Donald Trump envisage de déplacer les Palestiniens de Gaza pour faire de l’enclave une riviera du Proche-Orient.
Partout dans le monde, ce projet suscite des cris d’indignation, de la Gauche bien-pensante à la Droite qui veut plaire à la Gauche.
Pourtant, faut-il voir en ce projet une absurdité ? Gaza représente une bande de terre de 41 km de long sur une largeur de 6 à 12 kms. Sur ce territoire réduit vivait, avant la dernière guerre, 2,4 millions de Palestiniens, principalement descendants de réfugiés de la guerre de 1948. Au niveau ethnique, les habitants de Gaza sont tous des Arabes (hors humanitaires) et les musulmans sunnites représentent 99,99% de la population. Avant la guerre de 07 octobre, il restait à peine 1000 chrétiens et une poignée de chiites soumis à diverses vexations. Les derniers juifs autochtones de Gaza sont partis suite aux pogroms de 1929 et au démantèlement des colonies israéliennes de 2005.
Les habitants de Gaza sont donc totalement homogènes culturellement et religieusement et ont des attaches historiques assez faibles avec le territoire qui, de toute façon, est « remodelé » régulièrement au gré des guerres avec Israël et des programmes immobiliers.
Devant la hausse constante de la démographie gazaouie, il était prévu une crise du logement aux alentours des années 2023-2024 et une impossibilité pour les personnes arrivant en âge d’avoir un logement d’en trouver un dans le territoire.
Généralement décrite par les soutiens du Hamas en Occident comme « une prison à ciel ouvert », Gaza n’a rien de particulièrement attractif pour les populations qui pourraient être aisément relogées ailleurs, en Egypte ou en Jordanie selon le plan Trump, c’est à dire dans un environnement socio-culturel qui leur correspond. De son côté, l’Egypte travaille, elle, à un plan de reconstruction alternatif qui a deux défauts : il ne règle rien sur le fond (les Gazaouis resteraient dans leur « prison à ciel ouvert ») et surtout prévoit de l’argent européen.Or, pas sûr, que le jeu de domino qui va prochainement faire tomber les gouvernements des pays européens les uns après les autres pour installer des administrations « patriotes » ne va pas gripper cette belle habitude orientale de prévoir des plans ambitieux avec l’argent des autres.
Le déplacement des Arabes de Gaza pourrait donc apparaître comme la seule solution viable à long terme. Et la seule solution courageuse et ambitieuse.
Les Occidentaux pleurant sur le sort des « pauvres Gazaouis » et des réfugiés palestiniens dans leur ensemble ne semble, par contre, pas du tout se soucier des populations déplacées au cours du XXè siècle sans que cela n’émeuve grand monde.
Ainsi, en Irlande, depuis l’indépendance de la République et la création de l’Ulster, ce sont des milliers de catholiques qui ont été « relocalisés » en Irlande du Sud et idem, dans une moindre mesure, pour les protestants « rapatriés » en Ulster ou en Ecosse.
Entre 1944 et 1950, ce ne sont pas moins de 15 millions d’Allemands qui ont été déplacés de différents territoires (Pologne, Bord de la Volga en Russie, Ukraine, Tchécolovaquie, …) où ils étaient installés parfois depuis des siècles.
Plus près de Gaza, le conflit de 1974 entre Grecs et Turcs sur l’île de Chypre aura occasionné le déplacement d’entre 150 000 et 200 000 Chypriotes grecs et entre 35 000 et 60 000 Chypriotes turcs, soit respectivement entre 30 et 40 % de la communauté chypriote grecque et entre 30 et 50 % de la communauté chypriote turque de l’île.
Enfin, en Bosnie et alentours, les guerres des années 90 ont occasionné le déplacement de 2 millions de personnes dans des opérations de nettoyage ethnique autant du côté serbe, que croate ou bosniaque. Et ces opérations continuent toujours actuellement au Kosovo sous domination albanaise.
Bien entendu, cette comptabilité sinistre ne prend pas en compte les déplacements récents de populations asiatiques ou africaines qui, là aussi, se chiffrent par millions. Notons également le sort des 250 000 Blancs du Zimbabwe dont 210 000 ont été expropriés et expulsés dans les années 2010, des 80 000 Indiens d’Ouganda expulsés en 48h par Amin Dada en 1962 et des Afrikaners qui ont construits l’Afrique du Sud qui sont actuellement expulsés de leurs fermes ou assassinés.
Le déplacement des Arabes de Gaza vers une vie meilleure et une « déconnexion » avec les terroristes islamistes du Hamas n’aurait donc rien de bien exceptionnel au regard de l’Histoire. Sans compter que la majorité d’entre eux n’hésiterait pas à « s’auto-expulser » en Europe et aux Etats-Unis, s’ils en avaient la possibilité. Car, c’est une constante, dès qu’un pays du Tiers-Monde devient indépendant, sa population émigre chez l’ancien colonisateur.
Mathurin Le Breton
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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11 réponses à “Israël/Hamas : et si le plan Trump était le bon ?”
