En Italie, un acteur de films pornographiques donne des leçons d’éducation à la vie sexuelle et affective aux élèves des lycées. Il aura fallu la mobilisation d’une association de défense de la famille pour que le cas arrive sur le bureau du ministre de l’Éducation.
Depuis deux ans, Max Felicitas, star de film X, qui, comme son site interdit au moins de 18 ans l’indique a abandonné les études pour « s’aventurer dans le monde de la nuit et des discothèques, comme cubiste et strip-teaseur » fait part de son expérience aux étudiants des lycées de la péninsule, dans le cadre des programmes d’éducation à la vie sexuelle et affective.
L’association «Pro Vita & Famiglia onlus» a vivement attaqué l’initiative et obtenu l’annulation de l’énième conférence qui devait se tenir dans un établissement scolaire de Gallarate en Lombardie :
« Nous doutons qu’un acteur porno puisse dire la vérité aux jeunes sur l’industrie de la pornographie, l’une des plaies et des addictions juvéniles les plus dévastatrices de ces dernières années, qui réifie les corps, notamment celui de la femme, et induit chez ceux qui en abusent des attitudes sexuelles de prédateurs, augmentant l’anxiété de performance et des déviances comportementales ».
Max Felicitas, qualifié pour l’occasion de « séminariste en éducation sexuelle, cyberharcèlement et prévention » (véridique) a manifesté lundi 3 mars dernier devant l’institut qui a refusé sa présence, enchaîné la bouche scotchée et portant une veste recouverte de graffitis « liberté ». Et pour que nos lecteurs puissent juger des facultés grammaticales et intellectuelles du jeune homme qui s’adresse à des élèves, nous retranscrivons ci-dessous ses paroles :
« Je me bats parce que nous sommes tous égaux et ce n’est pas un travail, la couleur de la peau, ou n’importe quoi d’autre qui peut décider si quelqu’un peut parler ou pas. C’est pour ça que je me bats. Moi, je n’allais parler de rien que je peux pas parler aux jeunes, j’allais parler contre toutes les injustices que peuvent recevoir les jeunes, aussi bien psychologiques et en plus on y allait avec mon urologue à parler de prévention, tout ce qui peut sauver les jeunes aussi pour motif de la santé. Il y a eu une discrimination pour le travail que je fais. »
Il y a bien eu discrimination, la discrimination étant « l’action de discerner, de distinguer les choses les unes des autres avec précision ». Le Bureau scolaire régional a en effet retenu qu’un individu qui a choisi de monnayer sa sexualité n’est pas la figure idéale pour évoquer la vie sexuelle et affective à des mineurs, même en se concentrant sur les aspects de la prévention et du cyber-harcèlement.
Si l’homme crie à la censure, ses profils sont ouverts sur de nombreuses plateformes, il a son propre site internet, et il est régulièrement invité à la télévision. Il est donc assez difficile d’en appeler à la liberté d’expression. Par contre, on lui rappellera que la pornographie est interdite aux moins de 18 ans, c’est donc son introduction dans un établissement scolaire qui est pour le moins surprenante.
Car ce faisant, le risque est bien de normaliser la pornographie et pourquoi pas la prostitution, puisque le hardeur déclare y avoir recours sur une chaîne grand public. Alberto Pellai, psychothérapeute de l’âge du développement, spécialiste en prévention des abus sexuels, met en garde sur le risque de glamourisation de l’industrie du X.
« L’école ne peut pas être un lieu qui offre une scène et un public mineur à une star de film pornographique. Depuis trop longtemps, certains personnages cherchent à se faire connaître en mettant en scène des situations qui génèrent des débats publics, en amplifiant leur nom sans aucun mérite ».
Il a ensuite contesté l’argument de l’expérience ainsi apportée :
« Si j’invite un ancien toxicomane, j’ai devant moi une personne qui s’est dissociée de son comportement en le reconnaissant problématique. Un acteur X qui vit de pornographie a tout à fait le droit de poursuivre cet objectif de vie, mais n’a pas le droit d’entrer dans une école fréquentée par des mineurs ».
Et de poursuivre :
« L’école doit être responsable, proposer aux enfants des contenus qui élèvent. Elle doit proposer des adultes qui sont source d’inspiration. »
Audrey D’Aguanno
Illustration : Pcickpic
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2 réponses à “Un acteur porno pour parler d’éducation à la vie affective dans les écoles”
ils en profiterons tous pour faire un album et se masturbé devant les photos ! ce monde est il vraiment un ramassis de pédophiles ??? comme le dit Yann le chroniqueur Margaret, vivement qu’on crève !!
Du temps de mes jeunes années 1950/60, nous gamins, nous nous amusions à « jouer au Docteur » en toute innocence entre gars (les filles viendront plus tard)…Etonnamment rien de sexuel, seulement de la curiosité « scientifique » dirais-je.