Dans son ouvrage Le temps des pervers (Max Milo) Paul-Antoine Martin dresse un constat glaçant sur le monde du travail et, plus largement, sur notre société contemporaine. Harcèlement moral, management toxique, effondrement psychologique… L’auteur, qui a lui-même traversé l’épreuve du burn-out, livre une analyse sans concession du règne des personnalités perverses dans les sphères professionnelles et politiques. Nous l’avons interrogé pour en savoir plus sur son parcours et les enseignements qu’il tire de son expérience.
Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Paul-Antoine Martin : J’ai 57 ans, une formation d’ingénieur, avec une expérience d’environ 30 ans dans l’industrie. Depuis 5 ans, je suis en incapacité de travailler car j’ai subi un harcèlement moral qui m’a conduit à vivre un burn-out très sévère. J’occupais alors un poste de cadre dirigeant dans un établissement public portuaire. J’ai publié un précédent livre, Le clan des seigneurs, dans lequel je dénonce l’état d’esprit des hauts fonctionnaires issus des « grands » corps d’État, les ayant côtoyés durant une douzaine d’années. Ce livre a été un véritable succès.
Breizh-info.com : Votre titre, Le temps des pervers, est particulièrement frappant. Pourquoi avoir choisi cette formulation ? Faut-il y voir une dénonciation spécifique des pratiques managériales actuelles ou un phénomène plus large ?
Paul-Antoine Martin : Cette formulation est en effet crue et frappante. Elle vient rappeler ce que de nombreux salariés vivent, ou ont vécu, au travail. Elle vient mettre un nom sur un fait. Qui n’a pas ressenti de la perversion dans le management, qu’il s’agisse du secteur public ou privé ?
Mais mon livre dénonce aussi une tendance plus générale de notre société : celle de promouvoir les pervers. La financiarisation croissante de l’économie induit une inhumanité et une brutalité dans l’univers du travail que des managers froids et dénués d’émotions assument sans difficulté. Ne ressentant rien devant la désolation humaine que leurs décisions produisent, certains iront même jusqu’à y trouver du plaisir. Là est la perversion.
Je décris dans Le temps des pervers à quel point Ursy est capable du pire vis-à-vis d’autrui sans scrupules ni états d’âme, avec une froideur méthodique. Ce type de profil psychologique sera naturellement promu car il sera reconnu comme plus efficace et sans risque dans le contexte de notre société.
Plus largement, dans l’univers politique, compte tenu de la violence extrême qui y règne, amplifiée par l’immédiateté de l’information, seuls les individus les plus inempathiques, les plus retors, et les plus narcissiques sauront durer. Nous sommes donc entrés dans un temps qui favorise les pervers.
Breizh-info.com : Vous évoquez le burn-out comme une « épidémie du siècle ». Selon vous, en quoi ce mal est-il emblématique de notre époque ?
Paul-Antoine Martin : Le mot « burn-out » est un terme anglais qui permet de se représenter ce que vit la victime : une implosion intérieure qui calcine tout. Mais le terme médical est « dépression d’épuisement professionnel », soulignant son origine professionnelle.
Il est emblématique de notre époque pour plusieurs raisons. Premièrement, nous vivons dans le stress. C’est une caractéristique indiscutable de notre époque, et la première cause quotidienne de stress est l’environnement professionnel. Or, le burn-out trouve sa cause dans un stress majeur.
Deuxièmement, notre société a perdu les repères traditionnels qui offraient du sens à la vie. Elle s’est plongée dans un consumérisme matérialiste qui lui a fait perdre l’idée même du sens. Parallèlement, dans l’univers du travail, la normalisation à outrance ainsi qu’un mode de management pervers ont progressivement fait disparaître le sens au travail.
La conjonction des deux phénomènes, le stress et la perte de sens, est au cœur de la problématique du burn-out.
Breizh-info.com : À partir de votre propre expérience, comment décririez-vous l’instant où l’on bascule dans le burn-out ? Y a-t-il des signes avant-coureurs que vous auriez aimé repérer plus tôt ?
Paul-Antoine Martin : Vous avez raison de parler de « bascule » car le burn-out est brutal. C’est une déflagration. Comme je le décris avec force détails dans mon livre, je me suis réveillé un matin sans être capable du moindre mouvement, à part lever le petit doigt. J’étais arrivé à un tel niveau de stress que mon corps et mon esprit n’étaient plus capables de le supporter. Mon esprit a donc disjoncté. C’est le burn-out. Je n’ai ressenti aucune souffrance physique. C’est pourtant aussi violent que la foudre qui, en traversant une maison, ravage tout sur son passage, et ressort en laissant les murs intacts.
