La Türkiye (la Turquie a officiellement changé d’appelation) s’impose comme un acteur incontournable de l’archéologie mondiale, dévoilant des vestiges fascinants qui enrichissent la compréhension de l’histoire humaine. En 2024, le pays a intensifié ses fouilles, atteignant 765 projets archéologiques, avec pour ambition d’atteindre 800 d’ici 2026. Ces efforts ont conduit à des découvertes remarquables couvrant plusieurs millénaires d’histoire, mettant en lumière des civilisations oubliées et des routes commerciales insoupçonnées.
Des artefacts révélateurs d’un passé lointain
Parmi les découvertes les plus impressionnantes de l’année, un sceau vieux de 4 000 ans a été mis au jour dans le tumulus de Tavşanlı à Kütahya, suggérant l’existence de routes commerciales entre l’est et l’ouest de l’Anatolie. Ce sceau-cylindre en faïence, typique des colonies assyriennes, témoigne des échanges florissants entre ces régions.
À Antalya, une dague en bronze minoenne datant de l’âge du bronze a été découverte lors de fouilles sous-marines, soulignant l’influence de la civilisation minoenne sur le littoral turc. Cette pièce rare, protégée sous un lingot de cuivre, apporte une preuve supplémentaire des relations maritimes entre l’Anatolie et la Crète.
Des sculptures et des trésors artistiques inestimables
L’ancienne cité de Laodicée, située à Denizli, a livré une tête sculptée d’Hygie, la déesse grecque de la santé, datant de 2 100 ans. Cette découverte témoigne du raffinement artistique de l’époque hellénistique et de l’Empire romain. Par ailleurs, un ensemble de statues de Scylla, aux couleurs remarquablement préservées, a été mis au jour, offrant un aperçu unique sur l’art antique.
Autre découverte saisissante, une figurine féminine vieille de 7 800 ans a été retrouvée dans le tumulus d’Ulucak à İzmir. Elle se distingue par ses traits finement sculptés et sa bouche marquée, suggérant qu’il pourrait s’agir d’une représentation d’une conteuse de l’époque néolithique.
Les traces d’événements historiques majeurs
Les recherches menées sur le site de la célèbre bataille de Manzikert (1071) à Muş ont permis de retrouver 39 pointes de flèches utilisées par les armées seldjoukides et byzantines. La découverte de pièces de monnaie frappées à l’effigie de l’empereur Romain IV Diogène, capturé après sa défaite, renforce l’authenticité de ces artefacts.
L’ancienne cité portuaire d’Andriake, à Antalya, a livré les premiers panneaux de verre décoratif Millefiori, technique raffinée produisant des motifs en forme de fleurs. Jusqu’alors, seuls quelques fragments avaient été retrouvés, ce qui fait de cette découverte un événement majeur pour l’étude des techniques artisanales de l’Antiquité.
Une plongée dans les pratiques culturelles et économiques du passé
Une tablette cunéiforme découverte à Hatay dévoile une liste d’achats de mobilier datant de l’âge du bronze. Rédigée en ancien akkadien, elle mentionne des tables, chaises et tabourets commandés par un roi, témoignant de la prospérité du royaume de Mukish et de la sophistication de son artisanat.
À Kars, dans la cité seldjoukide d’Ani, un stockage alimentaire contenant huit grandes jarres coniques a été mis au jour, accompagné d’un fragment de bol orné d’un motif de paon, symbole de paradis dans la mythologie médiévale.
Le tumulus de Yassı, à Kahramanmaraş, a révélé une fosse à silo contenant un trésor agricole : 21 kilogrammes de pois chiches carbonisés, deux variétés de blé, des noyaux d’abricots et des raisins secs. Ces vestiges indiquent des pratiques de conservation avancées et pourraient même suggérer une fonction rituelle.
Des vestiges architecturaux et militaires fascinants
Les fouilles du château d’Ayanis, dans le district de Tuşba à Van, ont permis d’exhumer des boucliers en bronze, un casque orné de motifs religieux et un grand récipient, attestant du raffinement des armuriers urartéens au VIIe siècle av. J.-C.
