La fibrillation auriculaire (FA), souvent abrégée en A-fib en anglais, est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. En France, des centaines de milliers de personnes souffrent de ce trouble silencieux mais potentiellement dangereux.
Il s’agit d’un dérèglement électrique du cœur qui perturbe le rythme normal des battements et empêche un flux sanguin optimal entre les différentes cavités cardiaques. Sans traitement approprié, la fibrillation auriculaire peut entraîner des complications graves telles que la formation de caillots sanguins, l’accident vasculaire cérébral (AVC) et l’insuffisance cardiaque.
Quels sont les symptômes de la fibrillation auriculaire ?
Les manifestations de la FA varient d’une personne à l’autre. Certains patients ressentent clairement des palpitations cardiaques tandis que d’autres découvrent leur pathologie lors d’un simple examen médical. Voici les symptômes les plus courants :
- Palpitations (battements rapides ou irréguliers du cœur)
- Fatigue ou baisse d’énergie
- Essoufflement, difficulté à respirer même au repos
- Difficulté à l’effort (marcher, monter des escaliers, faire du sport)
- Étourdissements, vertiges, évanouissements
- Tension artérielle basse
- Accumulation de liquides (œdèmes aux jambes, chevilles ou pieds)
- Douleurs ou oppression thoracique
- Caillots sanguins et risque accru d’AVC
Les causes de la fibrillation auriculaire
La FA survient lorsque les signaux électriques du cœur deviennent chaotiques, provoquant un battement irrégulier et inefficace des oreillettes (les cavités supérieures du cœur). Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce dysfonctionnement :
Facteurs médicaux :
- Malformations cardiaques congénitales
- Maladies des valves cardiaques (rétrécissement ou fuite des valves)
- Maladie coronarienne (réduction du flux sanguin vers le cœur)
- Apnée du sommeil (interruption de la respiration durant le sommeil)
- Dysfonctionnement du nœud sinusal, le pacemaker naturel du cœur
- Hypertension artérielle
- Hyperthyroïdie (thyroïde hyperactive)
- Infections pulmonaires (pneumonie) ou virales
- Antécédents d’infarctus
Facteurs liés au mode de vie :
- Consommation excessive d’alcool ou de caféine
- Usage de drogues illégales ou de stimulants
- Tabagisme
- Stress et troubles anxieux
- Médicaments contenant des stimulants (notamment pour le rhume et les allergies)
Les différents types et stades de la fibrillation auriculaire
La FA évolue généralement par phases :
- FA paroxystique : survient par épisodes brefs et se résout en moins de 7 jours.
- FA persistante : dure plus de 7 jours et nécessite un traitement pour retrouver un rythme normal.
- FA persistante de longue durée : persiste plus d’un an malgré les traitements.
- FA permanente : l’arythmie devient définitive, et l’objectif du traitement est de limiter les symptômes et réduire le risque de complications.
Quels sont les risques associés à la fibrillation auriculaire ?
L’un des dangers majeurs de la FA est la formation de caillots sanguins, pouvant provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC) si un caillot migre jusqu’au cerveau. Les personnes atteintes de FA ont un risque d’AVC cinq fois plus élevé que la population générale.
D’autres complications graves peuvent survenir :
- Insuffisance cardiaque : un cœur qui bat trop vite et de manière irrégulière ne pompe pas le sang efficacement.
- Démence : des études ont établi un lien entre la FA et un risque accru de déclin cognitif et de maladies neurodégénératives.
- Épisodes de fatigue extrême et de malaises liés à la mauvaise oxygénation du corps.
Comment diagnostique-t-on la fibrillation auriculaire ?
Le diagnostic de la FA repose sur plusieurs examens :
- Électrocardiogramme (ECG) : enregistrement de l’activité électrique du cœur.
- Holter cardiaque : surveillance prolongée de 24 à 48 heures pour détecter des épisodes irréguliers.
- Échocardiographie : permet d’évaluer la structure du cœur et d’identifier d’éventuels caillots.
- Analyse sanguine : détecte des déséquilibres hormonaux ou des pathologies sous-jacentes.
- Test d’effort : mesure la réaction du cœur à l’exercice physique.
Le traitement de la FA vise à réguler le rythme cardiaque, prévenir les complications et améliorer la qualité de vie.
Médicaments :
- Bêta-bloquants et antagonistes calciques : ralentissent le rythme cardiaque.
- Anti-arythmiques : rétablissent un rythme cardiaque normal.
- Anticoagulants : réduisent le risque de formation de caillots et d’AVC.
Procédures médicales :
- Cardioversion électrique : envoi d’un choc électrique pour restaurer un rythme normal.
- Ablation par cathéter : destruction des tissus cardiaques responsables de l’arythmie par radiofréquence ou cryothérapie.
- Procédure Maze : intervention chirurgicale créant des cicatrices contrôlées pour bloquer les signaux électriques anormaux.
- Occlusion de l’appendice auriculaire gauche : réduit le risque de caillots sanguins en scellant une poche du cœur où ils se forment souvent.
Approches naturelles et prévention de la fibrillation auriculaire
Outre les traitements médicaux, certaines approches naturelles peuvent aider à réduire les symptômes et prévenir la progression de la maladie.
Gestion du stress et approche holistique :
- La méditation et la pleine conscience : réduisent le stress, un facteur déclencheur majeur de la FA.
- Le yoga : améliore la variabilité du rythme cardiaque et réduit la fréquence des épisodes de FA.
- L’acupuncture : pourrait contribuer à stabiliser le rythme cardiaque.
Alimentation et hygiène de vie :
- Réduction de la consommation d’alcool et de caféine.
- Maintien d’un poids de forme : l’obésité augmente le risque de FA.
- Pratique régulière d’une activité physique adaptée (marche, natation, vélo).
- Alimentation anti-inflammatoire : riche en oméga-3, légumes verts, fruits et céréales complètes.
Plantes et compléments naturels :
- Magnésium et potassium : aident à réguler le rythme cardiaque.
Bien que la fibrillation auriculaire ne soit pas toujours immédiatement dangereuse, elle représente un risque cardiovasculaire majeur qui ne doit pas être sous-estimé. Un diagnostic précoce, un traitement adapté et une hygiène de vie saine peuvent permettre aux personnes atteintes de cette pathologie de mener une vie normale et d’éviter les complications graves.
Face à cette maladie silencieuse mais potentiellement fatale, il est indispensable d’informer et de sensibiliser la population aux bonnes pratiques de prévention et de traitement.
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