L’Insee Bretagne vient de publier son bilan démographique 2024, et les chiffres confirment une tendance préoccupante : pour la dixième année consécutive, le solde naturel de la région est négatif. Malgré une légère hausse de la population due à un solde migratoire positif, la Bretagne continue de vieillir et de perdre plus d’habitants qu’elle n’en gagne par les naissances.
Moins de naissances, plus de décès
En 2024, 28 600 bébés sont nés de mères domiciliées en Bretagne, un chiffre en baisse de 1,1 % par rapport à 2023, une tendance encore plus marquée à l’échelle nationale (-2,2 %). Pour donner un ordre d’idée, en 2006, la région enregistrait encore 37 800 naissances. L’indicateur conjoncturel de fécondité est désormais de 1,55 enfant par femme, inférieur à la moyenne nationale (1,62). L’âge moyen à l’accouchement est stable, à 31,0 ans.
Dans le même temps, 37 900 personnes sont décédées en 2024 en Bretagne, soit une augmentation de 1,7 % par rapport à l’année précédente. Seule la Nouvelle-Aquitaine enregistre une hausse des décès plus marquée. Ce vieillissement accéléré de la population bretonne contribue largement au creusement du déficit naturel, qui atteint désormais -9 300 habitants (contre -8 300 en 2023).
Une population toujours plus âgée
L’âge moyen des habitants de la région s’élève désormais à 44,1 ans, soit près de deux ans de plus que la moyenne nationale (42,5 ans). Le constat est sans appel : les personnes de 65 ans et plus sont désormais plus nombreuses que les jeunes de moins de 20 ans. Elles représentent 24,4 % de la population bretonne, contre 21,9 % pour les moins de 20 ans. Depuis 1990, le nombre de seniors a doublé, tandis que le nombre de jeunes a diminué de 3 %.
Si la population bretonne continue d’augmenter légèrement (+0,5 % par an depuis 2015, contre +0,3 % au niveau national), c’est uniquement grâce à un solde migratoire positif. Autrement dit, plus de personnes viennent s’installer en Bretagne qu’il n’en part. Mais ce dynamisme migratoire suffira-t-il à freiner le vieillissement de la région et à éviter un déclin démographique à long terme ? Rien n’est moins sûr.
Avec une natalité en berne et une population vieillissante, la Bretagne doit faire face à un défi majeur pour les décennies à venir. À terme, ces évolutions pourraient poser des problèmes en matière de services publics, de financement des retraites et d’aménagement du territoire. Reste à savoir quelles réponses seront apportées par les pouvoirs publics et les acteurs locaux pour anticiper ces mutations démographiques. La Hongrie de Viktor Orban a bien des idées à proposer aux Européens…pour relancer la natalité tout en évitant des vagues migratoires qui transformeront inévitablement, culturellement, ethniquement, identitairement, les territoires concernés.
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