Le port d’armes : une question de liberté et de sécurité ?

Le récent arrêt de la Cour suprême américaine dans l’affaire Garland v. Cargill au USA a relancé un débat fondamental : celui de la régulation du port d’armes et de ses implications réelles sur la sécurité des citoyens. En annulant l’interdiction administrative des bump stocks, ces accessoires permettant d’augmenter la cadence de tir d’une arme semi-automatique pour approcher celle d’une arme automatique, la haute juridiction américaine met en lumière l’incohérence de certaines restrictions imposées au nom de la sécurité publique. Une réflexion qui devrait également s’imposer en France, où la législation en matière d’armement civil est parmi les plus strictes d’Europe, et ce, au détriment des citoyens respectueux des lois.

Un débat biaisé par l’idéologie

Le bannissement des bump stocks aux États-Unis, sous l’administration Trump en 2017, faisait suite à la fusillade de Las Vegas, tragédie immédiatement exploitée par les partisans d’un contrôle accru des armes à feu. Pourtant, cette interdiction relevait davantage du symbole politique que d’une véritable réponse sécuritaire. Le bump stock, cet accessoire permettant d’augmenter la cadence de tir d’une arme semi-automatique, ne transforme pas une arme en fusil d’assaut et ne constitue pas un facteur déterminant dans les attaques terroristes. Un assaillant cherchant à maximiser ses victimes privilégiera le tir en mode semi-automatique, plus précis et plus efficace qu’un tir en rafale incontrôlé.

Comme l’indique l’ARPAC dans un communiqué adressé à la presse, derrière ces régulations, on observe donc une volonté politique plus qu’une véritable réflexion pragmatique. Comme souvent, les mesures de restriction visent avant tout les citoyens ordinaires, non les criminels qui, eux, ne se préoccupent ni des lois ni des interdictions.

L’illusion du désarmement comme outil de sécurité

Le cas américain illustre une réalité qui concerne aussi la France : le désarmement des citoyens n’a jamais été un gage de sécurité. L’histoire le prouve, les sociétés où les populations sont privées de moyens de défense deviennent rapidement des cibles faciles pour les criminels et, plus inquiétant encore, pour un État tentaculaire souhaitant limiter toute contestation populaire.

Le bump stock a été interdit aux États-Unis sous prétexte de prévention, mais comme l’ont montré de nombreuses attaques terroristes en Europe, l’interdiction des armes légales n’empêche en rien les criminels de se procurer des armes de guerre. En France, les attentats du Bataclan ont été perpétrés avec des fusils d’assaut AK-47, pourtant interdits sur le sol français. De fait, ce sont toujours les citoyens respectueux des lois qui se retrouvent désarmés et impuissants face à des agresseurs qui, eux, n’ont aucun scrupule à se procurer des armes illégales.

La France : un État qui prive ses citoyens de moyens de défense

Dans notre pays, la législation en matière de port d’armes est l’une des plus restrictives d’Europe. Le Code de la sécurité intérieure prohibe strictement la possession d’armes à feu par des citoyens ordinaires (hormis inscription très réglementées dans des clubs de tir sportif), les laissant sans défense face à la criminalité. Pendant ce temps, les agressions, cambriolages et violences en tout genre se multiplient, et les forces de l’ordre sont de plus en plus débordées.

Face à cette réalité, une question s’impose : pourquoi l’État refuse-t-il aux citoyens honnêtes la possibilité de se défendre efficacement ? En quoi une législation plus souple sur le port d’armes par des individus responsables constituerait-elle une menace ? Ces interrogations restent sans réponse, sinon par un dogme idéologique visant à maintenir la population dans une situation de dépendance totale vis-à-vis de l’État.

