Ce vendredi 14 mars, un impressionnant déploiement des forces de l’ordre a eu lieu en plein centre-ville de Lannion. Un homme de 16 ans, a pris une balle dans la tête dans un appartement connu pour abriter un trafic de stupéfiants. Une Audi aperçue sur les lieux a rapidement pris la fuite après l’intervention de plusieurs individus, laissant présager un règlement de compte lié au narcotrafic.
Une violence de plus en plus présente dans les petites villes bretonnes
Ce nouvel épisode de violence confirme ce que beaucoup d’habitants constatent depuis plusieurs années : le trafic de drogue gangrène désormais les petites villes bretonnes, où règlements de comptes et fusillades ne sont plus l’apanage des grandes métropoles. Lannion, autrefois paisible cité costarmoricaine, voit ainsi ses rues devenir le théâtre d’affrontements liés au commerce de la drogue. Les élus, qui ont fait des choix de politique de la ville depuis des décennies, ont bien évidemment une responsabilité dans la dégradation de la situation.
D’après les premiers éléments de l’enquête, un appartement de la place du Marchallac’h servait de point de deal bien connu des riverains. Ces derniers évoquent des allées et venues suspectes et un climat d’insécurité croissant. Un coup de feu aurait été entendu avant que trois individus ne quittent précipitamment les lieux, emportant avec eux un mystérieux carton avant de s’engouffrer dans une Audi qui a démarré en trombe.
Le blessé, pris en charge par les secours, a été transporté à l’hôpital sous escorte policière. Une enquête pour tentative de meurtre a été ouverte par le parquet de Saint-Brieuc et confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS).
Des autorités plus promptes à interdire un film qu’à combattre la criminalité
Ce qui interpelle, c’est l’inaction – ou du moins la priorité accordée à d’autres affaires – des autorités locales face à cette montée de la violence. Car pendant que des règlements de comptes à l’arme à feu éclatent dans le centre-ville, la mairie de Lannion et la préfecture ont montré une réactivité exemplaire… pour interdire une projection de film jugée « d’extrême droite ».
En effet, à peine 24 heures avant cette fusillade, le maire de Lannion interdisait la projection du film « Silenced » de Tommy Robinson, qui dénonce les violences commises contre des jeunes filles britanniques par des gangs pakistanais et l’omerta politique entourant ces affaires. La police a même été envoyée pour veiller, le 13 mars, à ce que la projection ne soit pas maintenue. Alors même que des riverains de certains quartiers de Lannion aimerait la voir plus souvent patrouiller, ou résoudre des affaires hautement plus importantes. Un choix qui soulève une question légitime : les autorités ont-elles des priorités inversées ?
Alors que les Lannionnais s’inquiètent de voir leur ville se transformer en zone de non-droit, que les habitants témoignent d’un climat délétère et que les faits de violence se multiplient, la mairie et la préfecture préfèrent jouer les censeurs culturels plutôt que de s’attaquer aux véritables problèmes d’insécurité.
La montée du narcotrafic dans les petites villes bretonnes est un fait désormais incontestable. Points de deal, règlements de compte, tirs en pleine rue : la Bretagne n’est plus épargnée par les fléaux que l’on associait autrefois aux banlieues françaises. Cette montée ne devrait pas se tarir, tant qu’il y aura des consommateurs de drogue, mais également tant que les autorités continueront à traiter les trafiquants comme dans le monde des Bisounours. Rodrigo Duterte, ex président Philippin qui avait employé la méthode forte pour éradiquer le trafic de drogue, se retrouve aujourd’hui arrêté et jugé devant la Cour Pénale Internationale. Chacun ses priorités…
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