Cela se fera ! Trump déplacera les Palestiniens de Gaza et à la place, en fera une bande terrienne attractive, et ce pour le bien de tous les territoires avoisinants.
Autrement dit, en lieu et place d’un immonde taudis à l’echelle d’une langue de terre de moins de 50 Km de long sur 10 de large, naitra l’enclave d’une riviera hors normes par rapport à tout ce qui existe actuellement au Proche-Orient. Quant aux Gazaouis, on peut faire confiance à Trump : D’une façon ou d’une autre, ils gagnerons au change, et ne seront plus soumis à une vie étriquée et inhumaine, les uns sur les autres, sans le moindre moyen de s’en echapper.
Prendre comme « modèle » les nettoyages ethniques d’Allemagne, de Chypre ou des Balkans est tout de même assez fort ! Les uns étaient la conséquences d’une conquête territoriale soviétique, les autres de guerres civiles qui interdisaient la coexistence de peuples différents. Rien de tel à Gaza : comme vous le dites, la population y est homogène et Israël ne prétend pas à conquérir le terrain.
Trump « réglerait » le problème de Gaza en déplaçant les Gazaouis ? Mais le problème n’est pas Gaza, ce sont les Gazaouis. Il est juste question de déplacer le problème pour le reconstituer ailleurs, en l’aggravant au passage. Imposant 2 millions de migrants qui ne veulent pas émigrer à des pays qui ne veulent pas d’eux est une idée à la Gribouille : se jeter dans le ruisseau pour éviter d’être mouillé par la pluie.
L’idée de Trump semble sortie du Gorafi. On la traite comme si elle était sérieuse parce qu’elle vient de l’homme le plus puissant du monde, mais on devrait plutôt se demander si ledit homme le plus puissant du monde a encore toute sa raison. On a vu avec son prédécesseur que siéger à la Maison Blanche ne protège pas du vieillissement des neurones.
Et le jour où en France des enclaves de communautés d’origines étrangères ou de confessions (bouddhiste, musulmane, zaroastrisme…) devenus majoritaires demanderont aux devenus minoritaires de partir (comme au Kosovo), est-ce que les nouveaux minoritaires devront partir ? Cette proposition de suggérer le départ des habitants de Gaza est idiote, vue par des égocentriques qui n’imaginent même pas que les « autres » ici les Palestiniens de Gaza ont une conscience consciente !
@ Gaï de Ropraz
Quel serait le statut de cette « Riviera » ? Serait-elle une sorte d’Etat satellite américain comme Porto Rico, les Samoa américaines ou une colonie comme l’était la Canal Zone ?
Qu’en penserait Israël ? Le sionisme revendique au moins toute l’ancienne Palestine mandataire.
Qui a envie d’accueillir des Palestiniens chez soi? A part Merkel et Macron, je ne vois personne.
Gloser sur un poisson d’avril de Trump, c’est plutôt inquiétant. En tout cas, je retiens que Mathurin le Collabo ne devra pas pleurer quand on l’expulsera de sa maison pour la raser et agrandir le parking autour de la nouvelle mosquée
Vous parlez « des Occidentaux pleurant sur le sort des « pauvres Gazaouis » ».
En l’occurrence, c’est sur les assassinats de femmes et d’enfants d’une manière tout à fait inhumaine qu’on pleure.
Remplacez « gazaouis » par « juifs », « 2023-2025 » par « 1936-1945 » et « Gaza » par « Allemagne » et vous aurez un tableau identique sauf territoire.
On peut très bien appeler le martyr vécu actuellement par le mot shoah. Pourquoi les juifs se vengent sur les gazaouis ? Parce que l’Allemagne est trop forte ? Parce que les nazis se trouvent maintenant en Ukraine ? Ou parce que les sionistes et les nazis étaient/sont de mèche ?
Les vidéos et reportages de certains membres de Tsahal ou de certains habitants d’Israël (peu semites paraît-il) montrent très bien l’inhumanité de certaines franges de cette population, les mêmes sûrement qui crachent sur les pélerins chrétiens à Jérusalem.
@Gaï de Ropraz : le taudis dont vous parlez est dû aux bombes israéliennes. Actuellement il y a une trêve et un petit reportage montre une vie citadine tout à fait normale !
De plus, la « riviera » sera pour qui ? Il serait normal qu’elle soit tenue par les habitants du lieu. Les Israéliens ayant Jaffa pour s’en faire une eux-mêmes.
Well, it seems the dumb guy from Toronto is an early bird! 8:45 – 6 = 2:45 a.m.!
Parmi les populations déplacées au 20ième siècle on peut citer les Pieds_Noirs c’est-à-dire 1 million de non-musulmans »nés en Algérie » à qui le FLN a dit: »La valise ou le cercueil »…sans que cela »émeuve grand-monde »..
Vous avez oublié dans votre liste d’exodes obligatoires de grande envergure nos malheureux pieds-noirs chassés dans les années 1960 du pays qu’ils avaient construit outre Méditerranée.