Le 3919, numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences conjugales, joue un rôle crucial dans l’accompagnement des victimes. Pourtant, une proposition d’extension de ce dispositif aux hommes victimes de violences a été rejetée, malgré des soutiens politiques notables. Une décision révélatrice du double discours du gouvernement sur l’égalité entre les sexes et de l’omerta entretenue sur la question des violences subies par les hommes.
Un dispositif historique, mais réservé aux femmes
Créé en 1992, le 3919 – Violences Femmes Infos est un numéro gratuit et confidentiel mis en place par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF). Il offre écoute, orientation et soutien aux victimes de violences conjugales, et depuis 2021, il est accessible 24h/24 et 7j/7.
Les chiffres démontrent son importance : en 2023, le 3919 a reçu 112 593 appels, avec 74 % des sollicitations concernant des violences faites aux femmes. Mais qu’en est-il des hommes victimes de violences ? La question reste éludée, malgré une tentative de réforme portée par une députée bretonne.
Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, la députée Le Nabour a déposé un amendement visant à ouvrir le 3919 aux hommes victimes de violences conjugales. Cette proposition, soutenue par plusieurs parlementaires, incluait une augmentation des crédits alloués pour permettre un accompagnement spécifique à toutes les victimes, indépendamment de leur sexe.
Mais cette avancée a été brutalement stoppée par un passage en force du gouvernement via l’article 49.3, empêchant ainsi tout débat parlementaire sur le sujet.
Un ministère de l’Égalité pris en flagrant délit de double discours
L’ironie de la situation est que l’ancienne ministre de l’Égalité, Salima SAA, s’était déclarée favorable à cette extension du 3919. Mais après la chute du gouvernement fin 2024, cette volonté politique a été enterrée par la nouvelle ministre Aurore Bergé.
Depuis son entrée en fonction, aucune mesure n’a été prise pour élargir le dispositif aux hommes. Pire encore, le collectif « Défendre les enfants », à l’origine de l’amendement, dénonce une censure active : tous les commentaires abordant ce sujet seraient systématiquement supprimés des réseaux sociaux officiels du ministère.
Ce silence forcé contraste violemment avec les engagements publics du gouvernement en matière d’égalité. En septembre 2024, Aurore Bergé affirmait en visioconférence avec le collectif vouloir « étudier sérieusement la question ». Quelques mois plus tard, toute discussion a été enterrée.
Pourquoi cette opposition à une égalité de traitement ?
Si le 3919 est un outil efficace, pourquoi refuser aux hommes victimes de violences conjugales un accès à ce service ? Plusieurs raisons peuvent expliquer cette réticence :
- Un dogmatisme féministe ancré dans les institutions, refusant de reconnaître que les hommes aussi peuvent être victimes de violences conjugales.
- Un lobbying d’associations bénéficiant de financements publics et militant pour une approche strictement sexuée des violences.
- Une crainte politique de briser un tabou qui remettrait en cause le discours dominant sur les violences conjugales.
Pourtant, les études disponibles montrent que les hommes représentent entre 20 et 25 % des victimes de violences conjugales. Ils sont moins enclins à en parler et disposent de quasiment aucun recours face à leur agresseur.
L’extension du 3919 aux hommes victimes de violences aurait été une avancée majeure vers une véritable égalité de traitement. Mais le refus brutal du gouvernement, son silence embarrassé et la censure sur les réseaux sociaux témoignent d’un refus d’ouvrir les yeux sur une réalité dérangeante.
Les victimes masculines restent invisibles, abandonnées par un État qui prône l’égalité des sexes mais qui, dans les faits, se refuse à traiter toutes les victimes de la même manière. Une pétition a été lancée pour étendre le 3919 aux Hommes, à signer ici
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4 réponses à “3919 : L’exclusion des hommes victimes de violences conjugales, un scandale passé sous silence ?”
Zéro violence Conjugale
Je trouve, personnellement, que les hommes sont obligés de dépenser une énergie folle pour défendre leurs droits sur les enfants dans un divorce….quant aux violences conjugales, je ne sais pas si la les juges minimisent les souffrances faites aux hommes par « leurs douces moitiés » ….si c’est le cas….ce n’est pas bien….mais c’est si difficile de savoir ce qui se passe dans l’intimité des foyers.
Les hommes victimes sont ignorés par le ministère de l’égalité. Elle m’a brisé les côtes devant les enfants. Le 3919 a refusé de me prendre en charge en raison de min genre. 1 mois d’arrêt de travail.
Un phénomène « minoritaire » (28% des victimes de violences conjugales étaient des hommes quand même !), n’est pas un phénomène qui n’existe pas. J’ai un membre de ma famille proche qui a été victime de violences psychologiques et physiques par une ancienne compagne (perverse narcissique, par ailleurs, mère de sa fille, qu’il ne voit plus depuis 13 ans à cause d’elle…). Il y a plusieurs années, lorsque je travaillais aux renseignements téléphoniques, je me rappelle très bien qu’un jour, une personne m’avait demandé un numéro d’écoute pour son oncle victime de violences physiques par sa compagne… Numéro inexistant à l’époque et de nos jours. Un proche a aussi eu connaissance d’un cas similaire dans le cadre professionnel. Par ailleurs, j’ai une ancienne collègue de travail qui dans le cadre de sa formation d’AMP (aide médico psychologique) devait rendre un petit mémoire de travail sur un thème. Elle a voulu être « originale » et s’est intéressée aux cas des hommes victimes de violences conjugales psychologiques et surtout physiques. Bien mal lui en a pris. Le monde médico-social étant un univers professionnel ou l’idéologie gauchiste et sectaire est ultra dominante, malgré son travail d’investigation, elle s’est fait démolir (si ce n’est humilier) par les membres du jury et n’a pas eu son diplôme. Elle l’a repassé l’année suivante, en choisissant un sujet banal, traité 1000 fois, et elle a eu son diplôme haut la main… Tout cela pour dire qu’il est impérieux de mettre (enfin) un terme à ce tabou.