Zelensky, Union européenne : les leçons de l’Histoire oubliées

La mise à l’écart des dirigeants européens, non-conviés dans les négociations de paix autour du conflit russo-ukrainien, et la pénible conférence de presse à la Maison Blanche durant laquelle Volodymyr Zelensky est grondé par l’autorité américaine, témoignent de leur amateurisme. Acteurs cooptés sans aucune vision politique sur le long terme – si ce n’est sans aucune vision politique tout-court – il est somme toute assez logique qu’ils soient exclus de la marche du monde et doivent y assister en spectateur. Ils ignorent naturellement l’Histoire, « le premier maître en politique » selon Joseph de Maistre, qui avait pourtant quelques leçons à leur enseigner…

Leçon n. 1 : les traîtres sont rarement récompensés

Qu’il s’agissait d’une guerre russo-américaine dont le but était d’empêcher l’émergence d’une entente eurasienne, ne faisait aucun doute. Mais nos représentants, valets des États-Unis depuis la fin des deux guerres mondiales, ont servi leurs desseins anti-russes au détriment de notre économie (nos approvisionnements en gaz russe à bas coup sont désormais remplacés par le gaz liquéfié américain, que nous payons quatre fois plus cher) et de notre sécurité (conflit armé sur le continent européen, risque d’une entrée en guerre des nations UE). Ces derniers s’attendaient à être récompensés, un peu comme Ephialte s’attendait à l’être par Xerxès. Mais comme lui , ils n’auront rien : les forts n’ont que faire des traîtres. Personne ne doit rien à ceux qui se sont couchés misérablement contre les intérêts de leur propre peuple. Faibles, ils ne méritent que le mépris, et Donald Trump s’est bien chargé de le leur rappeler en les ignorant magistralement.

Leçon n. 2 : La raison du plus fort est toujours la meilleure

Donald Trump et J. D. Vance n’évoquent jamais la responsabilité des États-Unis dans le déclenchement de la guerre, premièrement parce qu’ils s’inscrivent en porte-à-faux de la précédente administration (même si une aide avait été donnée à l’Ukraine durant le premier mandat Trump), deuxièmement parce que les forts font ce qu’ils veulent : les États-Unis sont d’ailleurs historiquement fameux pour abandonner – ou faire assassiner – leur allié quand celui-ci ne s’accorde plus avec leur stratégie. Chose plus surprenante, à aucun moment de la conférence Volodymyr Zelensky ne vient leur rappeler qu’il s’est aussi lancé à cœur perdu dans cet affrontement du pot de terre contre le pot de fer parce que les dirigeants américains leur avaient promis qu’avec l’armement et l’aide économique US, les Ukrainiens auraient vaincu. Mais le vent de la politique étrangère a tourné outre-Atlantique, les valets doivent donc se souvenir de leur statut et accepter les conditions du maître qui peut vous lâcher à tout moment.

Leçon n. 2 : Ignorer un problème ne le fait pas disparaître

La responsabilité des représentants européens est elle aussi passé sous silence. Les accords de Minsk II qui prévoyaient un règlement politique de la guerre – nommée « crise » un peu comme Poutine appelle « opération spéciale » son invasion de l’Ukraine – signés sous l’égide de la France et de l’Allemagne en février 2015 n’ont pas été respectés, et depuis 2014 des bombes pleuvaient sur la population russophone du Donbass. Pas des bombes artisanales, mais de l’artillerie de l’armée ukrainienne. Outre ces bombardements de civils, rappelons, en vrac : l’interdiction faite par Kiev d’acheminer les aides humanitaires, l’arrêt du versement des retraites et des salaires des fonctionnaires russophones, sans oublier le dramatique épilogue des cinquante manifestants pro-russes brûlés vifs à Odessa mai 2014. C’est bien ce conflit, ignoré par les garants européens des accords qui a poussé l’ours russe à envahir l’Ukraine…

Leçon n. 4 : Une nation extrêmement dépendante de l’aide extérieure ne gagne pas une guerre

Si l’Histoire est constellée de victoires imprévues, surprenantes, de peuples qui ont résisté vaillamment jusqu’à s’imposer sur un ennemi supérieur en nombre ou en technologie, a t’on jamais vu une nation, à ce point dépendante d’autres militairement, gagner ? Non.

Et si jamais, par quelque ironie de l’Histoire, elle y parvenait, la victoire ne serait que militaire, parce qu’ensuite, il faut bien passer à la caisse : les États-Unis ne font rien pour rien, et le négociateur de la Maison Blanche est venu réclamer son dû (les terres rares), directement, sans détour… On peut en déplorer la forme – la mise en scène filmée type reality – qui est certes de très mauvais goût, mais le fond, lui est le même depuis 1945.

Leçon n. 5 : Les Européens sont les cocus de l’Histoire contemporaine

Alors que la Russie et maintenant les États-Unis font montre d’une diplomatie virile, que font les représentants européens ? Ils pondent l’énième vague de sanctions économiques contre la Russie – seize en tout ! – qui revient à se tirer une nouvelle balle dans le pied. Et Ursula von der Leyen de tonner : il y aura une puissance militaire européenne ! … détail dont ces mêmes dirigeants se contrefoutent depuis 70 ans puisque – et cela, ils n’ont de cesse de le répéter – l’Union européenne n’est rien et ne doit être rien sinon une union économique. Un spectacle tragi-comique, car aucune puissance militaire ne saurait être sans vision stratégique.

Encore une fois, l’Europe, sortie de l’Histoire par impuissance volontaire, est la grande perdante de la recomposition du monde. Un nouveau Yalta se profile, les décisions de Washington, de Moscou et de Pékin façonnent l’avenir… pendant que nos dirigeants – qui ne dirigent rien – ne sont là que pour graisser la machine, maintenir en vie une Union en état de mort cérébrale.

« Le Système, comme chacun de ses rouages, fonctionne sans autre fin que son propre fonctionnement. (…) Le système occidental fait vivre les peuples – ou plus exactement les fait mourir – au rythme de ses autorégulations à court terme. Inutile évidemment de se demander où est passée la notion de destin. Elle n’ est même pas contestée : elle n’existe tout simplement pas. » Guillaume Faye

Y a-t-il une meilleure définition du « machin bruxellois » ?

Audrey D’Aguanno

 Crédit photo : DR

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