À Melun, un nouveau cap vient d’être franchi dans la tiers-mondisation du système judiciaire français. Pour faire face à l’engorgement des tribunaux, le procureur de la République a annoncé une mesure radicale : des centaines de plaintes seront classées sans suite et sans aucune investigation. Une décision symptomatique d’un État dépassé, incapable d’assurer à ses citoyens un accès digne à la justice.
Un « filtrage » de la justice par manque de moyens
Selon le journal Le Parisien, cette mesure concerne les affaires jugées comme ayant peu de chances d’aboutir, faute de preuves suffisantes ou de moyens d’investigation disponibles. En d’autres termes, des plaintes seront purement et simplement jetées à la poubelle sans qu’un enquêteur ne prenne le temps d’examiner leur pertinence. Europe 1 précise de son côté que ce tri concernera notamment les délits dits « mineurs », comme les vols sans violence, les escroqueries, ou encore certains actes de vandalisme.
Le procureur de Melun, Jean-Michel Bourlès, justifie cette décision par un stock massif de dossiers en attente d’enquête, qui paralyse les services de police et de gendarmerie. Le Figaro rapporte qu’en Seine-et-Marne, les forces de l’ordre doivent gérer des milliers de dossiers en souffrance, au point que les enquêteurs eux-mêmes ne croient plus en leur mission. Selon les mots de Jean-Michel Bourlès, « c’est un bateau qui prend l’eau. » En clair, l’institution judiciaire, pilier fondamental de l’État de droit, est aujourd’hui réduite à un simple service administratif de liquidation de dossiers.
Le règne de l’impunité : vers une justice au rabais
Les conséquences de cette politique sont désastreuses. Les citoyens floués par des escrocs, les commerçants victimes de vols, ou encore les personnes ciblées par des atteintes aux biens ne verront jamais justice être rendue. Dans un pays où l’insécurité progresse et où les forces de l’ordre peinent déjà à contenir la montée des violences urbaines, cette nouvelle claque judiciaire envoie un message limpide aux délinquants : vous avez carte blanche.
Cette situation à Melun illustre les difficultés croissantes rencontrées par le système judiciaire français. D’autres tribunaux pourraient être tentés d’adopter des mesures similaires face à l’engorgement des dossiers, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’évolution de la justice dans le pays.
Un système en faillite organisée
Pendant que l’État se déleste de ses responsabilités en abandonnant ses citoyens à leur sort, il continue d’alourdir les dépenses publiques dans des secteurs sans impact direct sur la protection des Français. Des milliards d’euros sont dépensés chaque année dans des projets absurdes et dans le financement d’administrations tentaculaires, tandis que les services essentiels, comme la police et la justice, sont laissés à l’agonie. Sans même parler de la santé.
Cette faillite organisée interroge : jusqu’où ira cette fuite en avant ? Si même des faits de petite et moyenne délinquance ne font plus l’objet de la moindre enquête, que reste-t-il de l’État de droit ? Melun, avec son tribunal submergé et impuissant, devient ainsi le symbole d’une France où la justice n’existe plus que sur le papier.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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