C’est une décision qui fait trembler l’oligarchie du paysage sanitaire mondial. Dès son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé un décret exécutif actant le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette rupture, qui était déjà dans les cartons lors de son premier mandat, s’accompagne d’un gel immédiat du financement américain à l’agence onusienne, invoquant son « échec dans la gestion de la pandémie de COVID-19 » et son manque d’indépendance face aux pressions politiques chinoises. L’Argentine devrait faire de même dans la foulée
Un désengagement aux répercussions financières massives
Premier contributeur mondial à l’OMS, les États-Unis finançaient l’organisation à hauteur de 1,28 milliard de dollars pour la période 2022-2023, soit environ 14 % du budget total de l’agence. Pour l’exercice 2024-2025, Washington devait encore injecter près d’un milliard de dollars, une manne essentielle pour plusieurs programmes de santé publique.
Selon des documents internes, 95 % du financement de l’OMS pour la lutte contre la tuberculose en Europe et 60 % en Afrique et dans le Pacifique occidental provenaient des États-Unis. De plus, les fonds américains constituaient jusqu’à 40 % du budget des opérations d’urgence de l’organisation. Un retrait de cette ampleur laisse donc planer de graves incertitudes sur la viabilité de certaines missions sanitaires de l’OMS, notamment dans les pays en développement.
Un choc pour la coopération sanitaire mondiale
L’annonce a provoqué une onde de choc à Genève. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a immédiatement réagi en appelant la communauté internationale à faire pression sur Washington afin qu’il revienne sur cette décision. Lors d’une réunion à huis clos, il a averti que les États-Unis risquent de se priver d’informations cruciales sur les épidémies mondiales, ce qui pourrait nuire à la gestion des futures crises sanitaires.
L’administration Trump, elle, campe sur ses positions. Pour la Maison-Blanche, l’OMS n’a jamais démontré son indépendance vis-à-vis de l’influence politique chinoise et n’a pas entrepris les réformes nécessaires. Une critique qui s’appuie sur un rapport du House Oversight and Select Subcommittee on the Coronavirus Pandemic, publié en décembre 2024, qualifiant la gestion du COVID-19 par l’OMS d’« échec total ».
Le retrait américain n’est pas qu’une question de financement. Il met également fin à toute collaboration entre l’OMS et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), l’agence fédérale de santé publique des États-Unis.
John Nkengasong, directeur adjoint des CDC, a ordonné l’arrêt immédiat de toute coopération avec l’OMS, interdisant tout contact, échange de données ou visite des bureaux de l’organisation. Une rupture nette qui a surpris de nombreux experts.
L’OMS, victime collatérale de la rivalité sino-américaine ?
L’hostilité de Donald Trump envers l’OMS ne date pas d’hier. Dès 2020, il avait entamé un premier processus de retrait, furieux du rôle de l’organisation dans la gestion opaque de l’épidémie de COVID-19 en Chine. L’OMS est accusée d’avoir fait preuve de complaisance envers Pékin, notamment en ignorant une alerte lancée par Taïwan dès décembre 2019 sur l’apparition d’une pneumonie atypique à Wuhan.
Pour Trump, les États-Unis ont été floués :
- Une contribution financière « disproportionnée » par rapport aux autres pays, notamment la Chine, qui, avec 1,4 milliard d’habitants, verse 90 % de moins.
- Une organisation infiltrée par les intérêts chinois, qui aurait couvert la dissimulation initiale du virus par le régime de Pékin.
- Un manque total de réformes, malgré les avertissements des États-Unis et d’autres pays.
Quelles conséquences pour l’avenir ?
Le retrait des États-Unis prendra officiellement effet d’ici un an, conformément à la résolution conjointe du Congrès de 1948. En attendant, Washington doit encore assumer ses obligations financières pour l’année en cours, un point qui pourrait peser sur les négociations à venir. Si ce divorce se confirme, l’OMS risque une crise financière sans précédent, forçant l’organisation à revoir ses priorités et à trouver d’autres sources de financement. Certains pays européens pourraient tenter de compenser, mais sans les États-Unis, le fonctionnement de l’OMS sera profondément bouleversé.
Du côté américain, ce retrait confirme l’orientation politique de Trump, qui considère que les États-Unis ne doivent plus être les « pigeons » du multilatéralisme et qui veut se recentrer sur sa mission principale : s’occuper des Américains, pas des autres. Une vision qui contraste avec celle de la petite caste qui dirige l’OMS depuis des années.
Ce retrait marque un tournant majeur dans la diplomatie sanitaire mondiale. Peut-être qu’à moyen terme, les intérêts locaux, ceux des peuples primeront (enfin) sur les intérêts financiers et politiques ?
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “États-Unis : Donald Trump officialise le retrait de l’OMS, une rupture aux conséquences majeures – L’Argentine devrait faire de même”
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS un ancien étudiant éthiopien trotskiste qui millitait dans l’extrême gauche
Demat an holl, le quotidien France Soir a écrit hier : « Milei, dans le sillage de Trump, va retirer l’Argentine de l’OMS » voici le lien : https://www.francesoir.fr/politique-monde/milei-dans-le-sillage-de-trump-va-retirer-l-argentine-de-l-oms ; lecteurs de Breizh infos et de France soir, je vous invite aussi à signer la pétition pour quitter cette organisation mafieuse et ce, sur le site des Patriotes : https://les-patriotes.fr/la-france-doit-elle-aussi-sortir-de-loms/ . Merci et kénévo