Des douleurs abdominales chroniques, des troubles alimentaires inexpliqués et des diagnostics erronés à répétition : c’est le quotidien des patients atteints du syndrome du ligament arqué médian (MALS en anglais), une maladie rare mais traitable qui reste pourtant largement méconnue du corps médical. Faute de diagnostic précis, ces malades se voient souvent renvoyés chez eux avec un vague diagnostic de syndrome du côlon irritable (IBS) ou d’anxiété, les condamnant à des années de souffrance et d’incompréhension.
Qu’est-ce que le syndrome du ligament arqué médian ?
Le syndrome du ligament arqué médian (MALS) est une affection vasculaire rare qui survient lorsque le ligament arqué médian, une bande fibreuse située au niveau du diaphragme, comprime l’artère cœliaque. Cette compression entraîne une diminution du flux sanguin vers l’estomac et d’autres organes digestifs, provoquant :
- Des douleurs abdominales chroniques.
- Des nausées, une perte de poids et des troubles alimentaires.
- Une aggravation des symptômes après les repas, quelle que soit la quantité ingérée.
Le problème ? Cette maladie imite d’autres pathologies digestives, comme :
- Le syndrome du côlon irritable (IBS).
- La maladie de Crohn.
- Une intolérance alimentaire (gluten, lactose).
Conséquence : les patients errent souvent pendant des années avant d’obtenir un diagnostic correct. Les symptômes ressemblent à des troubles digestifs courants, ce qui pousse les médecins à privilégier des diagnostics plus classiques. Les examens digestifs standards (endoscopie, coloscopie) ne permettent pas de détecter la compression vasculaire. Enfin, beaucoup de médecins ignorent l’existence même du MALS.
Selon une étude publiée en 2023, seulement 2 personnes sur 100 000 seraient atteintes de cette maladie, mais de nombreux experts estiment que ce chiffre est largement sous-évalué.
Quels sont les traitements disponibles ?
Les patients atteints de MALS ont plusieurs options, même si la chirurgie reste le traitement le plus efficace.
L’intervention consiste à libérer la compression de l’artère cœliaque en coupant le ligament arqué médian. 70 % des patients voient leurs symptômes s’améliorer considérablement après l’opération. Certains chirurgiens retirent aussi les ganglions nerveux inflammés pour limiter les douleurs post-opératoires.
Le bloc du plexus cœliaque : un traitement temporaire
Cette procédure consiste à injecter un anesthésiant au niveau du plexus cœliaque, un regroupement de nerfs abdominaux. Cela permet à certains patients d’obtenir un soulagement temporaire de la douleur.
Pour les patients qui ne peuvent pas être opérés, il existe d’autres options : Un régime pauvre en FODMAP, qui réduit l’inflammation digestive. Des séances de kinésithérapie pour relâcher la tension musculaire autour du diaphragme. Un suivi psychologique, car le MALS est souvent associé à une détresse mentale due à des années d’errance médicale.
Le MALS est un parfait exemple des maladies rares méconnues et sous-diagnostiquées. Beaucoup de patients se battent pour être écoutés, face à des médecins qui les accusent d’exagérer leurs douleurs ou de souffrir d’anxiété.
Grâce aux avancées médicales et à la prise de conscience grandissante autour du MALS, des patients peuvent enfin espérer une vie normale après un diagnostic trop longtemps ignoré.
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