Ce débat dépasse largement la simple question des armes à feu. Il touche à un enjeu fondamental : celui de la liberté et de la souveraineté du peuple. Un État qui désarme systématiquement ses citoyens, tout en tolérant une insécurité croissante et en multipliant les restrictions liberticides, ne cherche pas à protéger sa population, mais à la contrôler. Il ne s’agit pas d’appeler à l’armement généralisé, mais de reconnaître que le droit à la défense ne peut être confisqué au nom de principes dogmatiques.

Aux États-Unis, la Constitution garantit aux citoyens le droit de posséder et de porter des armes. En France, ce droit a été progressivement vidé de sa substance, laissant place à une société où seuls l’État et les criminels sont armés. Une situation qui, loin d’apporter plus de sécurité, ne fait qu’exposer davantage les Français à la violence.

Alors que les États-Unis débattent de la pertinence des restrictions sur le port d’armes, la France gagnerait à s’interroger sur la pertinence de sa politique actuelle. Loin d’être une question secondaire, la capacité des citoyens à se défendre est un pilier fondamental de toute société libre et souveraine. Il est temps d’ouvrir un vrai débat, libéré des dogmes et des manipulations émotionnelles, sur le droit à la défense et sur l’efficacité réelle des restrictions actuelles.

Parce qu’un peuple sans défense est un peuple soumis, il est urgent de replacer cette question au cœur des préoccupations politiques. Le droit à la sécurité ne doit pas être un privilège réservé aux élites ou aux criminels, mais une garantie pour chaque citoyen libre et responsable.

Julien Dir

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

3 réponses à “Le port d’armes : une question de liberté et de sécurité ?”

  1. Bran ruz dit :

    Au vu du niveau de criminalité ne serais-ce que dans notre pays où les attaques aux couteaux se multiplient, ou le home jacking devient récurrent, je crois nécessaire d’autoriser plus largement le permis de port d’armes . Bientôt aussi des milices de quartiers pour protéger nos biens , puisque la police ne peut malheureusement être partout.

  2. Domper catalan français dit :

    La législation française sur les armes à feu n’est plus adaptée à la réalité du terrain de nos jours avec 120 attaques au couteau par jour, armes de guerre chez les narco, voiture tueuse des terroristes, car et home jacking etc. La population est toujours sous des menaces constantes dans la vie quotidienne et la peur est bien exploitée pour mieux contrôler les français, comme pendant le Covid ! Quand on voit des voyous, en plein jour, se filmer en tirant des rafales de Kalach’dans les rues dans la plus totale impunité, le citoyen normal se pose des questions…..

  3. Georges S dit :

    desabonnement immediat de breiz censure

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Ensauvagement, Sociétal

Grenoble. Coups de feu et machette en plein centre-ville [Vidéo]

Découvrir l'article

NANTES

Nantes : Coups de feu en plein après-midi, deux suspects interpellés, l’un d’entre eux connu pour des dizaines de faits

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Bertrand Saint Germain : « Le libre accès aux armes ne conduit pas ipso facto à une violence accrue » [Interview]

Découvrir l'article

Sociétal

Mitch Mener (ARPAC) : « La légitime défense est un droit, même si Macron est contre »

Découvrir l'article

Sociétal

Le président de l’ARPAC : « Le Citoyen de plein droit devrait pouvoir légalement porter une arme »

Découvrir l'article

Ensauvagement, Justice, RENNES, Sociétal

Rennes. Nouvelle fusillade à Cleunay, quartier « prioritaire » connu pour le trafic de drogue

Découvrir l'article

Sociétal

Les Français inquiets pour leur sécurité ? + 72% d’adhérents dans les clubs de tir sportif en dix ans

Découvrir l'article

International

Irlande du Nord. 2 723 personnes portent une arme pour leur protection personnelle en raison des menaces des groupes paramilitaires

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Massacre de Nashville : la faute du trans ou la faute aux armes ?

Découvrir l'article

Sociétal

Audition administrative par les autorités d’un détenteur d’armes à feu : le témoignage hallucinant d’Olivier

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky