Mais à quoi sert donc le Rassemblement national (RN) ?

 Depuis des années, on nous vend le RN comme la seule opposition crédible à la nébuleuse mondialiste, comme le rempart ultime contre la décomposition nationale. Il serait le dernier espoir des Français qui refusent le grand effacement. Pourtant, il faut se poser la question qui fâche : à quoi sert vraiment le Rassemblement national ?

Les récents événements politiques sont un exemple flagrant de la vacuité de ce parti qui s’est mué en machine à gestion de carrières plutôt qu’en force de rupture. Le RN aurait pu déclencher un tollé monumental face à la nomination de Richard Ferrand au Conseil Constitutionnel. Mais non. Silence radio, ou pire : la justification du renoncement. « Nous avons épargné aux Français l’arrivée d’une Taubira ou d’un autre gauchiste ». Mais qu’est-ce que cette opposition qui évite l’affrontement, qui préfère la tactique politicienne aux coups de boutoir révolutionnaires ?

Pendant ce temps, La France Insoumise n’a aucun scrupule à mettre le feu à l’Assemblée et dans la rue, prenant d’assaut le pouvoir par la violence symbolique et médiatique. Pourtant, le RN a un poids électoral bien supérieur à l’extrême gauche. Il pourrait lancer des offensives majeures contre le système, mobiliser ses partisans avec une vigueur sans pareille. Mais non, il se tait et se fond dans l’opposition républicaine standard, tout comme le RPR des années 90.

Où est le RN lorsque la presse alternative est attaquée, censurée, poursuivie ? Pourquoi ne se bat-il pas pour la suppression des lois liberticides et mémorielles qui musellent la liberté d’expression en France et qui sont pourtant les principaux obstacles à l’instauration d’un débat politique sérieux dans ce pays ?

Pire encore, il se permet de critiquer la droite conservatrice dès que l’occasion se présente. Un Retailleau est trop à droite, un Trumpiste trop brutal, des américains trop invasifs… Pourquoi cet empressement à faire des courbettes au système ? Au lieu de s’inscrire dans la marche du siècle, le RN préfère peaufiner son image de bonne opposition républicaine. Comme si cela allait le protéger d’une diabolisation éternelle. Erreur fatale !

En somme, qu’est-ce qui distingue vraiment le RN d’une opposition classique sous la Ve République ? Rien. Il est devenu un parti de notables, un club d’élus bien installés qui cherchent à n’effrayer personne, à ne rien bouleverser. Or, ce pays a besoin d’un séisme, pas d’un ravalement de façade. En abandonnant les principes fondateurs du FN, en reniant la radicalité qui l’a porté, le RN risque de transformer l’espoir populaire en une immense déception. Et après cela, que restera-t-il ? Une gueule de bois monumentale pour ceux qui croyaient encore à la rupture.

Marine Le Pen et Jordan Bardella arriveront-ils au pouvoir ? Peut-être. Mais pour quoi faire ? S’ils acceptent les institutions telles qu’elles sont, s’ils refusent de renverser la table, s’ils continuent à jouer les bons élèves de la République, alors ils ne seront qu’un maillon de plus dans la longue chaîne des renoncements. Pourquoi croire qu’un RN au pouvoir serait différent du RN d’opposition, alors qu’il ne montre aucun signe de rupture avec ce système qui le broiera ?

Nous ne pouvons pas nous contenter d’un parti qui préfère les calculs électoraux aux choix historiques. Nous ne pouvons pas suivre un parti qui pense que Mayotte est aussi européenne que la Bretagne, la Lettonie ou l’Italie, qui ne soutient pas les lanceurs d’alerte identitaires, qui a tourné le dos aux Gilets Jaunes et à la Manif pour tous. Le RN se complaît à jouer les victimes du système, alors qu’il aurait les moyens de l’affronter de face.

Sans changement radical, le RN ne sera qu’une nouvelle arnaque politique. Une ruse du système pour calmer la colère populaire, tout en garantissant que rien ne change fondamentalement. Alors qui osera porter la vraie alternative ? Qui osera affronter les verrous institutionnels, médiatiques et financiers qui bloquent toute révolution politique ? Si le RN ne le fait pas, d’autres le feront à sa place.

Julien Dir

Crédit photo : DR
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