Les nombreux examens médicaux que j’ai subis n’ont rien décelé d’anormal. J’étais donc apparemment en bonne santé, mais intérieurement détruit. Le burn-out est un phénomène effrayant et profondément destructeur. Il installe l’épuisement dans la victime en cassant sa capacité à régénérer son énergie vitale. Dès lors, le moindre effort, qu’il soit physique ou psychique, l’épuise en profondeur.
Tout ce qui sollicite le cerveau, même basiquement, lui demande attention, concentration ou calcul, et épuise très rapidement. Ainsi, discuter une heure de façon détendue avec un ami épuise la victime au point qu’elle doive se coucher et dormir après, incapable de faire quoi que ce soit d’autre de la journée. Regarder une vidéo quelques minutes, être au milieu d’une foule, conduire une voiture 30 minutes, marcher quelques centaines de mètres, tout cela épuise. La victime a l’impression d’avoir 90 ans. Le burn-out l’enferme dans une prison qui est l’épuisement. Elle ne peut plus rien faire, ou presque, car chaque effort, même minime, la met à terre.
Maintenant, je sais que je présentais tous les ingrédients pour vivre le burn-out :
- le stress intense et la dépression dus au harcèlement que je subissais,
- l’attitude paradoxale et perverse de mon hiérarchique qui démultiplia mon stress,
- une perte de sens dans mon travail,
- un conflit éthique avec les pratiques de mon hiérarchique.
Le tout combiné produisit le burn-out. Mais, étant totalement ignorant à l’époque de ce qu’était le burn-out et encore plus des facteurs qui le produisent, j’étais incapable de m’en protéger.
Ce que j’ai vécu est considéré comme la forme la plus extrême du harcèlement. Il s’agit du mobbing, terme anglais qui décrit une forme de lynchage par une foule (« mob » en anglais). C’est un processus qui est amené à se développer avec les pratiques managériales actuelles.
Breizh-info.com : Dans votre livre, vous évoquez des méthodes de management brutales et perverses. Quels sont les mécanismes concrets qui conduisent à cette situation ? Quels sont les types de comportements les plus toxiques ?
Paul-Antoine Martin : L’univers du travail est une enclave dans la République. Les droits élémentaires du citoyen n’y sont pas reconnus. La liberté d’expression n’y est, par exemple, pas possible. C’est un fait, non un jugement de valeur.
Dans un tel contexte, les dérives d’abus de pouvoir, ou dues à des perversions propres au manager, pèsent lourdement sur les salariés. Les situations économiques dégradées, la peur de perdre son travail, induisent aussi une omerta autour de comportements abusifs ou délictueux, ce qui leur permet de se renforcer.
Parallèlement, notre société est de plus en plus tentée de chosifier l’être humain, au point que le salarié devient une simple « ressource » pour les processus de rentabilité. Ce n’est plus l’homme qui est au centre des préoccupations de la société, mais la rentabilité et le profit. L’homme devient dès lors une variable d’ajustement entre la machine et le profit. À partir de là, tout est possible puisque la dignité humaine n’est plus prise en considération.
Les types de comportement les plus toxiques sont ceux qui vont justement jouer avec cette dignité en ne la respectant pas. Ils le font par le mensonge, la manipulation, les injonctions contradictoires, les inversions accusatoires, bref toute une série d’actes qui véritablement cassent le psychisme d’une personne saine, laquelle tente de trouver du rationnel dans un comportement paradoxal qui en est totalement dénué.
Là est le piège. Le psychisme s’épuise à résoudre ce qui n’a pas de solution, car c’est à dessein que le pervers adopte un tel comportement. Et, à force d’épuisement, le psychisme sombre dans la dépression, voire pire.
Les individus avec ce comportement toxique sont des criminels. Il faut dire les choses sans se cacher.
Breizh-info.com : Vous mentionnez que 60 % des salariés considèrent leur manager comme une source de stress. À quoi attribuez-vous cette montée du management oppressif ?
Paul-Antoine Martin : La France est l’un des pires pays européens sur la question du stress au travail.
