L’influence croissante des gangs albanais sur le crime organisé en Grande-Bretagne inquiète les autorités et les experts en sécurité. Ces organisations criminelles, qui dominent le marché de la cocaïne et sont impliquées dans divers trafics, sont responsables d’une vague de violences sans précédent. Récemment, plusieurs meurtres ont mis en lumière la brutalité de ces gangs qui opèrent désormais en toute impunité sur le territoire britannique.
Un jeune père assassiné : un crime lié à la mafia albanaise
L’assassinat brutal de Rhys Thompson, un jeune père de 29 ans retrouvé battu à mort sur une lande du West Yorkshire, illustre la violence extrême des gangs albanais. Son corps, marqué par de nombreuses blessures, était lié à une tentative avortée de « taxation » d’une plantation de cannabis, une méthode employée par les criminels pour s’approprier les cultures de drogue rivales.
Son décès, classé comme un homicide par les autorités, n’est que le dernier d’une série de crimes attribués aux gangs albanais. En 2021, un autre jeune homme, Tomasz Waga, a été enlevé et sauvagement assassiné après avoir tenté de s’emparer de plants de cannabis appartenant à un réseau criminel. Son corps, mutilé, a été retrouvé abandonné dans les rues de Dagenham, à l’est de Londres.
Une infiltration massive du crime organisé britannique
Les gangs albanais ont su s’imposer dans le paysage criminel britannique en contrôlant le marché de la cocaïne, évalué à près de 5 milliards de livres sterling par an. Contrairement à d’autres organisations criminelles, ils ont négocié directement avec les cartels colombiens, leur permettant de fournir de la drogue à des prix défiant toute concurrence et d’éliminer progressivement leurs rivaux.
Cette mainmise s’étend au-delà des frontières du Royaume-Uni. Les Albanais travaillent en étroite collaboration avec la mafia italienne, notamment la ‘Ndrangheta calabraise, qui contrôle une grande partie du trafic de cocaïne en Europe. Leur réseau sophistiqué et leur capacité à se structurer rapidement leur ont permis de s’implanter dans plusieurs grandes villes britanniques.
En 2023, une opération conjointe entre l’Agence nationale du crime et les forces de police anglaises et galloises a permis la saisie de 200 000 plants de cannabis, d’une valeur de 130 millions de livres sterling, ainsi que de 26 kilogrammes de cocaïne et 20 armes à feu. Sur les 900 personnes arrêtées, plus de 450 ont été inculpées, confirmant l’ampleur du phénomène.
Immigration clandestine et criminalité : un lien troublant
L’essor des gangs albanais en Grande-Bretagne coïncide avec une arrivée massive de migrants en provenance des Balkans. En 2022, près de 12 000 Albanais ont traversé la Manche à bord de petites embarcations. Face à cette situation, un accord de rapatriement rapide a été signé entre Londres et Tirana, entraînant l’expulsion de près de 3 000 Albanais entre 2023 et 2024.
Cependant, ces expulsions restent insuffisantes pour enrayer la montée en puissance de ces criminels. De nombreux migrants albanais sont recrutés par les gangs dès leur arrivée sur le territoire, participant à des trafics de drogue, d’armes et de prostitution.
Les méthodes des mafias albanaises sont d’une brutalité extrême. L’assassinat de Rhys Thompson en est une illustration frappante : l’homme a subi neuf coups violents à la tête, ses bras et jambes étaient brisés, et il présentait de multiples blessures infligées avec des objets contondants. L’usage de ruban adhésif pour entraver ses membres suggère une exécution méthodique et préméditée.
Les gangs albanais n’hésitent pas à recourir à la torture et aux meurtres pour imposer leur loi. Le cas de Mane Driza, surnommé « Tony Montana » en raison de sa violence incontrôlée, est emblématique. Ce tueur en série albanais, impliqué dans plusieurs assassinats au Royaume-Uni et en Italie, purge actuellement une peine de prison à vie pour le meurtre d’un de ses anciens complices, qu’il a frappé à 120 reprises avec divers objets.
Une menace qui inquiète les autorités britanniques
Les forces de l’ordre britanniques tirent la sonnette d’alarme face à l’influence grandissante des gangs albanais. Un rapport du ministère de l’Intérieur britannique décrit ces groupes comme une « menace aiguë » pour la sécurité nationale. Ils seraient impliqués dans tous les secteurs du crime organisé : trafic de drogue, traite des êtres humains, proxénétisme et blanchiment d’argent.
En 2023, Dan O’Mahoney, alors chargé de la lutte contre les menaces clandestines à la frontière britannique, affirmait que « les gangs albanais commettent une quantité phénoménale de crimes graves et organisés au Royaume-Uni ». Les autorités britanniques cherchent aujourd’hui à renforcer les contrôles aux frontières et à démanteler ces réseaux criminels qui prolifèrent sur leur territoire.
Quelle réponse face à cette infiltration criminelle ?
Face à l’ampleur du phénomène, les autorités britanniques tentent de durcir les sanctions et d’intensifier les expulsions. Mais ces mesures restent limitées tant que ces criminels peuvent revenir sur le sol britannique grâce aux failles du système d’asile.
Certains experts appellent à une coopération plus étroite entre les services de renseignement britanniques et albanais pour démanteler ces organisations à la source. D’autres réclament une réforme du système judiciaire pour permettre l’expulsion immédiate des criminels étrangers impliqués dans des actes de violence.
Rappelons que selon Xavier Raufer la mafia albanaise contrôlait déjà, dans les années 2000 plus de 70% du marché de l’héroïne en Suisse, en Autriche, en Allemagne et dans les pays scandinaves, alors qu’en France son développement s’est largement accéléré ces 20 dernières années. Elle met « sur le marché » des milliers de prostituées et des dizaines de commandos de cambrioleurs ultra-professionnels, formés d’anciens militaires ou policiers.
Elle s’impose aujourd’hui comme un acteur incontournable du crime organisé en Europe, et la lutte contre son influence s’annonce longue et difficile. Les crimes récents montrent que la violence de ces gangs ne connaît aucune limite, et que leur emprise sur le marché de la drogue et des trafics illicites en Grande-Bretagne ne cesse de se renforcer.
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