Trente ans de mouvements étudiants (minoritaires), de blocages et de grèves en France : une contestation aux effets limités

Les blocages, dégradations (saccages ?) récents dans les universités de Rennes et de Nantes, notamment, mais aussi les exactions gauchistes à Strasbourg (des jeunes de l’UNI ont été pris en otage violemment par des militants d’extrême gauche cette semaine), rappellent que chaque année, de longue date, une petite minorité d’étudiants, représentatifs de très peu de monde (les élections étudiantes n’ont aucune légitimité eu égard du peu de votants), prend en otages une large majorité pour mener des grèves, plus par tradition que par efficacité et réel contenu revendicatif.

Depuis les années 1990, le paysage universitaire français a été marqué par une succession de mouvements étudiants, oscillant entre revendications sociales, opposition aux réformes éducatives et mobilisation pour des causes politiques. Pourtant, derrière ces manifestations, blocages et occupations d’universités, une question demeure : quel a été leur réel impact sur la société et sur le système éducatif ? Retour sur trois décennies de contestation dont l’efficacité reste largement discutable.

Années 1990 : le cycle des grèves et premières victoires

Les années 90 sont marquées par des mobilisations massives contre les réformes de l’éducation et les tentatives du gouvernement d’instaurer des mesures jugées précaires pour les étudiants et jeunes diplômés.

En 1994, le projet du Contrat d’Insertion Professionnelle (CIP), qualifié de « SMIC jeune », déclenche une vague de protestation qui aboutit à son abrogation. L’année suivante, une grève de plusieurs mois démarre en opposition à la réforme du régime des retraites et à des mesures concernant la Sécurité sociale. La pression exercée par les étudiants contribue à la défaite du gouvernement sur la réforme des retraites, mais ne parvient pas à infléchir le reste du programme.

À partir de 1997, les occupations d’amphithéâtres et les blocages d’universités deviennent une forme privilégiée d’action, notamment à Tolbiac et Nanterre mais aussi à Rennes ou Nantes. Les revendications s’élargissent bien au-delà du champ universitaire avec des étudiants occupant les facs pour soutenir les chômeurs ou dénoncer la précarité.

Années 2000 : contestations tous azimuts et radicalisation des actions

Le début du XXIe siècle voit une intensification des mouvements, souvent marqués par des blocages d’universités et des revendications de plus en plus larges. Les étudiants s’opposent à des réformes structurelles du système éducatif, comme la réforme LMD-ECTS en 2002 et la loi Fillon en 2005.

Le pic de la contestation est atteint en 2006 avec le mouvement contre le Contrat Première Embauche (CPE), qui mobilise lycéens et étudiants dans une lutte féroce contre une réforme facilitant les licenciements des jeunes travailleurs. Le gouvernement cède sous la pression, retirant le projet après des semaines de manifestations massives.

La loi LRU sur l’autonomie des universités, adoptée en 2007, génère une nouvelle fronde, avec des blocages récurrents jusqu’en 2009. Pourtant, malgré les tentatives de paralysie des établissements, la réforme est appliquée sans modification majeure, révélant les limites des stratégies de grève.

Années 2010-2020 : une contestation de plus en plus éclatée

Si le mouvement contre le CPE a pu être considéré comme un succès, la décennie suivante illustre un affaiblissement progressif de l’impact des grèves étudiantes. En 2018, la réforme ORE (instaurant la sélection à l’entrée de l’université) provoque une levée de boucliers et plusieurs blocages d’universités. Malgré cela, le gouvernement ne cède pas, démontrant une perte d’influence des syndicats étudiants.

Le phénomène s’amplifie en 2024, avec des occupations d’universités, notamment des IEP, en soutien à la Palestine. Ce mouvement s’inscrit dans une logique plus politique qu’universitaire, éloignant les revendications des préoccupations directes des étudiants.

Un impact réel ou une gêne pour la majorité des étudiants ?

Si certains mouvements ont mené à des reculs gouvernementaux (CIP, CPE), la majorité des contestations n’a pas empêché la mise en œuvre des réformes. Les blocages et grèves pénalisent souvent plus les étudiants eux-mêmes que les décideurs politiques, en perturbant les cours et les examens, laissant une minorité militante imposer son agenda au reste des étudiants.

Des conséquences pour les étudiants eux-mêmes

Les grèves et blocages ont des répercussions directes sur les étudiants :

  • Perturbation des cours : Annulation de classes, de tutorats et de laboratoires, entraînant une baisse de la qualité de l’enseignement.
  • Violences, menaces, dégradations : Certaines universités (Rennes 2 en tête) contrôlées, y compris dans les instances dirigeantes, par la gauche et l’extrême gauche, ne remplissent plus leurs missions de service public, ouvert à tous les étudiants quelles que soient leurs convictions politiques. Les nombreuses menaces, violences, que subissent depuis des années des étudiants identifiés comme étant « de droite » ou « d’extrême droite »  notamment en Bretagne, s’additionnent chaque année un peu plus en toute impunité.
  • Conséquences financières : Prolongation des semestres, annulation de projets ou perte d’emplois saisonniers peuvent engendrer des coûts supplémentaires pour les étudiants. Sans compter les dégâts matériaux, à chaque occupation, et les dégradations nombreuses, qui sont financées par les contribuables, qui financent déjà les repas universitaires à bas prix, et une partie des études des étudiants.

Ces mouvements sont souvent initiés par une minorité d’étudiants, laissant une majorité subir les conséquences sans forcément adhérer aux revendications.

Au regard des résultats obtenus, la question de l’efficacité des grèves et blocages étudiants se pose. Si ces actions permettent d’exprimer un mécontentement et de sensibiliser l’opinion publique, leur capacité à provoquer des changements significatifs reste limitée.

Trente ans après les premières grandes mobilisations, force est de constater que les luttes étudiantes, malgré leur récurrence et leur virulence, peinent à infléchir durablement les politiques éducatives et sociales. Pour beaucoup, elles se résument à une tradition de mobilisation plus symbolique qu’efficace, imposant des désagréments à la majorité silencieuse des étudiants sans produire de véritables changements structurels.

Crédit photo : DR

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2 réponses à “Trente ans de mouvements étudiants (minoritaires), de blocages et de grèves en France : une contestation aux effets limités”

  1. Bernard Plouvier dit :

    Trente ans dans les universités bretonnes, peut-être
    Mais à Paris, Lille ou Lyon, cela remonte à 1967… un an avant la foire populacière des gaucho-trotskistes et maoïstes, fils et filles à papa (ou maman) ultra-friquées, ethniquement très typé(e)s, financièrement très influent(e)s
    Ce sont deux générations qui ont pourri notre France, brisant l’État de droit et les institutions napoléoniennes… qui avaient fait la grandeur de la Nation et de l’État.

  2. gautier dit :

    Tout le monde le sait, les émeutes estudiantines ont toujours été subventionnées par une branche CIA OU Soros, par l’intermédiaire de l’USSAID Américaine ainsi que toutes les guerre déstabilisatrices dans tous les pays ! en France c’est, Daniel Cohn-Bendit, Lang et compagnie en 68, LGBT bien avant l’heure !

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