Les lieux de culte chrétiens sont de plus en plus pris pour cible en France. Selon un bilan du renseignement territorial, cité par Europe 1, le nombre d’incendies criminels et de tentatives de mises à feu visant les églises a augmenté de plus de 30 % en 2024 par rapport à l’année précédente. Un phénomène préoccupant qui s’inscrit dans un contexte global de dégradations et de profanations visant le patrimoine religieux français.
Une recrudescence inquiétante des incendies criminels
D’après les données du renseignement territorial, 50 incendies et tentatives ont été recensés l’an dernier, contre 38 en 2023. Cette augmentation s’explique en partie par les troubles ayant secoué la Nouvelle-Calédonie, où plusieurs églises ont été incendiées lors des émeutes. Mais la métropole n’a pas été épargnée : le 2 septembre, l’église de Saint-Omer a vu son clocher et sa toiture entièrement ravagés par les flammes. Un mois plus tard, l’église Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers a été la cible de deux départs de feu simultanés, accompagnés d’actes de vandalisme, trois statues ayant été brisées et décapitées.
Au-delà des incendies, les vols dans les églises continuent d’augmenter. En 2024, 288 faits ont été signalés contre 270 en 2023, soit une hausse de 7 %. En moyenne, cinq vols sont commis chaque semaine dans les lieux de culte. Les régions les plus touchées sont la Nouvelle-Aquitaine, l’Île-de-France, le Grand Est, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie, où plusieurs cas de pillages et de dégradations ont été rapportés.
Des messes perturbées et des fidèles pris pour cible
Si ces attaques visent principalement les édifices, les fidèles ne sont pas épargnés. Plusieurs offices religieux ont été perturbés en 2024, notamment lors des célébrations de Noël. À Bordeaux, deux individus en état d’ivresse ont semé le chaos en pleine messe. À Saint-Germain-en-Laye, un homme a interrompu un office en criant « Allah Akbar » avant de monter sur l’autel et d’exhiber son postérieur devant les fidèles.
L’année dernière, la menace contre les chrétiens ne s’est pas limitée aux actes de vandalisme. Le 5 mars 2024, un homme de 62 ans, un islamiste, a été arrêté par la DGSI alors qu’il planifiait une attaque contre une église. Grâce à l’intervention des services de renseignement, une tragédie a été évitée.
Des recommandations pour une vigilance accrue
Face à cette montée des violences et des actes antichrétiens, le renseignement territorial recommande une attention renforcée, particulièrement en cette année jubilaire où les rassemblements et événements religieux seront nombreux. Cette recrudescence des atteintes aux lieux de culte soulève des questions sur la protection du patrimoine chrétien en France et sur la réponse des autorités face à ces attaques de plus en plus fréquentes.
Si les actes antichrétiens enregistrés sont en baisse générale (-10 % en 2024), la menace pesant sur les églises et leurs fidèles reste bien réelle. Cette montée de la violence pose la question d’une protection accrue des lieux de culte et de la volonté politique d’endiguer ce phénomène grandissant.
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