l’arrivée de ces extra-communautaires en Italie, nous sommes dans la dégradation la plus totale . Œil pour œil, dent pour dent. S’ils ne le comprennent pas avec les bonnes manières, ils ne le comprendront jamais. Les institutions ne font rien. »
Plusieurs membres du mouvement ont été arrêtés
Les auteurs de la « punition » ont déjà été identifiés. Ils sont accusés de propagande et d’incitation à commettre des délits pour des motifs de discrimination raciale, ethnique et religieuse. Mais Articolo 52 semble ne pas vouloir jeter l’éponge et s’en explique dans un communiqué :
« Tant que l’État, et en premier lieu la magistrature corrompue et ennemie du peuple, continuera à ignorer volontairement cette situation, les rondes continueront et se multiplieront dans toutes les zones dégradées. Les adeptes de notre Mouvement anti-crime augmentent chaque jour en nombre. Et quelque chose se produira que vous ne pourrez pas arrêter. Ces bêtes n’en ont rien à foutre de votre justice faible et inutile. S’il n’y a pas un bras armé de solides menottes, la loi reste lettre morte ».
De l’autre côté de la ville, une autre agression avait lieu : le 8 mars, dans la station de métro Cadorna, un groupe de trois « maranza » ont pris pour cible une adolescente de 16 ans qu’ils ont moquée et attouchée avant de lui asséner un coup de couteau au visage. Les médecins sont parvenus de justesse à sauver son œil. Josephine Del Duca, l’avocate qui a secouru la jeune fille en arrêtant l’hémorragie avec son écharpe, a plus tard déclaré :
« Je me demande , en tant qu’avocat, comment il est possible que ces jeunes n’aient pas été pris sur le fait : celui qui a blessé la fille était vêtu de blanc, il devait être recouvert de sang. N’y a-t-il pas de système de vidéosurveillance sur les quais ? »
À ce jour, personne n’a encore été ni identifié, ni appréhendé.
Deux poids, deux mesures, ou la faute à pas de chance ? Chacun se fera son opinion. Mais en Italie, face à la délinquance de la racaille, toujours plus répandue, toujours plus violente et toujours plus impunie, la colère monte.
Audrey D’Aguanno
Crédit photos : Capture YouTube Zanzara Republic
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