En ce temps-là, La Fesse surveillait nos études et subissait la multiplication des saucisses…

C’était dans les années 50-53, aux temps bénis où nous vivions sans le savoir les très heureuses « Trente Glorieuses »… Staline venait de crever. Elève de seconde, puis de première puis de terminale-philo, je bénéficiais du statut d’ « externe », à condition de patienter en salle d’« études » jusqu’à l’heure de reprendre le bus qui me ramenait dans ma campagne. Voire de sauter sur mon vélo à destination du domicile parental… qui se résumait finalement à une confrontation avec mon père, ce dictateur au « sourire si doux » dispensateur de baffes… Tss !

Nous étions réunis, toutes classes confondues, dans une grande salle de petits bureaux bi-places, un « grand » et un « jeunot » côte à côte… Mon colocataire était le frère d’un très grand qui allait bientôt agiter la Sarthe et le monde à la suite de François Fillon… Même qu’il finit ministre… Pensez si c’était remarquable… Ladite salle était surveillée par un « curé » en soutane (forcément à l’époque)… un abbé gras et rougeaud, dégoulinant de sueur,  dont je ne me souviens que du surnom : « La Fesse »…

J’ai longtemps garder dans mes secrets, et fait circuler en ces temps où la reprographie était impossible, la petite photo aux bords dentelés que mes camarades m’avaient confiée… photo prise par surprise à la baignade de la Maine… La Fesse offrait aux regards taquins du peuple discret des élèves un faciès poisseux avec des tétons accentués et un maillot tricoté comme celui de mon père quand nous allions passer un moment à l’étang du Délin, à côté de Sévérac (44), à la frontière de Saint-Dolay (56)… J’ai toujours fait attention à porter un slip de bain chic, depuis ce temps. Ou à me promener le cul nu quand les exigences domestiques le permettaient…

Donc, La Fesse trônait en se curant les dents à deux mètres au-dessus de nous — la taille de son bureau — pour veiller à la tranquillité collégiale. Ce La Fesse est resté célèbre parmi les anciens de « Saint-Julien » pour son agitation nocturne dans des plumards de collégiens « pensionnaires ». J’ai en mémoire un ami très cher, Jean-Luc, mort durant son service militaire il y a bien longtemps, qui me rapporta son témoignage : avoir vu et entendu ledit abbé en « conflit » avec le bon gros fils d’un coiffeur de Sablé-sur-Sarthe (72)… au demeurant un bon camarade… Lui aussi est mort depuis… Mais pas de cette ponction… Jean-Luc imagina, un jour de saucisses à la cantine, de les rassembler et d’en garnir collectivement le lit de La Fesse… Ce demi-châtiment n’eut pas d’autre effet qu’une rapide enquête de la « préfecture »… de discipline de l’établissement qui conclut discrètement à une stupide « farce et attrape ». Curé un jour, curé toujours. Le Seigneur veille sur ses enfants…

La Fesse, vu son âge, a terminé ses turpitudes depuis des lustres. Il n’a connu ni les rigueurs de la loi, ni les pères primates de Bétharram, pas davantage ce bon Monsieur Baïrou… Il a échappé à la tribu des accusés fornicateurs de collège qui vécurent en ces temps, enfouis dans nos mémoires, où « on » était coupablement « indulgent ».

« Que sont mes amis devenu… Ce sont amis que vent emporte… Et il ventait devant ma porte… » comme chantait le grand Ferré après Rutebeuf.

MORASSE

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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5 réponses à “En ce temps-là, La Fesse surveillait nos études et subissait la multiplication des saucisses…”

  1. gautier dit :

    Dans les écoles publics il y avait des professeurs qui ne se gênaient pas à donner des coups de ceinturons ou autres châtiment, à genoux sur une règle par exemple, mais on avait un avantage, on ne restait pas couché dans l’école ! aujourd’hui ce sont les élèves qui donnent des coups de ceinturons et encor bien pire ! pour moi ce qu’il en reste ! c’est le respect des règles en société, ce qui n’est plus aujourd’hui !

  2. Michel dit :

    Dans mon école publique, c’était des fessées déculottées devant toute la classe.
    Il y avait aussi les gifles et les coups de pied aux fesses.
    Mais c’était plutôt ponctuel.

  3. Francesco dit :

    Un claque à l’école = une claque de plus à la maison. Pas de sévices sexuels, nos profs se satisfaient de leurs épouses, fiancées, copines ou maîtresses (souvent fort jolies et girondes. Notre pasteur, la réforme avait passé par là imposée par Farel à coups de bâtons était marié depuis fort longtemps.20h, la cloche de l’école retentissait dans le vallon et le garde municipal commençait sa tournée. Il gueulait si on était encore dehors et nos parents se faisaient sermonner pour n’être pas assez sévère.
    Elle sonnait à 21 h durant les vacances durant les vacances 5-6 semaines selon les années et cette stupide heure d’été n’existait pas encore. La société ne produisait qu’un voyou de temps à autre que le service militaire remettait le plus souvent dans le très droit chemin. Tous finissaient, garçons et filles, finissaient avec « un métier » comme l’on disait après avoir, pour les mâles seulement, reçus encore quelques coup de pied au cul. Pas de chômage, tout le monde bossait et même le toyet du village avait un job et un salaire qui lui évitait la pire offense, qui était de tomber « au social »

  4. Ronan dit :

    Demat, Moi aussi, j’ai subi des coups de règle par mon instit très sévère sur mes petits doigts en CE 2 dans les années 70 si je manquais de respect à mes petits camarades… C’était un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Kenavo

  5. Raymond Neveu dit :

    Eh bien j’ai l’impression d’être le petit Prince qui vient de la lune…si quelqu’un m’aurait touché mon père lui aurait explosé la gueule! Justice seigneuriale. Chez Francesco certains mots me sont inconnus! Ben je vais consteller mes réponses de mots bretons voire normandios, sé ti cqué un fio? Et que les autres fassent de même ce sera une façon de nous enrichir, allez-y les Picards! les Alsacos!

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