Nos élites euro-mondialistes (et Volodimir Zelinski) ont découvert que l’Amérique de Donald Trump n’était plus celle de ce qu’il est convenu d’appeler « l’État profond américain ». Peut-être ont-ils cru que cet « État profond » n’existait que dans l’imagination des « complotistes » ? C’est assez peu probable mais laissons leur le bénéfice du doute…
Cela ne change pas grand chose si ce n’est que, contrairement à ce qu’ils affirment, les États-Unis n’ont pas lâché l’Europe. Ils ont simplement changé de politique étrangère et c’est le droit absolu d’un peuple souverain que de définir avec qui il veut s’allier.
De Gaulle avait toujours intégré cette possibilité
Instruit par l’expérience qu’il avait personnellement vécu durant la guerre, il ne se faisait plus guère d’illusion sur les « prétendues amitiés des peuples et des nations ». C’est probablement la raison pour laquelle une des toutes premières priorités à son retour aux affaires de 1958 était de doter la France de l’arme nucléaire.
Petit rappel historique : la France pouvait devenir une puissance nucléaire car elle faisait partie du camp des vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Et cette reconnaissance en tant que vainqueur était une exigence de Staline auprès des alliés anglais et américains. C’est donc à cette Russie que nos dirigeants semblent prêts à combattre aujourd’hui que nous devons, quelque part, notre siège au Conseil de Sécurité de l’ONU et notre force de dissuasion nucléaire.
Mais revenons en 1958. Je tiens de Pierre Clostermann, à l’époque député et rapporteur du budget de la Défense, le récit suivant : « Nous nous sommes retrouvés à une trentaine de personnes dans l’ancien standard téléphonique de la rue Saint-Dominique. Un aide de camp de de Gaulle est venu punaiser sur un des murs de plâtre une immense carte sur laquelle figuraient des lignes noires et des points rouges. De Gaulle entra dans la pièce, nous remercia de notre présence et nous tint les propos suivants : sur cette carte figurent, comme vous pouvez le voir, des lignes qui sont les frontières de la Russie et les douze points rouges représentent les villes par lesquelles, en cas de conflit, transitent environ 95 % des informations qui seraient essentielles à la conduite de cette guerre. Je voudrais que vous me disiez, dans un délai de l’ordre de quatre à six semaines, au terme d’une réflexion individuelle ou collégiale, peu m’importe, quels seraient les moyens à mettre en œuvre pour détruire ces villes et empêcher le transit de ces flux d’informations ? ».
Quelques semaines plus tard, les participants de la première réunion se retrouvèrent au même endroit.
Au cours de cette nouvelle réunion. Le dispositif de ce qui allait devenir la force de dissuasion nucléaire française fut décrit. Le Mirage IV, puis le plateau d’Albion et ses missiles de moyenne portée et enfin les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins furent les réponses apportées pour satisfaire les nécessités urgentes ainsi que les moyens à mettre en œuvre à moyen et long terme.
En conclusion, de Gaulle explicita sa vision de la dissuasion en termes imagés : « Vous aurez peut-être constaté que les éléphants d’Afrique ne s’aventurent jamais sur les sentiers sablonneux. La raison en est la suivante : l’éléphant a très peur de la piqûre du scorpion. Même si elle n’est pas mortelle pour lui, elle lui est extrêmement douloureuse et, de plus, peut lui provoquer la gangrène avec toutes ses fâcheuses conséquences. Donc il n’y va pas ! ».
De Gaulle était convaincu que la protection militaire d’un pays assuré par un autre pays, quel qu’il soit, était illusoire parce qu’aucun pays ne prendrait jamais le risque d’un conflit nucléaire sur son propre sol pour défendre un autre pays. Pourtant, c’est ce qu’a tenté de faire croire l’État profond américain aux pays de l’OTAN durant des décennies. Aujourd’hui leurs dirigeants constatent qu’ils ont été naïfs de le croire.
Emmanuel Macron veut que l’Europe fédéralisée remplace l’État profond
L’OTAN, et ce n’est pas un secret, est une émanation directe de cet État profond mondialiste, qui était opposé depuis la Libération et l’AMGOT, à toute tentative de constituer une « Europe puissance ». De Gaulle a essayé de contourner cela en proposant aux Allemands, qui l’ont refusé en 1963, une protection plus efficace que celle de l’OTAN. Néanmoins, il était établi que la France n’emploierait jamais la première une arme nucléaire, quelle que soit sa puissance.
