Carhaix : l’avenir des urgences en suspens après une réunion au ministère de la Santé

Un premier pas vers une solution ?

À l’issue de la réunion, plusieurs participants ont salué une avancée dans le dossier. Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil régional de Bretagne, a parlé d’un échange positif et serein, tandis que Maël de Calan, président du Conseil départemental du Finistère, estime que le dossier est pris au sérieux par les pouvoirs publics. Christian Troadec, maire de Carhaix, reste toutefois prudent indiquant à juste titre qu’aucune satisfaction n’interviendra tant que les urgences ne seront pas rouvertes.

Si aucune annonce immédiate n’a été faite, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, est attendu à Carhaix d’ici six à huit semaines, une visite qui devra confirmer la mise en œuvre de solutions concrètes.

Quatre pistes étudiées pour renforcer le service des urgences

Durant la réunion, plusieurs axes de travail ont été évoqués afin de pallier la crise des urgences en Bretagne et d’assurer une meilleure couverture médicale aux 82 000 habitants du Centre-Ouest Bretagne. Parmi ces pistes :

1. Recours à la réserve sanitaire nationale : possibilité de mobiliser temporairement des professionnels de santé pour renforcer les effectifs.
2. Mutualisation des effectifs avec l’hôpital de Morlaix : proposition des urgentistes de Morlaix d’apporter leur aide en alternance avec des renforts du CHU de Brest.
3. Création d’une ligne de SMUR non médicalisée : un dispositif permettant d’assurer un transport d’urgence sans médecin à bord, une option contestée par certains élus locaux.
4. Recrutement de médecins diplômés hors Union européenne (PADHUE) : une mesure qui pourrait s’intégrer à un dispositif plus large pour compenser le manque de praticiens.

Si ces propositions permettent d’entrevoir des solutions temporaires, elles ne garantissent pas la réouverture effective et permanente du service des urgences 24h/24 et 7j/7, ce qui reste l’objectif prioritaire des défenseurs de l’hôpital.

Le maire de Carhaix, Christian Troadec, exprime également ses craintes concernant la mise en place d’un SMUR non médicalisé, qui, selon lui, ne répond pas aux besoins réels du territoire. Il insiste sur la nécessité d’appliquer le protocole de sortie de crise signé en octobre 2023, qui engageait l’État à une réouverture complète des urgences.

Une réunion publique de restitution est prévue ce mardi 18 février à 18h devant l’hôpital de Carhaix, où les élus et militants exposeront aux habitants le contenu des discussions avec le ministère.

Enfin, le volet judiciaire n’est pas oublié : Christian Troadec a profité de la réunion pour demander l’abandon des poursuites contre les manifestants interpellés après l’occupation des locaux de l’ARS en septembre 2023. Aucune réponse formelle n’a été donnée sur ce point par le ministère.

Si cette réunion marque une évolution dans le dialogue avec l’État, la méfiance reste vive du côté des élus locaux et des défenseurs du service public hospitalier. La visite prochaine du ministre Yannick Neuder à Carhaix sera donc décisive : viendra-t-il avec des mesures concrètes pour permettre une réouverture complète des urgences ou faudra-t-il une nouvelle mobilisation pour forcer l’État à tenir ses engagements ?

En attendant, les habitants et le personnel hospitalier continuent de subir les conséquences de cette fermeture partielle, accentuant le sentiment d’abandon des territoires ruraux face à la dégradation du service public de santé.

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