Tout d’abord, le stress des managers est une réalité dans un monde où il faut parvenir en permanence à résoudre rapidement l’inconciliable ou le contradictoire, et où la tyrannie des résultats économiques s’impose à tous. Chaque manager évacue une partie de son stress sur ses collaborateurs.
À cela, peut s’ajouter un stress systémique dû au management mis en place par un individu ou un groupe pervers (Cf. France Telecom).
Dans ce contexte, le travail qui devrait concourir à une libération devient au contraire une oppression. Et le système répond en France par une formidable hypocrisie, laissant ainsi prospérer cette violence au travail.
D’une part, on constate que les services administratifs, chargés de faire appliquer la loi pénalisant les pratiques managériales dysfonctionnelles, sont démembrés et affaiblis au point qu’ils ne puissent plus correctement accomplir leur mission (ce qui évite au pouvoir de lancer des négociations sur une réforme du Code du travail).
D’autre part, des démarches à l’origine vertueuses, comme la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), sont parfois détournées de leur objectif pour « blanchir » des pratiques managériales condamnables.
Bref, la perversité s’est aussi installée dans ce qui devrait limiter, voire empêcher, ces pratiques.
Enfin, la dernière cause est l’impunité des harceleurs. Il est très difficile et coûteux de poursuivre en justice un employeur harceleur, lequel dispose des ressources de l’entreprise ou du service public pour se défendre.
Dès lors, sans sanction pénale ni pécuniaire, le management dysfonctionnel n’a pas de raison de disparaître.
Breizh-info.com : Peut-on dire que le burn-out est un phénomène de classe ou concerne-t-il toutes les catégories de travailleurs ? Les cadres sont-ils plus touchés que les employés ou les ouvriers ?
Paul-Antoine Martin : Le burn-out touche toutes les catégories de travailleurs.
Il frappe avant tout les plus impliqués, les plus honnêtes, les plus exigeants avec eux-mêmes et ceux qui cherchent du sens dans leur travail.
Bref, il frappe les meilleurs, ce qui montre à quel point la situation est perverse.
Les travailleurs sans valeurs personnelles, rétifs à l’effort, ou menteurs et manipulateurs, ne craignent rien.
Le burn-out vient frapper les travailleurs en qui il y a quelque chose à casser :
- des valeurs fortes,
- une motivation,
- le goût de l’effort, etc.
C’est le cas des travailleurs intègres, sensibles à l’exemplarité, et au sens de leurs actions.
Breizh-info.com : L’environnement numérique et l’hyperconnexion renforcent-ils les risques de burn-out ? Le télétravail a-t-il changé la donne, en bien ou en mal ?
Paul-Antoine Martin : L’hyperconnexion renforce le risque du burn-out en ce sens qu’elle empêche le salarié de s’abstraire de l’environnement professionnel, rendant celui-ci éminemment présent dans la vie personnelle de l’individu, au point de la réduire à peau de chagrin.
Le salarié est donc en permanence immergé dans son travail.
Et, à la moindre dérive managériale qu’il pourra subir, ce sera la catastrophe car son centre d’intérêt, parfois unique, deviendra une source de souffrance. Son monde s’effondrera.
À mon sens, le télétravail va renforcer le malaise car le sens au travail passe aussi par les contacts humains réels.
Ils sont essentiels.
Les réduire, voire les supprimer, va inévitablement accélérer le malaise des salariés.
Breizh-info.com : Existe-t-il un profil-type du manager toxique ?
Paul-Antoine Martin : Le manager toxique est avant tout un pervers, d’où le titre de mon livre. Il fait mal et il aime faire du mal. Les pervers narcissiques sont les plus dangereux car ils jouissent véritablement du mal qu’ils font.
En plus de détruire des individus, ils sont capables de détruire toute une organisation et de la rendre folle par leur comportement extrêmement manipulateur. Ces personnes (hommes ou femmes) représentent environ 5 % de la population.
Ce sont des sociopathes. Ensuite, il y a tout le panel des individus froids, sans émotions, qui seront toxiques car insensibles et brutaux.
Et au-delà de ces profils psychologiques, on peut aussi être dans une organisation toxique qui impose à des personnes a priori normales de pratiquer un management toxique.
Breizh-info.com : Ceux qui refusent d’entrer dans ce jeu et adoptent un management bienveillant sont-ils condamnés à l’échec ?