À Aydın, une imposante tête sculptée de Zeus, réalisée dans un marbre exceptionnel, a été mise au jour dans la ville antique d’Aphrodisias. Son travail finement ciselé atteste de l’excellence des ateliers de sculpture de l’Antiquité romaine.
À Antalya, les vestiges d’un autel dédié à Apollon ont été découverts dans la cité antique de Phaselis, accompagnés de statues masculines et de lions datant des VIIe-VIe siècles av. J.-C., renforçant la richesse cultuelle de cette ancienne cité portuaire.
La Turquie, nouvel eldorado archéologique
Outre ces découvertes exceptionnelles, la Türkiye poursuit ses efforts pour la restitution d’artefacts pillés et dispersés à travers le monde. Cette volonté s’accompagne d’une mise en valeur accrue du patrimoine, avec des sites illuminés la nuit dans le cadre du projet « Night Museum », attirant un public toujours plus nombreux.
Avec des sites emblématiques tels qu’Éphèse, Pamukkale, Göbeklitepe et Hiérapolis, qui attirent chaque année des millions de visiteurs, la Türkiye s’affirme comme l’un des hauts lieux de l’archéologie mondiale.
À travers ces découvertes, ce pays dévoile un peu plus les mystères enfouis sous ses terres et confirme son rôle central dans l’histoire des civilisations. Une exploration qui ne fait que commencer…
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5 réponses à “Türkiye (Turquie). De nouvelles découvertes archéologiques importantes”
Nous sommes tous très heureux que la Turquie, ou la La Türkiye (Au choix !…) ait, d’une part changé de nom, et d’autre part se soit decouvert des talents archelogiques. Mais nous serions encore plus heureux si elle nous foutait la paix au niveau international, et cesse de s’immiscer continuellement dans les affaires internationales qui ne sont pas de son ressort.
Les apports retrouvés prouvent la prépondérance des cultures helléniques et romaines….
Il y a belle lurette que la Türkiye (ce nom figure sur ses timbres et billets depuis la création de la ‘Turquie’ par Mustafa Kemal !) est une mine pour les archéologues, pour les linguistes, et bien sûr pour les paléogénéticiens. Sans évoquer Troie, ou la fabuleuse Cappadoce, faut-il rappeler que les habitants anciens de l’Anatolie s’appelaient les… Galates, ce qui est l’équivalent de Celtes (cf. Galli, Keltoï). Les recherches génétiques mettent en évidence ce peuplement celtique ancien de l’Anatolie, mais submergé par les apports qu’on connaît. La France entretient à Istanbul un « Institut français d’études anatoliennes, qui édite une revue au rayonnement international, jadis en français et, malheureusement, aujourd’hui principalement rédigée en anglais et en turc, Anatolia Antiqua… Bref, l’activisme islamiste d’Erdogan ne doit pas faire oublier que la Türkiye présente un immense patrimoine matériel et immatériel, on attend juste un nouveau Mustafa Kemal…
A côté de Kars la ville d’Ani est une capitale arménienne qui fut prise par les Seldjoukides. Il est très regrettable qu’un média comme Breizh-info reprenne mot pour mot la propagande de l’état turc qui est viscéralement anti-arménienne et ne se prive jamais de nier toute trace de leur présence. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ani
Quand à « Türkiye » c’est le nom que les turcs donnent à leur pays. Si le gouvernement veut imposer son usage à l’international il faudrait pour la réciprocité qu’ils cessent d’appeler la France « Fransa » le Deutschland « Almanya » et ainsi jusqu’à plus soif. Pour tout dire une absurdité.
Gaï de Ropraz cite que la Turquie se mêle des consensus internationaux c’est son droit. Mais la France se mêle de tout au lieu de rester sans sa sphère parisienne avec sa tour Eiffel et basta. A se mêler des affaires territoriales Ukraine Russie on a voulu discuter de ce qui ne nous regarde pas. La France a toujours voulu mettre son nez dans les affaires des autres au lieu de se conformer aux accords internationaux qu’elle a signé auparavant comme ceux de Minsk approuvé par le conseil de sécurité rendant furieux les USA. Vouloir faire la guerre dans ses colonies qui ne vouaient plus de la France comme exploiteur. Monsieur de Ropraz sachez donc relativiser vos pensées et actualiser l’évolution humaine.