Pour la première fois, le parti Reform UK, dirigé par Nigel Farage, devance tous les autres partis britanniques dans un sondage d’envergure. Selon YouGov, si des élections générales avaient lieu aujourd’hui, le parti populiste récolterait 25 % des suffrages, dépassant ainsi les travaillistes et les conservateurs, les deux formations historiquement dominantes au Royaume-Uni.
Our latest voting intention poll (2-3 Feb) has Reform UK in front for the first time, although the 1pt lead is within the margin of error.
Ref: 25% (+2 from 26-27 Jan)
Lab: 24% (-3)
Con: 21% (-1)
Lib Dem: 14% (=)
Green: 9% (=)
SNP: 3% (=) pic.twitter.com/eerJuTozLI— YouGov (@YouGov) February 3, 2025
Reform UK en tête, un bouleversement politique majeur
Le sondage YouGov place Reform UK en tête avec 25 % des intentions de vote, soit une progression de deux points par rapport au dernier sondage de janvier. Pendant ce temps, le Parti travailliste chute à 24 % (-3 points), tandis que les conservateurs continuent de s’effondrer à 21 % (-1 point).
Les autres formations restent distancées : les Libéraux-Démocrates plafonnent à 14 %, tandis que le Parti Vert stagne à 9 %.
Ce résultat n’est pas une surprise totale, car plusieurs sondages avaient déjà montré une montée en puissance du parti de Farage. Toutefois, c’est la première fois qu’il est officiellement donné vainqueur, marquant ainsi un tournant politique au Royaume-Uni.
Un électorat fidèle et une hémorragie de voix pour les autres partis
L’ascension de Reform UK s’explique par un phénomène double : une fidélité exceptionnelle de ses électeurs et un transfert massif de votes venant des autres partis.
- 90 % des électeurs de Reform en 2024 restent fidèles et reconduiraient leur vote.
- 24 % des électeurs conservateurs de 2024 basculent vers Reform, soit environ 1,6 million de votes en moins pour les Tories.
- 8 % des anciens électeurs travaillistes voteraient désormais pour Farage, soit près de 750 000 électeurs de gauche convertis au populisme.
La dernière donnée est particulièrement intéressante. Traditionnellement présenté comme un parti d’extrême droite par la presse britannique, Reform UK séduit désormais une partie de l’électorat populaire de gauche, déçu par la mutation du Parti travailliste sous l’influence des élites métropolitaines et libérales.
Pourquoi le message de Farage séduit-il autant ?
Nigel Farage réussit à capter une colère grandissante contre l’establishment politique britannique. Ses thèmes de prédilection – immigration, souveraineté, insécurité et ras-le-bol fiscal – trouvent un écho croissant dans une population qui se sent abandonnée par les partis traditionnels.
- Effondrement des services publics : le National Health Service (NHS) est au bord de la rupture, et Farage martèle que les politiques actuelles en sont responsables.
- Crise migratoire : Reform UK propose un durcissement radical des contrôles aux frontières, un sujet qui inquiète une grande partie de l’électorat.
- Économie : face à une dette colossale et une fiscalité étouffante, Farage mise sur une relance fondée sur la souveraineté économique et la réduction de la bureaucratie.
Face à cette montée spectaculaire de Reform UK, les autres partis réagissent dans la précipitation.
- Les conservateurs en crise absolue : Le Parti conservateur a convoqué une réunion de crise, selon The Sun. La situation est si catastrophique que le parti envisagerait de ne plus payer ses conseillers ministériels et d’abandonner son siège de Londres par manque de financement.
- Le Parti travailliste riposte : Conscient de la menace, le Labour a mis en place une cellule spéciale anti-Farage. Leur stratégie principale consiste à attaquer Farage sur sa gestion supposée du NHS, qu’ils considèrent comme son point faible.
Un tremblement de terre politique en préparation ?
Si les tendances actuelles se confirment, le paysage politique britannique pourrait être totalement bouleversé lors des prochaines élections générales. Nigel Farage et son parti Reform UK ne sont plus un simple phénomène populiste, mais une alternative crédible qui menace de briser le duopole conservateurs-travaillistes.
Reste à voir si Reform UK parviendra à transformer l’essai et à s’imposer comme la première force politique du pays. Mais une chose est sûre : l’establishment britannique tremble, et l’ère Farage pourrait bien être sur le point de commencer. Première étape en mai 2025 aux élections locales ?
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