Jean Bothorel – un ancien du FLB – consacre une tribune à la question de la décentralisation dans Le Télégramme (vendredi 14 mars 2025). « Plusieurs leaders politiques bretons se sont illustrés dans ce combat. Hier, Joseph Martray, René Pleven, Joseph Halleguen, qui vont créer en juillet 1950, le Célib (Comité d’études et de liaison des intérêts bretons). Plus récemment, des députés tels Marc Le Fur ou Paul Molac », écrit-il. Après la Libération, il fallait relancer l’idée bretonne. Joseph Martray s’attela à la tâche en créant d’abord une revue (Le Peuple breton) ; mais rapidement il lui apparut que c’était un échec (seulement cinq cents abonnés). C’est alors qu’il eut l’idée de créer le Célib ; le premier président en fut Joseph Halleguen (RPF), député-maire de Quimper.
René Pleven, une « star » de la politique sous la IVe République
Mais Martray “ voulait “ René Pleven, une « star » de la politique sous la IVe République. Un an après la création (une plaque dans une salle municipale de Quimper rappelle l’événement), lors d’un dîner organisé dans une brasserie parisienne, auquel participait tous les députés et sénateurs bretons, Pleven accepta de prendre la présidence du Célib, Joseph Martray demeurant secrétaire général. Quant à Halleguen, il hérita d’un lot de consolation : président de la commission parlementaire. Pour la petite histoire, on peut préciser que le lancement du Célib fut facilité par la position de René Pleven qui était toujours ministre de quelque chose ; il avait donc accès aux fonds secrets de la République. C’est le socialiste François Tanguy-Prigent qui souffla cette idée à Martray : les fonds secrets… Après, les conseils généraux des départements bretons versèrent des subventions sous prétexte de contrats d’études. On peut également rappeler que c’est Martray qui eut l’idée de relancer l’ordre de l’hermine ; le premier à avoir été distingué s’appelait évidemment Pleven. Martray racontait volontiers comment il avait présenté la chose au ministre Pleven dans son bureau parisien. Martray croyait que Pleven allait l’envoyer sur les roses et éclater de rire, pas du tout, saisi par l’émotion, le ministre se mit à pleurer…
Bernard Morvan
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