Paul-Antoine Martin : Je ne le pense pas, cependant ils auront à endurer une dose importante de stress dans l’environnement ultra-stressant qui est créé.
Ils devront faire preuve d’une force psychologique considérable pour résister à la pression et maintenir un management humain et bienveillant.
Il y a des managers qui y arrivent, mais ce sont des exceptions et ils doivent faire face à une opposition constante, parfois même de la part de leurs propres supérieurs hiérarchiques.
Cela demande du courage, et malheureusement, beaucoup finissent par renoncer ou quitter leur poste.
Breizh-info.com : Votre livre est aussi un message d’espoir. Comment avez-vous réussi à vous reconstruire après cette épreuve ? Est-on vraiment « guéri » d’un burn-out ou doit-on apprendre à vivre avec ses séquelles ?
Paul-Antoine Martin : Ma femme m’a sauvé.
Je ne pense pas que l’on puisse survivre à une telle violence sans amour, d’autant plus que le persécuteur poursuit ensuite son action de harcèlement pendant des années si l’on décide d’engager une action en justice.
Un pervers n’assume jamais et nie toute responsabilité. Il est capable de produire de fausses attestations ou de faux certificats médicaux pour essayer de montrer qu’il n’y est pour rien et que sa victime simule, l’écrasant une nouvelle fois.
Dans mon livre, je montre que mon ex-employeur a cherché, et cherche encore 5 ans après, à me désigner comme un escroc !
Il faut donc être profondément soutenu pour supporter une telle injustice.
Or, après un burn-out, on est extrêmement diminué, donc le conjoint doit trouver des trésors de patience et de douceur pour porter sa « moitié », pendant des mois, au moins.
Le pervers va aussi chercher à casser la vie personnelle de sa victime en poussant son conjoint à la quitter pour définitivement la détruire (il y a une obsession de la destruction de l’autre chez le pervers).
Je décris dans mon livre comment mon ex-employeur a essayé de le faire.
Après le burn-out, la vie change radicalement.
La victime ne peut plus :
- aller au concert,
- au théâtre,
- au cinéma,
- faire de la randonnée ou du sport,
- conduire pour partir en vacances,
- supporter les ambiances bruyantes, etc.
Mais, au cœur de cette plongée dans la souffrance, il existe une lumière qui, dans le noir de sa situation, la guide pour reconstruire sa vie. Je l’ai suivie et je ressors du burn-out beaucoup plus fort, et déterminé à exprimer la vérité.
Je n’ai cependant aucun doute que mon ex-employeur cherchera par tous les moyens à me faire taire, poursuivant inlassablement son déni en se montrant, pour cela, capable du pire.
Il s’est par exemple employé à détruire ma réputation sur l’ensemble du territoire national, comme je le montre dans mon livre. Un pervers veut tuer, symboliquement, socialement et/ou physiquement. Il s’acharne jusqu’à obtenir satisfaction.
Je ne sais pas si les séquelles disparaissent au bout d’un certain temps. Elles s’atténuent probablement.
Pour ma part, cela fait 5 ans et la CPAM m’a reconnu invalide à 67 %… Les séquelles sont toujours bien présentes. Ma vie est donc différente, mais beaucoup plus profonde, plus lucide et infiniment plus riche de sens. N’est-ce pas ce que nous demandons tous à notre vie ? C’est en cela que le burn-out propose un chemin de renaissance qui balaie tout ce qui encombrait notre vie et lui offre la liberté.
C’est donc inouï et c’est l’espérance que je veux montrer dans mon livre.
Breizh-info.com : Avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle et l’automatisation, doit-on s’attendre à une aggravation du problème ou à une mutation du burn-out ?
Paul-Antoine Martin : Tout ce qui concourt à la perte de sens dans le travail et à faire de l’homme un être obsolète aggravera le problème, sauf si la société mute radicalement et qu’elle permette à chacun de trouver un sens personnel à sa vie, et plus généralement à la vie, par un approfondissement spirituel par exemple.
Breizh-info.com : Si vous aviez une mesure clé à proposer aux pouvoirs publics pour lutter contre le burn-out, quelle serait-elle ?
Paul-Antoine Martin : La première mesure à prendre pour lutter contre le burn-out est sa reconnaissance comme maladie professionnelle.
Jusqu’à présent, il revient à la victime, dans un état de souffrance et de précarité (car le plus souvent l’employeur la licencie) de prouver que le burn-out dont elle souffre a pour cause son environnement professionnel.
