Jean-Yves Le Gallou : « Aujourd’hui, le pouvoir en France n’est plus aux mains du peuple, mais des juges » [Interview]

Alors que la censure et la répression judiciaire se renforcent en France, notamment à l’encontre des opposants au système, un vent de liberté souffle outre-Atlantique. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump, combinée à l’activisme de figures comme J.D. Vance ou Elon Musk, inquiète les élites européennes et bouscule les dogmes gauchistes.

Dans ce contexte, Jean-Yves Le Gallou, intellectuel et figure de la droite identitaire, est la cible d’un procès politique en France. Son crime ? Avoir critiqué une décision de justice favorable à l’imam Iquioussen. Il revient pour Breizh-info.com sur cette répression judiciaire, l’évolution politique des États-Unis, la stratégie du Rassemblement national et les perspectives européennes à venir.

Breizh-info.com : Pouvez-vous nous parler du procès de cette semaine ? Que vous était-il reproché ? Quelles sont les conclusions ?

Jean-Yves Le Gallou : Pire qu’un délit, je suis accusé d’un crime. Un crime contre la pensée. Un crime de lèse-majesté. Imaginez : j’ai osé critiquer la décision d’un juge administratif en matière d’immigration !

En août 2022, Madame Florence Nicolic a annulé l’expulsion de l’imam islamiste Iquioussen, arguant de son droit à une « vie familiale normale » – une expression pour le moins cocasse lorsqu’on parle d’un islamiste radical. J’ai exprimé mon incompréhension face à cette décision, ce qui a déplu à son auteure. Elle m’a donc poursuivi pour « atteinte à son honneur et à sa considération », réclamant 10 000 euros de dommages et intérêts.

Le jugement de première instance sera rendu le 8 avril. Mais quel que soit le verdict, ce ne sera que la première étape d’un long marathon judiciaire qui ira jusqu’en cassation, voire devant la Cour européenne des droits de l’homme.

J’en profite pour remercier l’ASLA, l’Association de Soutien aux Lanceurs d’Alerte, qui m’appuie dans ce combat. Je les invite tous à les soutenir, car la liberté d’expression est en jeu.

Breizh-info.com : Le journal Frontières est sous le feu des critiques après son dernier numéro sur l’immigration et la magistrature. Peut-on encore critiquer l’institution judiciaire en France ?

Jean-Yves Le Gallou : Aujourd’hui, le pouvoir en France n’est plus aux mains du peuple, mais des juges. Ce sont eux qui imposent leur volonté sur des sujets clés, notamment l’immigration, via le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État et les tribunaux administratifs et judiciaires.

Comment appeler un régime qui interdit la critique de ceux qui détiennent le pouvoir ? Une dictature.

Nous sommes sous une dictature des juges, et nous devons la briser pour rendre le pouvoir au peuple. Cela passe par la dénonciation de leurs abus, comme l’a fait Frontières avec son excellent numéro. Cela passe aussi par le combat contre la censure de C8 par le Conseil d’État.

Dans mon propre procès, je me bats pour la liberté d’expression, et je n’ai aucune intention de reculerCritiquer les juges est un devoir, et il faut le faire comme le chevalier Bayard, c’est-à-dire « sans peur et sans reproche ».

Breizh-info.com : Tandis que la censure se renforce en Europe, un vent de liberté souffle sur les États-Unis depuis le retour de Trump. Quel regard portez-vous sur son premier mois au pouvoir ?

Jean-Yves Le Gallou : Issu de la Nouvelle Droite, j’ai souvent été critique envers les États-Unis. Pourtant, je leur suis infiniment reconnaissant du travail accompli en un mois par Trump, Musk et Vance.

En défendant la liberté d’expression, ils défendent une valeur centrale de la civilisation européenne.

Mais l’essentiel est ailleurs : nous assistons à une rupture avec 60 ans de politique américaine. Depuis les années 1960, les États-Unis ont imposé au monde :

  • Le libre-échange via le Kennedy Round, qui a conduit à l’OMC et à des accords comme le Mercosur.
  • La discrimination positive sous Johnson, qui a inspiré la loi Pleven en France et les politiques « antiracistes » liberticides.

Or, Trump casse cet héritage. Son élection est aussi importante que la chute du mur de Berlin en 1989. L’Union soviétique s’est effondrée, mais la géopolitique russe a perduré. De même, l’Amérique poursuivra sa trajectoire, mais le changement idéologique est majeur.

Ne sous-estimons pas ce qui se joue : un basculement historique.

Breizh-info.com : Le Rassemblement national semble rester en retrait de cette vague de rupture. Sa stratégie d’opposition soft est-elle payante ?

Jean-Yves Le Gallou : Au congrès des conservateurs à WashingtonSarah Knafo a rencontré Elon Musk… Pendant ce temps, Jordan Bardella se cachait, craignant d’être compromis par un « salut romain » de Steve Bannon, qui s’est moqué de lui en le traitant de « petit garçon ». Consternant.

Mais une autre question se pose : que se passera-t-il si les juges déclarent Marine Le Pen inéligible ?

Ce serait un scandale démocratique absolu. Mais l’histoire nous enseigne que l’élimination d’un leader entraîne toujours des conflits internes. En 1998, la crise du FN et la scission Mégret ont été déclenchées par l’inéligibilité de Jean-Marie Le Pen.

La décision des juges du 30 mars sera donc capitalecomme la peine du même nom.

Breizh-info.com : Les élections allemandes approchent. Quel impact auront-elles sur l’Union européenne ?

Jean-Yves Le Gallou : Le cordon sanitaire tiendra.

En toute logique, une alliance entre les conservateurs et les identitaires (Noir et Bleu) devrait voir le jour. Mais l’oligarchie brisera cette dynamique, et nous aurons une coalition improbable, un mariage de la carpe conservatrice et du lapin progressiste.

Les électeurs allemands voteront pour une chose, et on leur imposera exactement le contraire.

 Breizh-info.com : Finalement, le problème de la France n’est-il pas son État, devenu une bureaucratie judiciaire post-soviétique ?

Jean-Yves Le Gallou : Absolument.

Nous sommes étouffés par les lois liberticides et les règlements absurdes qui bloquent l’entrepreneuriat, la liberté d’agir et de s’exprimer.

Nous avons besoin d’un Grand Bouleversement :

  • Un choc de simplification
  • La suppression des normes inutiles
  • La fin des dépenses publiques nuisibles

Sans cela, nous continuerons notre descente aux enfers bureaucratique.

Breizh-info.com : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Jean-Yves Le Gallou : L’espoir est peut-être en train de changer de camp. D’ici là, je vous donne deux rendez-vous :

  • Le lundi 10 mars pour la cérémonie des Bobards d’Or
  • Le samedi 5 avril pour le colloque de l’Institut Iliade

Le combat continue !

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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