Une nouvelle controverse linguistique secoue la Bretagne, plus précisément en Ille-et-Vilaine. La Brigade Albert Poulain, collectif de défense du gallo, a revendiqué la dépose des panneaux en breton inaugurés récemment aux entrées de la commune du Verger et leur transfert sur le site du futur collège Diwan de La Bouëxière. Une action symbolique qui s’inscrit dans un débat plus large sur la place du breton et du gallo dans l’espace public et les institutions.
Le Verger : une commune d’Ille et Vilaine
Situé au sud-ouest de Rennes, le Verger est une commune de 1 404 habitants limitrophe de Talensac au nord et à l’est, Bréal-sous-Montfort et Saint-Thurial au sud, et Monterfil à l’ouest. Autrefois rattachée à l’arrondissement de Montfort-sur-Meu, elle a rejoint celui de Rennes en 1926.
Selon le communiqué adressé à la presse par la Brigade Albert Poulain, la dépose des panneaux bilingues vise à dénoncer une imposition idéologique du breton au sein d’une commune où le gallo est historiquement la langue régionale historique. Le collectif critique notamment le rôle du conseil municipal des jeunes, qui aurait été instrumentalisé pour valider la présence du breton sur la signalétique communale. La brigade accuse les élus d’avoir dissimulé les implications légales de cette décision aux jeunes participants, et de s’être appuyés sur une traduction du nom de la commune jugée arbitraire par des linguistes autoproclamés.
Le collectif demande à la préfecture d’Ille-et-Vilaine d’intervenir en appliquant strictement l’article 103 de la loi NOTRe, qui encadre l’usage des langues régionales dans l’espace public. Selon lui, l’argent public ne doit pas être utilisé pour financer des initiatives favorisant le breton au détriment du gallo. La Brigade Albert Poulain affirme vouloir rester vigilante quant à l’enseignement de l’identité bretonne et de la toponymie dans les écoles et associations locales.
Le fait d’avoir déposé les panneaux du Verger sur le site du futur collège Diwan de La Bouëxière semble être avant tout un acte hautement symbolique visant à dénoncer ce que les militants du gallo nomment une hégémonie du breton dans les politiques linguistiques locales. Le collectif réaffirme d’ailleurs son opposition à la promotion du breton au détriment du gallo, et appelle les Bas-Bretons à défendre leur héritage linguistique et culturel face à ce qu’il perçoit comme une tentative d’uniformisation forcée.
La Brigade Albert Poulain n’en est pas à sa première action. En juillet 2023, cette elle avait déposé des panneaux en langue bretonne devant la mairie de Carhaix avant de revendiquer, en octobre 2024, le décrochage des panneaux en breton de la commune de Tréhorenteuc, située dans la forêt de Brocéliande, pour signaler qu’historiquement, l’Est de la Bretagne est une terre gallésante.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine