Le samedi 25 janvier, des individus ont lancé des engins incendiaires sur les locaux de la coopérative Evel’Up à Plouédern dans le Léon après avoir fracturé une porte. Heureusement, les alarmes ont bien fonctionné et les apprentis-terroristes ont détalé rapidement. Mais le bâtiment de 800m² a tout de même subi un violent incendie qui a endommagé une partie du matériel. Selon les premières estimations, il y en aurait pour plusieurs dizaines de milliers d’euros de dégâts.
Evel’up est une coopérative d’éleveurs de porcs. 116 collaborateurs travaillent pour la « coop » et 680 éleveurs sont adhérents.
L’action a été revendiquée par le collectif Frites (forces révolutionnaires intergalactiques et territoriales en sauce) qui dénonce Evel’up comme un modèle qui « marche sur la tête et va à l’encontre des intérêts du monde paysan ». Avec une conclusion sans appel : « Nous avons, à notre sauce (la sauce barbecue), partagé ce soir l’intention d’abattre un élément d’un système violent et autoritaire. »
Le communiqué de revendication a notamment été reçu par Infolibertaire, site d’obédience anarchiste.
Même s’il aurait fort à dire sur un modèle productiviste breton qui arrive effectivement à bout de souffle, cet attentat doit alerter les autorités et les acteurs de terrain sur la montée d’un terrorisme d’extrême-gauche inquiétant. Car ce nouveau terrorisme n’a plus grand chose à voir avec Action Directe et sa phraséologie marxiste abscone mais s’inspire plus du modèle « Notre-Dame des Landes/Black Blocks » : Attentats anonymes ou revendiqué par des noms burlesques (« Frites ») et des communiqués empruntant plus à la vulgate punk qu’à l’exégèse léniniste, collectifs liquides et informels plutôt que structures organisées et hiérarchisées à la ETA, utilisation d’engins incendiaires ne nécessitant aucune formation paramilitaire précise, etc…
Aujourd’hui, l’épicentre de ce terrorisme écolo-gauchiste est la région grenobloise où une quinzaine d’attentats a été revendiquée depuis 2017.
Au lieu de fantasmer sur un « terrorisme d’ultra-droite » qui n’existe pas, la DGSI et les services spécialisés pourraient concentrer plus de moyens sur ce terrorisme d’une extrême-gauche engagée dans une radicalisation à outrance car elle sait qu’elle a perdu la bataille des idées et la bataille de l’opinion.
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