Ce peut être très difficile car il faut disposer de preuves matérielles tangibles.
À minima, il faudrait renverser la charge de la preuve.
La reconnaissance en maladie professionnelle est essentielle car elle permet à la victime de toucher une rente à vie payée par l’employeur.
Ce n’est que justice car dans beaucoup de cas elle ne peut plus retravailler, et c’est un moyen de responsabiliser l’employeur.
Propos recueillis par YV
Illustration : Extrait du film Fight Club
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8 réponses à “Paul-Antoine Martin sur le Burn-Out : « Le manager toxique est avant tout un pervers, d’où le titre de mon livre» [Interview]”
Partial et complètement caricatural ! On est en France, pays où la protection des travailleurs est avérée voire même excessive Mais bon c’est normal, il en a fait un business le mec…
Très bonne analyse, je reconnais au moins un cas, vécu par un de mes proches. C’est terrible .
@Marche à terre : la protection des travailleurs sert les pervers, qui se cachent derrière la loi pour éviter d’avoir à assumer leurs responsabilités morales. Il faut vous réveiller un peu…
@ Durandal, ayant travailler toute ma vie adulte aux States, je ne peux parle par experience directe. Une amie marseillaise m’a conte une experience personnelle. Elle a fait une demande d’emploi dans un centre artistque pour en etre la dirigeante, elle avait toutes les qualifications nessecaire. La personne en charge des entrevues, un haut fonctionnaire lui a carrement dit que la disponibilite du poste passait directement par son lit.
Je savais que ce genre de situation etait courant a hollywood mais j’ignorais que c’est la meme dans le fonctionnariat francais.
Cette aliénation et esclavage au boulot sont bien renforcés par le standing des cadres, les crédits à la Banque, l’image sociale de la réussite etc…qui ose démissionner, de suite, aujourd’hui de son boulot pour préserver sa santé ? Les travailleurs modestes sont moins soumis à la pression du rendement et n’ont pas grand chose à perdre vu leur petit niveau social…Le lâcher prise est inconnu des cadres dynamiques et leur égo les emprisonne dans la spirale capitaliste et financière qui les tuera !
Pour l’avoir vécu je peux vous dire que le pervers harceleur n’est que le votre aux yeux des autres. Il sait tellement bien faire et est tellement sympa pour vos collègues sans sa hiérarchie.
Cet auteur généralise peut être une situation personnelle particulière.Il énonce des généralités inexactes.En France les dispositions réglementaires sont largement favorables au salarié et pas l’invers, ce qui rend difficile toute sanction justifiée et complique la vie du manager.Par ailleurs dire que ceux qui réussissent sont des pervers dans l’entreprise est une énormité, car la réussite passe entre autres par la motivation de tous les collaborateurs.Ceux qui réussissent sont ceux qui savent comprendre et entrainer leurs équipes, pas ceux qui les briment et les empechent d’oeuvrer pour l’amélioration continue.
Au cours de son discours au patronat allemand de janvier 1932, Hitler a dit qu’il fallait appliquer les méthodes de la gouvernance des entreprises au gouvernement politique ! C’est ce qu’il a fait sans doute.
Par ailleurs, toutes les études concernant les psychopathes montrent qu’ils sont largement surreprésentés parmi les dirigeants d’entreprises (20 fois plus que dans la population standard). Ayant été moins même chef d’entreprise, j’ai constaté une surreprésentation de personnes au profil inquiétant parmi mes confrères, ce qui m’a amené à m’intéresser à ce sujet. On comprend beaucoup de choses quand on sait cela. Il n’y a guère que les libéraux et les libertariens qui pensent que le monde de l’entreprise est un monde idéal. Les entreprises sont le plus souvent des tyrannies, or les anthropologues nous ont appris que les humains ont horreur de la tyrannie et de toutes les dominations arbitraires. Les républicains américains du XVIIIe siècle et les populistes américains du XIXe siècle pensaient que le salariat n’est qu’une variante de l’esclavage; c’est assez bien vu. Le général de Gaulle avait bien compris ce que signifiait l’aliénation des salariés, ce qui l’amena à proposer un autre mode d’organisation des entreprises dans lesquelles les salariés auraient eu la majorité du capital et donc la majorité des droits de vote. Les libéraux Pompidou et Giscard d’Estaing ont torpillé son projet.