Face à l’explosion du tourisme mondial et aux phénomènes de surfréquentation, plusieurs grandes destinations touristiques prennent désormais des mesures drastiques pour réguler leur afflux de visiteurs. Barcelone vient ainsi d’annoncer la suppression progressive des licences de location touristique d’ici 2029. De son côté, Venise applique depuis mars 2025 un droit d’entrée obligatoire de 5 euros pour les visiteurs à la journée, afin de mieux maîtriser les flux touristiques et préserver son patrimoine exceptionnel.
Des quotas et des réservations obligatoires sur les sites emblématiques
Venise n’est pas un cas isolé : d’autres destinations célèbres prennent des mesures similaires. Ainsi, le Machu Picchu au Pérou limite désormais strictement l’accès quotidien pour protéger ses ruines anciennes, et le Mont Fuji, au Japon, impose un système de réservation obligatoire pour préserver ses sentiers.
Ces dispositifs obligent les voyageurs à organiser leurs séjours très en amont, afin d’éviter toute mauvaise surprise à leur arrivée sur place. Ils permettent cependant une meilleure expérience, avec des sites moins bondés et un tourisme de meilleure qualité.
Outre les quotas, plusieurs villes appliquent ou augmentent leurs taxes touristiques. Venise perçoit désormais un droit d’entrée, Bali introduit une taxe environnementale de 10 dollars pour préserver ses écosystèmes fragiles, tandis que Paris et Amsterdam ont relevé leurs taxes de séjour pour financer l’entretien de leurs infrastructures et limiter les impacts négatifs du tourisme de masse.
Ces nouvelles taxes visent à sensibiliser les visiteurs aux coûts réels du tourisme sur l’environnement et le patrimoine local, mais aussi à encourager un tourisme plus responsable.
Et en Bretagne, serait-il temps de réguler l’afflux touristique ?
Cette tendance internationale pourrait inspirer certaines destinations bretonnes, confrontées elles aussi à un afflux massif de visiteurs, notamment durant les périodes de vacances scolaires. Parmi les sites susceptibles d’adopter de telles mesures figure évidemment le Mont-Saint-Michel, aujourd’hui menacé par la surfréquentation touristique (il suffit de s’y rendre en été pour s’en rendre compte).
L’introduction de quotas ou d’un système de réservation préalable pourrait permettre de réguler les flux, d’améliorer l’expérience des visiteurs et de préserver durablement ce joyau du patrimoine breton, inscrit à l’UNESCO.
D’autres lieux très fréquentés, tels que Saint-Malo ou la Côte de Granit Rose, ou encore certains sites du sud Morbihan, pourraient également bénéficier d’une réflexion sur l’encadrement des visiteurs en période estivale. Cette régulation, loin de nuire à l’attractivité touristique, permettrait au contraire d’améliorer durablement la qualité du tourisme régional, tout en protégeant efficacement son patrimoine exceptionnel.
À l’heure où le tourisme mondial se réinvente pour mieux préserver les destinations emblématiques, la Bretagne a tout intérêt à se poser elle aussi ces questions essentielles.
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