Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a marqué les esprits lors de son intervention à Madrid devant le rassemblement des Patriots for Europe (PfE), aux côtés de Marine Le Pen, Santiago Abascal (Vox), Matteo Salvini (Lega), Geert Wilders (PVV) et d’autres figures du souverainisme européen. Fidèle à son style percutant, Orbán a livré un discours offensif, entre récit historique, critique acerbe de Bruxelles et appel à une reconquête politique des nations européennes.
Une alliance historique entre l’Espagne et la Hongrie
Dès le début de son allocution, le dirigeant hongrois a souligné les liens séculaires unissant l’Espagne et la Hongrie. Évoquant les luttes passées contre les envahisseurs musulmans, il a rappelé comment des soldats hongrois avaient combattu aux côtés des Espagnols lors de la Reconquista. Ce parallèle historique sert de socle à son propos : de la lutte contre l’islamisation d’hier à la bataille contre l’immigration de masse aujourd’hui, les peuples européens doivent à nouveau s’unir.
S’adressant à Santiago Abascal et à son parti Vox, Orbán a insisté sur les souffrances et les attaques que doivent endurer les mouvements patriotiques avant d’accéder au pouvoir. Un clin d’œil évident à son propre parcours : leader de l’opposition durant seize ans, Premier ministre depuis dix-neuf ans, il revendique une expérience forgée dans l’adversité. Son message à Abascal est limpide : « Vous avez souffert assez, il est temps d’aller au gouvernement ».
La Hongrie, laboratoire de la droite conservatrice européenne
Orbán a ensuite dressé le bilan de sa politique en Hongrie, qu’il présente comme un modèle pour les souverainistes européens. Il revendique un pays ayant résisté aux injonctions de Bruxelles et ayant mis en place une politique conservatrice assumée :
- Immigration zéro : interdiction stricte d’entrée aux clandestins, criminalisation du franchissement illégal des frontières.
- Soutien aux familles hongroises : une alternative au modèle multiculturaliste, avec des politiques natalistes plutôt que l’importation de populations étrangères.
- Rejet du wokisme et de la propagande de genre : interdiction de la diffusion d’idéologies progressistes dans les écoles, gravée dans la Constitution hongroise.
- Un État qui récompense le travail : faible taxation des entreprises et plein emploi revendiqué.
Ce modèle, selon Orbán, prouve qu’il est possible de gouverner autrement, malgré l’hostilité des élites mondialisées.
L’UE et les élites mondialistes sous le feu des critiques
Sans surprise, le Premier ministre hongrois a dénoncé l’Union européenne et les élites progressistes qu’il accuse de « détruire l’Europe ». Il les tient responsables d’une triple faillite :
- Échec économique : selon lui, Bruxelles plonge le continent dans la stagnation en favorisant une bureaucratie étouffante.
- Échec sécuritaire : il dénonce l’ouverture des frontières aux vagues migratoires, comparant l’actuelle situation européenne à une invasion.
- Échec géopolitique : il fustige le soutien inconditionnel de l’UE à l’Ukraine et la poursuite d’une guerre « sans espoir ».
Orbán s’attaque aussi au rôle de George Soros et de ses réseaux, l’accusant d’avoir orchestré l’arrivée de neuf millions de migrants en Europe depuis 2015, conformément à sa volonté de remodeler le continent.
Trump, la vague patriote et la reconquête du pouvoir
Mais loin d’un simple constat pessimiste, Viktor Orbán voit dans le retour de Donald Trump un tournant historique. « Hier, nous étions des hérétiques, aujourd’hui nous sommes la norme », affirme-t-il. Il insiste sur le fait que les forces patriotiques gagnent du terrain partout en Occident : aux États-Unis, en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche, en Hongrie et bientôt en Espagne.
Selon lui, la bataille politique en Europe doit aboutir à un renversement de l’ordre établi. Son message aux électeurs espagnols est clair : soutenir Vox et Santiago Abascal pour que l’Espagne rejoigne le camp des nations souveraines.
Dans un final métaphorique, Orbán compare l’Union européenne à un taureau enragé et voit en Vox et Abascal les toreros capables de le maîtriser. Son intervention se clôt sur un appel vibrant à la mobilisation : « Vamos, Santiago ! Vamos, Patriotas ! Vamos, Vox ! »
Un discours résolument combatif qui s’inscrit dans une dynamique de contestation du projet bruxellois et d’affirmation d’un projet alternatif porté par les droites souverainistes européennes. Orbán le répète : « Nous sommes nombreux, nous sommes forts et nous allons gagner ».
Reste à voir si cette Reconquista politique se concrétisera dans les urnes aux prochaines échéances électorales européennes et nationales.
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