Après des années de financement stérile, la Suisse a décidé de mettre un terme à son aide au développement pour l’Érythrée. Officiellement, il s’agit de sanctionner l’incapacité d’Asmara à coopérer sur la question du retour des clandestins déboutés du droit d’asile. Officieusement, c’est un énième exemple de l’impasse dans laquelle s’enferme une politique d’aide au développement qui ne sert ni les intérêts des Européens, ni ceux des pays concernés.
Une coopération fantôme
Depuis des années, la Suisse tente d’obtenir un accord de réadmission avec l’Érythrée. L’objectif était simple : en échange d’un soutien financier destiné à renforcer la formation professionnelle sur place, Asmara devait accepter le retour de ses ressortissants expulsés de Suisse. Mais la réalité a vite rattrapé cette belle utopie bureaucratique. L’Érythrée a bien pris l’argent, mais n’a jamais respecté ses engagements. À l’exception de quelques volontaires, les migrants érythréens n’ont jamais été renvoyés dans leur pays, Asmara refusant toute expulsion forcée.
Le verdict des experts est sans appel : les objectifs de cette coopération ont été « partiellement atteints » — un doux euphémisme pour reconnaître un échec. La Suisse a dépensé des millions pour former quelques jeunes Érythréens dans un pays où l’économie privée est quasi inexistante, où le service militaire est à vie et où toute perspective d’avenir passe par l’exil.
Un signal fort… mais tardif
L’arrêt de cette aide au développement, prévu pour mai, arrive bien tard. Depuis des années, la Suisse voit arriver sur son sol des vagues de migrants en provenance d’Érythrée, bénéficiant d’un statut privilégié en raison de la situation politique du pays. Après l’Afghanistan et la Turquie, l’Érythrée est la troisième nationalité la plus représentée dans les demandes d’asile. Et une fois en Suisse, ces migrants sont quasi impossibles à expulser.
Ce fiasco illustre une réalité plus large : le chantage exercé par certains pays africains sur les nations européennes. Recevoir des millions en échange d’une hypothétique coopération migratoire est une aubaine, sans jamais avoir à rendre de comptes. L’Algérie, par exemple, applique la même tactique avec la France, refusant régulièrement le retour de ses clandestins sous OQTF, au mépris des accords diplomatiques.
Alors que la Suisse prend enfin une décision logique, d’autres pays européens continuent d’envoyer des milliards en Afrique sous prétexte d’aide au développement, avec des résultats tout aussi discutables. Plutôt que de subventionner des régimes bananiers qui n’ont aucun intérêt à stopper l’exode de leurs populations, il serait plus judicieux d’imposer un véritable rapport de force.
La question est donc posée : à quand une politique migratoire fondée sur la fermeté plutôt que sur l’illusion d’une coopération qui n’existe que sur le papier ?
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7 réponses à “L’Erythrée ne veut pas reprendre ses immigrés clandestins ? La Suisse coupe l’aide au développement à l’Érythrée”
normal, non? on devrait faire pareil
Et choupinet il fait quoi ??? Il s’en tape !!!
Ces pays et peuples ne comprennent que le rapport de force. Leur céder ne fait que susciter leur mépris. Et, manifestement, nos zélites et le Gay d’Orsay n’ont pas été formés à ces situations. La suppression du corps diplomatique va accélérer cette tendance.
La dernière phrase : » à quand une politique migratoire fondée sur la fermeté plutôt que sur l’illusion d’une coopération qui n’existe que sur le papier ? » est l’evidence même.
La France, qui est dans le même cas que la Suisse, mais en bien plus mauvais état, devrait en prendre exemple …
Nous devrions nous comporter avec l’Algérie comme les Suisses avec l’Erythrée et refuser des visas aux Algériens!…
La Suisse, un exemple de démocratie, se convertit elle aussi à la nécessité de se sauvegarder. Puisse cet exemple aider à ouvrir les yeux des dirigeants européens dont les motivations, habillées d’humanisme, sont hélas plus que le résultat d’une lâcheté sans équivalent depuis des lustres.
La Suisse, à 70% des voix, a refusé d’entrer dans l’UE et d’être l’otage des escrocs qui la dirigent. Elle n’a que quelques accords sur l’espace Schengen relatifs à l’immigration. Mais elle passe outre pour sauvegarder son intégrité nationale, tandis que les pantins aux manettes de la France sont incapables d’agir. Que font les Français de leur bulletin de vote ? Ils serait temps de faire marcher la tronçonneuse!