Aspartame : vers une interdiction en Europe face aux risques pour la santé ?

L’aspartame, édulcorant artificiel largement utilisé dans l’industrie agroalimentaire, est aujourd’hui dans le viseur de plusieurs associations de défense des consommateurs et de la santé publique. Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka ont lancé une pétition commune demandant l’interdiction de cet additif controversé, présent dans plus de 6 000 produits en Europe.

Un édulcorant omniprésent et controversé

Depuis son autorisation en France en 1988, l’aspartame (E951) s’est imposé comme une alternative au sucre dans de nombreux produits dits « allégés » ou « sans sucre ». On le retrouve notamment dans :

  • Les sodas light et boissons gazeuses
  • Les yaourts 0 %
  • Les chewing-gums
  • Les plats préparés et desserts industriels

L’argument principal de l’industrie agroalimentaire repose sur son faible apport calorique, censé aider à lutter contre l’obésité et le diabète. Pourtant, de nombreuses études mettent en doute cette prétendue innocuité et soulignent des risques pour la santé liés à sa consommation régulière.

L’OMS alerte sur un risque cancérogène potentiel

En juillet 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé l’aspartame comme « peut-être cancérogène pour l’homme ». Cette annonce fait suite à une étude de l’INSERM menée sur plus de 100 000 adultes en France depuis 2009, révélant une corrélation entre la consommation d’aspartame et l’augmentation du risque de certains cancers.

En plus du cancer, d’autres effets néfastes sont évoqués par plusieurs recherches :

  • Augmentation du risque de diabète de type 2
  • Possibles troubles cardiovasculaires
  • Accouchements prématurés chez les femmes enceintes

Face à ces résultats inquiétants, Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka estiment qu’il est inacceptable d’exposer les consommateurs à un tel risque.

Des études biaisées par l’industrie agroalimentaire ?

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait pourtant réévalué l’aspartame en 2013, sans remettre en cause son autorisation sur le marché. Cependant, un rapport de Foodwatch met en lumière de graves conflits d’intérêts dans cette évaluation.

Selon l’ONG, près des trois quarts des études considérées comme fiables par l’EFSA ont été financées ou influencées par l’industrie agroalimentaire. Ce constat remet en question l’objectivité des décisions sanitaires prises à l’échelle européenne.

Ce manque d’indépendance scientifique rappelle un précédent : en 2019, ces mêmes organisations avaient dénoncé les sels de nitrites, également suspectés d’augmenter le risque de cancers digestifs. Sous la pression, certains industriels avaient modifié leurs recettes.

Une pétition pour demander l’interdiction de l’aspartame en Europe

Face à ces éléments, Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka appellent les citoyens européens à signer une pétition pour exiger l’interdiction de l’aspartame auprès de la Commission européenne et des États membres.

L’objectif est double :

  1. Faire pression sur les institutions européennes pour interdire cet additif.
  2. Obtenir des mesures de précaution immédiates au niveau national.

L’initiative s’étend à 11 pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.

Les trois organisations rappellent qu’il existe des substituts plus sûrs à l’aspartame, notamment des édulcorants naturels comme :

  • La stévia
  • Le xylitol
  • L’érythritol

Ces alternatives permettent de réduire la consommation de sucre sans exposer les consommateurs à des risques sanitaires majeurs.

La controverse autour de l’aspartame illustre un problème plus large : le manque de transparence dans l’évaluation des additifs alimentaires et l’influence des lobbys sur les décisions sanitaires.

Alors que plusieurs pays européens commencent à renforcer leur réglementation, la pression exercée par les associations et les consommateurs pourrait forcer l’Union européenne à revoir sa position sur cet édulcorant.

L’avenir de l’aspartame en Europe est incertain, mais une chose est sûre : la bataille pour une alimentation plus sûre ne fait que commencer.

Crédit photo : DR

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