L’entreprise bretonne Argel, spécialiste de la livraison de produits surgelés à domicile en zones rurales et périurbaines, est en danger. Une proposition de loi visant à interdire le démarchage téléphonique sans consentement préalable sera examinée par l’Assemblée nationale le 6 mars 2025, mettant en péril 800 emplois et risquant d’anéantir un service essentiel pour des milliers de clients isolés.
Un service vital pour les territoires ruraux
Depuis près de 60 ans, les camions blancs d’Argel sillonnent les routes de France pour livrer des produits surgelés de qualité à plus de 270 000 clients, dont 80 % résident dans des communes de moins de 10 000 habitants. Pour ces consommateurs, souvent âgés ou éloignés des commerces, ce service représente bien plus qu’une simple livraison : il constitue un lien social précieux, un confort indispensable et, parfois, la seule solution pour s’approvisionner en produits alimentaires.
Or, 95 % des nouveaux clients d’Argel sont recrutés via des appels téléphoniques. La suppression du démarchage sans consentement explicite signifierait donc la fin du modèle économique de l’entreprise, qui ne pourrait pas compenser cette perte par son site web marchand, encore marginal pour sa clientèle majoritairement rurale et senior.
Jean-Marie Arnal, Directeur général d’Even Distribution, tire la sonnette d’alarme : « L’interdiction du démarchage sans consentement explicite rendrait notre modèle inapplicable, menaçant directement 800 emplois et fragilisant nos partenaires agroalimentaires, au risque in fine, de priver nos clients d’un service essentiel. »
Un coup dur pour l’emploi et l’économie locale
Au-delà des conséquences pour les consommateurs, les répercussions économiques seraient considérables. L’entreprise emploie 800 salariés répartis sur 71 antennes de livraison couvrant 75 départements français. Les régions les plus impactées seraient :
- Bretagne : 250 emplois menacés
- Occitanie : 220 emplois
- PACA : 90 emplois
- Auvergne Rhône-Alpes : 90 emplois
- Nouvelle-Aquitaine : 55 emplois
- Bourgogne-Franche-Comté : 50 emplois
- Pays de la Loire / Hauts-de-France : 70 emplois
De plus, 95 % des fournisseurs d’Argel sont français, ce qui signifie que l’ensemble de la filière agroalimentaire nationale subirait un contrecoup majeur.
Un appel à préserver l’activité de livraison alimentaire
Consciente des abus de certaines entreprises dans le démarchage téléphonique, Argel ne remet pas en question la nécessité d’une régulation. En revanche, elle alerte sur les effets pervers d’une interdiction totale qui pénaliserait les acteurs respectueux des règles, notamment dans le secteur alimentaire.
Actuellement, la presse bénéficie déjà d’une exception légale lui permettant de démarcher sans consentement préalable. Argel et les autres entreprises de livraison alimentaire demandent une exemption similaire, afin d’assurer la continuité d’un service essentiel aux territoires ruraux.
Jean-Marie Arnal insiste : « Nous respectons scrupuleusement toutes les obligations légales françaises et européennes en matière de prospection téléphonique. Il est crucial de distinguer les acteurs responsables des pratiques frauduleuses. »
Argel appelle les parlementaires à prendre en compte les conséquences dramatiques qu’aurait ce texte pour les salariés, l’économie locale et les consommateurs. Il est encore temps de trouver un équilibre entre la protection des consommateurs et la préservation d’un modèle économique et social fondamental.
Si la loi est votée sans aménagements, c’est tout un pan du commerce de proximité qui disparaîtra, condamnant les zones rurales à un isolement encore plus marqué et 800 familles françaises à une incertitude professionnelle inquiétante.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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4 réponses à “Argel menacée : 800 emplois en péril et un modèle de proximité fragilisé par une proposition de loi”
il y a quelques années, c’était des représentants qui visitaient les clients, et connaissaient les habitudes, absent quand les trouver etc. je plains ceux qui travaillent sur ces plateformes, à longueur de journées se faire engueuler car ce n’est pas le moment ! faut avoir faim pour endurer ce boulot !
Et encore une couche de plus dans le mille feuille administratif, mesure prise par des ronds de cuir bien planqués dans leurs bureaux et sure d’être payés à la fin du mois
justement, hier, durant la préparation de mon déjeuner, le téléphone à sonné, c’était un démarcheur de cette société, j’ai eu beau lui dire que mes cognélateurs étaient pleins et de plus ont sérieusement besoin d’être dégivrés, il a insisté durant de longue minutes, ce qui m’a obligée à être désagréable, ce qui n’est pas dans mes habitudes, résultat déjeuner brûlé !
Je confirme les propos d’alienor… RAS LE BOL de ce type de démarchage…et depuis le début de l’année c’est sur mon portable que je reçois des appels commençant par 06 et 07 évidemment nous laissons sonner et ensuite nous bloquons systématiquement.