Allemagne : Merkel refuse de reconnaître sa responsabilité dans le chaos migratoire

L’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, architecte, avec Nicolas Sarkozy, de la crise migratoire européenne de 2015, persiste dans son refus d’assumer la responsabilité de l’explosion de l’immigration illégale en Allemagne et de la montée de l’Alternative für Deutschland (AfD). Pire, elle critique le chef de son ancien parti, la CDU, Friedrich Merz, pour avoir accepté que l’AfD soutienne ses propositions visant à durcir les lois sur l’asile.

Pourtant, les chiffres sont clairs : la majorité des Allemands désapprouve Merkel. Près de deux tiers des citoyens veulent que les migrants illégaux et sans papiers soient refoulés dès la frontière, selon un récent sondage.

Merkel s’attaque à Friedrich Merz pour son rapprochement indirect avec l’AfD

Merkel, qui a dirigé la CDU pendant 18 ans et a occupé la chancellerie allemande pendant 16 ans, a vivement critiqué Friedrich Merz la semaine dernière. Elle lui reproche de ne pas avoir respecté la sacro-sainte règle de la droite allemande, qui consiste à ne jamais coopérer, même indirectement, avec l’AfD.

Elle a réitéré ses attaques le mercredi 5 février, affirmant qu’elle se sentait obligée de parler malgré sa retraite politique : « J’ai estimé qu’il était juste de ne pas rester silencieuse dans une situation aussi cruciale. »

Merkel a également appelé les partis démocratiques à dialoguer entre eux, car aucun bloc politique ne semble capable d’obtenir une majorité absolue lors des élections législatives du 23 février.

Un débat truqué : les élites préfèrent dénoncer l’AfD plutôt que traiter la crise migratoire

Les propos de Merkel interviennent alors que l’Allemagne traverse une semaine de tensions politiques, après que la CDU et l’AfD ont voté ensemble pour une motion parlementaire visant à permettre le refoulement des migrants illégaux, y compris des prétendus réfugiés sans documents.

Le soutien indirect de l’AfD à cette proposition a provoqué un tollé à gauche. Pourtant, ce vote n’a rien d’illégitime : il répond à une exaspération grandissante des citoyens face aux conséquences du laxisme migratoire. Le cas tragique d’un enfant de deux ans assassiné par un débouté du droit d’asile, ainsi qu’une série d’attaques au couteau commises par des migrants en 2023, ont mis en évidence les dysfonctionnements du système d’expulsion allemand.

Mais au lieu de se concentrer sur ces drames et d’admettre que la politique migratoire de Merkel a mené à l’impasse actuelle, la gauche allemande préfère dénoncer le fait que la CDU ait osé s’appuyer sur un vote de l’AfD.

L’AfD en plein essor dans les sondages malgré la diabolisation du système

Face à cette incapacité des partis traditionnels à proposer une alternative crédible, l’AfD ne cesse de grimper dans les sondages. Selon les instituts de sondage les plus sérieux, le parti pourrait obtenir entre 21 et 22 % des voix lors des élections à venir.

Un sondage du Democracy Institute, basé à Washington, le crédite même de 25 %, soit seulement deux points derrière la CDU.

L’AfD doit ce succès à son discours clair et ferme sur l’immigration, un sujet qui mobilise une grande partie de l’électorat. Les derniers sondages montrent que 52 % des Allemands soutiennent les propositions de Merz pour durcir la politique migratoire, même si cela implique de s’appuyer sur un vote de l’AfD. 63 % des Allemands estiment également qu’il faut refouler systématiquement les demandeurs d’asile ne disposant pas d’un visa d’entrée en règle.

Merkel : une responsabilité historique qu’elle refuse d’endosser

Face à la montée en puissance de l’AfD, Merkel refuse d’admettre que sa politique d’ouverture des frontières en 2015 a été une erreur historique. Pourtant, c’est bien elle qui a décidé d’accueillir plus d’un million de migrants en Allemagne cette année-là, provoquant une onde de choc dans toute l’Europe. Depuis, des millions de clandestins ont continué à arriver sur le continent, traversant plusieurs pays sûrs avant d’atteindre l’Europe occidentale.

Dans son interview du 5 février, Merkel a catégoriquement rejeté l’idée selon laquelle sa politique migratoire aurait été malavisée. Elle s’est également défaussée de toute responsabilité concernant la montée de l’AfD : « Ce n’est plus de ma responsabilité. »

Un mépris total pour les conséquences de ses décisions.

L’électorat allemand de plus en plus favorable à une alliance CDU-AfD

Le clivage sur la question migratoire influe de plus en plus sur les préférences des électeurs pour les futures coalitions gouvernementales. Un sondage Ipsos récent révèle que 23 % des Allemands seraient désormais favorables à une alliance entre la CDU et l’AfD, soit cinq points de plus en deux semaines.

À l’inverse, les coalitions plus traditionnelles s’effondrent :

• Une alliance CDU-Verts n’est soutenue que par 5 % des Allemands.
• Une grande coalition CDU-SPD (à l’image de celle qui existait sous Merkel) ne convainc que 19 % des électeurs, sans aucun signe d’amélioration.

Ce sondage traduit une rupture nette entre l’élite politique et l’électorat allemand. Alors que les dirigeants des partis traditionnels persistent à rejeter l’AfD, une fraction croissante de la population ne voit plus d’alternative et réclame des mesures concrètes contre l’immigration illégale.

L’affaire Friedrich Merz révèle ainsi un fossé idéologique béant : d’un côté, une classe politique obsédée par le maintien d’un « cordon sanitaire » face à l’AfD, de l’autre, une majorité silencieuse qui exige enfin des actes pour protéger l’identité et la sécurité de l’Allemagne.

Face à cette dynamique, la question n’est pas de savoir si l’AfD participera un jour au gouvernement, mais quand. Car si les partis traditionnels continuent leur aveuglement, ils finiront par s’effondrer au profit de ceux qui écoutent réellement le peuple.

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