Un simple jacquemart de 240 ans peut-il devenir un symbole de discorde ? C’est le cas à Stroud, petite ville du Gloucestershire, où une statue mécanique représentant un jeune garçon noir anime depuis plusieurs années un vif débat entre partisans de sa préservation, de sa relocalisation et de sa destruction pure et simple.
Un automate devenu objet de discorde
L’automate en question, datant de 1774, est installé sur la façade d’un ancien bâtiment scolaire classé. Autrefois associé à l’horlogerie et au commerce colonial, il frappe les heures avec un marteau, une fonction aujourd’hui réduite à l’état de vestige historique. Mais ce n’est pas tant son rôle mécanique que son apparence qui pose problème : une figure de jeune garçon noir, lèvres épaisses et vêtu d’une jupe de feuilles dorées, qui renvoie aux imageries du passé colonial britannique.
En 2021, l’artiste local Dan Guthrie a lancé la controverse en interrogeant les autorités locales sur le maintien de cette statue dans l’espace public. Une consultation citoyenne a suivi, révélant que 78 % des 1 600 répondants souhaitaient son retrait, même si 59 % privilégiaient son transfert dans un musée plutôt que sa destruction.
Des blocages administratifs et des tensions politiques
Si, en 2022, la municipalité a voté pour sa relocalisation, elle s’est heurtée à une impasse juridique : le jacquemart appartient à une fondation privée, qui l’a restauré en 2004. Son déplacement nécessite donc l’aval d’Historic England, un organisme chargé de la protection du patrimoine, tandis que les musées locaux rechignent à accepter l’objet s’il est assorti de conditions.
Les discussions ont vite pris une tournure idéologique. Siobhan Baillie, alors députée conservatrice, a dénoncé la pression des militants anti-racistes, accusant « une minorité bruyante de chercher à s’indigner en permanence ». De son côté, le nouvel élu travailliste, Simon Opher, estime que le jacquemart est « indéniablement un objet raciste » et qu’il serait préférable de l’exposer dans un musée.
Vers une destruction assumée ?
Face aux blocages institutionnels, Dan Guthrie a radicalisé son approche. Plutôt que de préserver l’objet ou de le déplacer, il propose désormais sa destruction pure et simple, un processus qu’il qualifie de « dépréservation radicale ». Pour lui, ce symbole colonial doit disparaître complètement, plutôt que d’être perpétué dans un musée.
Dans l’attente d’une résolution, la municipalité a installé une plaque explicative sur le site, initiative qui a elle-même fait débat. Un revêtement anti-graffiti a dû être appliqué pour éviter qu’elle ne soit vandalisée.
Pendant ce temps, le jacquemart reste en place, plus visible que jamais. Ce qui devait être un simple objet d’horlogerie du XVIIIe siècle est devenu un symbole des délires woke outre Manche. Reste à savoir si la cancel culture prônée par Guthrie finira par l’emporter.
Crédit photo : Wikipedia (cc)
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6 réponses à “Stroud (Royaume-Uni) : une horloge /statue du XVIIIe siècle au cœur d’une polémique 100% woke”
La connerie humaine étant sans limites, on peut s’attendre à tout et n’importe quoi …
Le malheur c’est qu’il est fort possible que le Pouvoir risque de s’incliner !
En Bolivie, j’ai assisté à la commémoration d’une bataille. Les Européens (espagnols) étaient un peu caricaturaux, je ne me suis pas senti agressé.
Je ne suis pas sûr que la plupart des Noirs se sentiraient agressés à la vue de cette horloge.
Une solution toute simple: le repeindre en blanc.Ou en bleu qui n’est pas connoté.
Ces idéologues sont bien éloignés des préoccupations populaires, toutes classes sociales confondues.
Et alors?
Il ne faut plus représenter des européens avec des culottes à crevés et des bonnets à plumes?
C’était pourtant objectivement ridicule aussi.
Noir, c’est noir… il noir plus d’espoir la la la
Surtout ne pas le peindre en vert…c’est la couleur d’Allah soupe!