Au nom de la « transition écologique » ou de la « lutte contre le réchauffement climatique », toutes les terreurs (surtout économiques) semblent permises « puisque c’est pour le bien de la planète ». Et pour certains professionnels, cette écologie punitive se traduit dans le concret par une explosion des coûts avec à la clé la question de leur viabilité économique.
C’est exactement ce que dénonce Fabrice Houel, boulanger à Yffiniac, dont la facture de collecte des déchets est passée de 300 à plus de 5 400 euros par an, soit une multiplication par 18 ! Un véritable scandale qui illustre la logique punitive imposée par certaines collectivités au nom de la « transition écologique ».
Une réforme imposée, des coûts exorbitants
Comme d’autres professionnels de l’agglomération de Saint-Brieuc, Fabrice Houel a vu ses conteneurs être équipés de puces électroniques en mai 2024. L’objectif affiché : responsabiliser les artisans et commerçants en les incitant à réduire leurs déchets, tout en les menaçant de payer plus cher sinon.
Le boulanger a donc tenté de s’adapter en suivant les recommandations qui lui ont été faites. Il a notamment fait appel à une société privée pour collecter ses cartons, espérant ainsi diminuer la facture municipale. Mais fin décembre, c’est un véritable choc : il reçoit une facture de 2 005 euros pour la collecte des six derniers mois. Sur une année complète, cela représente 4 000 euros, auxquels s’ajoutent les 1 400 euros facturés par l’entreprise privée pour l’enlèvement des cartons. Une somme vertigineuse pour un artisan dont la trésorerie est déjà mise à mal par l’inflation et les coûts énergétiques.
Une logique aberrante : facturer la capacité plutôt que l’usage
Le plus absurde dans cette affaire, c’est le mode de calcul de la redevance spéciale. Les poubelles étant pucées, on aurait pu imaginer une facturation proportionnelle à la quantité réelle de déchets produits. Mais non. L’agglomération a opté pour un système où le tarif est basé sur le nombre de conteneurs mis à disposition, et non sur la quantité effectivement collectée.
Résultat ? Même s’il ne remplissait pas ses dix conteneurs, le boulanger était facturé sur cette base. Lorsqu’il a découvert la supercherie, il a rendu quatre bacs pour tenter de limiter les dégâts. Mais le mal était fait.
Fabrice Houel n’est pas le seul à subir cette flambée des coûts. D’autres commerçants de l’agglomération se retrouvent asphyxiés. Tous dénoncent une réforme imposée sans concertation réelle, avec des modalités opaques et une absence de solutions adaptées à la réalité des artisans.
La pilule est d’autant plus difficile à avaler que ces taxes s’ajoutent à une multitude d’autres ponctions : hausse des coûts de l’énergie, augmentation des charges salariales, et maintenant, une taxe nationale sur les emballages qui viendra alourdir encore davantage les factures des professionnels du secteur alimentaire. En réalité, tout semble fait pour décourager toute envie d’entreprendre en République française, aux accents d’Union Soviétique rouge-verte parfois.
Un sentiment de racket organisé
La logique qui préside à ces décisions est tout simplement aberrante. Au lieu d’accompagner les artisans dans une transition progressive, les collectivités instaurent un système punitif qui pousse de nombreux commerces au bord de l’asphyxie financière. Fabrice Houel résume bien l’injustice de cette réforme : « Vous vous rendez compte du nombre de baguettes qu’il faut vendre pour payer ça ? »
Face à cette situation, de nombreux commerçants demandent une révision immédiate des modalités de facturation, avec un retour à une logique proportionnelle aux déchets réellement collectés. Mais pour l’instant, la réponse de l’agglomération reste évasive. On évoque de possibles ajustements, des études de cas, et des marges de négociation… autant de promesses qui peinent à convaincre ceux qui voient leur trésorerie fondre à vue d’œil.
Derrière cette affaire se cache une réalité plus large : celle d’une écologie punitive qui s’incruste partout, impulsée pourtant initialement par une minorité qui ne représente personne mais qui a réussi à faire peur à tout le monde sur le sujet. Si les grandes enseignes peuvent absorber ces coûts, les petits artisans, eux, n’ont pas cette marge de manœuvre.
Le cas du boulanger d’Yffiniac est symptomatique d’une tendance plus générale où les collectivités utilisent la transition écologique comme un prétexte pour imposer de nouvelles taxes sous couvert de responsabilité environnementale. Une dérive qui risque de décourager les professionnels les plus scrupuleux et de pousser certains à la faillite.
Face à cette situation, une question se pose : combien de temps encore les artisans bretons pourront-ils survivre sous le poids de ces mesures absurdes ?
Crédit photo : Pixabay (cc)
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Une réponse à “Ecologie punitive : A Yffiniac (22), un boulanger doit payer à hauteur de 5400 euros pour la collecte des déchets (contre 300€ auparavant)”
Hep je soutiens ce boulanger car à cause de cette mesure aberrante, le prix de la baguette de pain et nos pâtisseries devrait être multiplié par 10 ou 100 ça fait 12,50 euros ou 125 euros à ce train là pour une simple baguette mais vous vous rendez compte de l’infamie ; qui ira acheter dans une boulangerie à des prix comme cela ; il n’y en aura plus et on ira au supermarché ? Je l’invite donc à trouver d’autres solutions de recyclage de ses déchets en carton et à écrire à son maire . Vite pour se détendre une chanson que j’ai apprécié hier en direct ici même sur Breizh infos. Il s’agit du groupe Les Tri Yann ; « knocking every door » je pense que c’est bien cela. Kenavo