Aujourd’hui, Emmanuel Macron nous entraîne, en proposant une extension de la protection nucléaire, qui ne concerne aujourd’hui que les Français, à d’autres pays, dans un engrenage qui peut s’avérer fatal.. Cela revient à dire que, dans certaines circonstances, le feu nucléaire français pourrait être déclenché contre un pays qui ne nous attaquerait pas directement.
On comprend bien qu’Emmanuel Macron saisisse au bond une opportunité d’accélérer ce fédéralisme européen dont il est un promoteur convaincu. Si la nation française était dissoute « comme les marrons dans la purée » (dixit de Gaulle) dans un État supranational, alors la force de dissuasion française s’étendrait à l’État fédéral ainsi créé.
Qui en disposerait alors ?
Peut-on, au nom d’une menace plus qu’hypothétique, faire disparaître contre le gré du peuple français, la nation qui lui confère sa souveraineté en tant que peuple avec toutes les conséquences que cela suppose?
Interrogés en 2005, les Français ont clairement répondu par la négative.
Aujourd’hui, c’est aux peuples européens, et à eux seuls, de se prononcer et le refus d’un seul d’entre-eux anéantira l’ensemble du projet.
Jean Goychman
Crédit photo : Site de la Marine nationale française/Wikimedia (cc)
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4 réponses à “Après le changement de cap des États-Unis, quel avenir pour la force de dissuasion française ?”
Merci à Jean Goychman, Maron 1e veut ce que veut la Hyène de Bruxelles, liés au nouvel ordre Mondial de Soros, faire un parapluie nucléaire pour 27 ?!?! ce n’est plus un parapluie, c’est une banne ! pensons d’abord à nous, surtout quand on voit que sur 27, la moitie n’ont rien pour faire la guerre mais la veulent quand même !! au secoure! qui appuiera sur le bouton ? la Hyène ! de toute les Façons avec les millions d’immigrés en France, nous ne serons plus chez nous, alors que peut être elle pétera chez nous ?!
Joli exercice de style
mais l’unique question est celle-ci : y-a-t-il un seul cinglé pour déclencher une guerre nucléaire ?
Si oui, il faut exiger dans tout pays un referendum ordonnant la destruction de toutes les armes utilisant la fission nucléaire et provoquer l’insurrection populaire immédiate ou la destitution parlementaire de tout abruti absolu voulant utiliser ce type d’armes
il faut reconnaître que, depuis Truman (qui voulait effrayer Staline et y a réussi), nul n’a osé utiliser la chose, du fait de la diffusion considérable de ces armes, qui réalisait l’équilibre non pas de la terreur, mais du risque de fin de la vie sur Terre… en principe, si aucun des fous et des malades mentaux qui nous gouvernent ou font semblant de le faire ne l’a fait jusqu’à présent, on peut espérer que le risque demeure minime… d’autant que les super-riches qui dirigent vraiment n’ont nulle envie de voir disparaître leurs biens et leurs escalves.
… mais avec certain(s) jeunot(s) furieux, nul ne sait ce qui peut arriver !
Durant la Seconde Guerre Mondiale et en dépit d’un déchaînement majeur de furie et de haine, nul n’a utilisé d’arme chimique (gaz de combat), ni bactério-virologique (sauf qq essais en Chine)
– D’une manière générale, toutes les Constitutions devraient introduire la pratique du referendum
préalable à toute déclaration de guerre (sauf légitime défense bien sûr)
ceci posé, il est évident que l’homme étant « une sale bête » (expression gaullienne), il y aura toujours des guerres et des tueries de masse… mais on peu au moins tenter d’évityer l’Armaggedon
Devenir pour pas un rond les gentils membres de la grande excursion des casques à pointe en Ukraine, comme en 1812, en 1917 et en 1943, ça, la jeunesse européenne va adorer et les électeurs aussi !
Sans l’ Europe, Macron est inexistant ! La France ne l’a jamais intéressé et jamais il n’a évoqué le moindre désir de réarmer notre pays comme il l’était avant .Il veut nous refaire » le coup du Covid » pour tenter de recoller les morceaux d’une défense qu’il a détruit. Plaider pour une Europe Fédérale où les nations sont diluées sous la coupe d’une dictature européenne dans tous les secteurs. Qui peut croire à son côté » on est en guerre, l’heure est grave » quand les Russes ont été incapables en 3 ans de venir à bout de la petite Ukraine ? Poutine n’a pas l’intention de défiler sur les Champs Elysées alors de grâce arrêtez avec le joker de la peur.