L’Union européenne s’apprête à franchir un cap décisif dans sa politique de sanctions contre la Russie. Le 16e paquet de mesures, prévu pour février 2025, marquera le troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine. Mais au-delà du contenu des sanctions, c’est la méthode envisagée qui suscite la controverse : Bruxelles projette de contourner pour la première fois le droit de veto des États membres en modifiant la procédure de vote.
Une nouvelle approche controversée
Traditionnellement, les décisions en matière de politique étrangère au sein de l’UE nécessitent l’unanimité des 27 États membres, conformément aux traités européens. Cependant, pour ce 16e paquet de sanctions, le Conseil de l’UE envisage de classer ces mesures dans la catégorie « commerce » plutôt que « politique étrangère ». Cette astuce permettrait d’appliquer le vote à la majorité qualifiée : il suffirait que plus de la moitié des États membres, représentant deux tiers de la population européenne, approuvent les mesures pour qu’elles soient adoptées.
Cette manœuvre viserait à empêcher des pays comme la Hongrie et la Slovaquie, traditionnellement critiques des sanctions contre la Russie, d’opposer leur veto.
Des implications pour la souveraineté des États membres
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, a publiquement salué cette évolution, affirmant sur les réseaux sociaux que la suppression du veto dans ce type de décision pourrait devenir une norme. Cette déclaration a renforcé les inquiétudes de nombreuses voix conservatrices en Europe, qui dénoncent une centralisation croissante des pouvoirs à Bruxelles et la transformation progressive de l’UE en une « super-structure » au détriment des souverainetés nationales.
Sikorski a également relié cette stratégie à des décisions antérieures, comme le lien établi entre l’accès aux fonds européens et le respect des critères d’État de droit, un mécanisme controversé accusé d’être idéologiquement orienté.
L’élément central du 16e paquet de sanctions serait une hausse massive des droits de douane sur les engrais russes déjà sanctionnés, notamment ceux à base de potasse, d’azote et de phosphate. Cette mesure vise à rendre leurs exportations vers l’UE économiquement non rentables pour Moscou.
Cependant, les conséquences de telles sanctions pourraient être désastreuses pour l’agriculture européenne. Les sanctions précédentes ont déjà provoqué une flambée des prix des engrais dans l’UE et dans le monde, suscitant des avertissements de l’ONU sur les risques pour la sécurité alimentaire mondiale. Alors que les alternatives aux engrais russes existent désormais pour l’Europe, elles restent beaucoup plus coûteuses, un fardeau qui se répercutera sur les agriculteurs et les consommateurs.
La Hongrie et la Slovaquie, dont les secteurs agricoles dépendent fortement des approvisionnements russes, pourraient chercher à bloquer ces nouvelles sanctions pour protéger leurs économies et leurs citoyens.
Un précédent inquiétant
Cette décision de passer à un vote à la majorité qualifiée pour des sanctions économiques pourrait créer un précédent. Comme l’a laissé entendre Sikorski, cette approche pourrait progressivement être étendue à d’autres domaines, affaiblissant encore davantage les droits de veto des États membres.
Les critiques y voient une érosion des principes fondamentaux de l’UE, qui repose sur l’équilibre entre les intérêts nationaux et la coopération supranationale. Le passage à la majorité qualifiée pourrait exacerber les divisions au sein de l’Union, en renforçant le sentiment d’isolement de certains pays.
En cherchant à renforcer l’efficacité des sanctions contre la Russie, Bruxelles prend le risque de déclencher une crise interne. Les tensions entre les États membres favorables à une centralisation accrue et ceux attachés à leur souveraineté pourraient s’intensifier.
Alors que l’UE s’efforce de maintenir une unité fragile face à des défis mondiaux, cette tentative de contournement des règles traditionnelles pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire de l’Union, avec des conséquences à long terme sur son fonctionnement et son équilibre institutionnel.
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13 réponses à “L’Union européenne prépare un 16e paquet de sanctions contre la Russie : une menace pour la souveraineté des États membres ?”
L’UE se dirige tout droit vers une organisation à la soviétique, il serait grand temps de quitter ce système non démocratique et sa commission de pourris FREXIT
Les connards de l’UE n’ont pas encore compris que la Russie est un très grand pays, ses ressources sont immenses et qu’ils n’ont pas besoin de nos boites d’allumettes !
Plus c… que ces eurocrates tu meurs. Par ex on a le guignol de l’elysée qui ne veut pas acheter du pétrole aux russes, non il l’achète à l’Inde mais c’est du pétrole russe l’Inde se sert au passage, ça prouve l’intelligence de ce guignol. Je ne pensais pas qu’ils achetaient des engrais à la Russie, et si mais on va augmenter les droits de douanes et en même temps les engrais vont augmenter en France ce qui fait que soit les prix des produits alimentaires augmentent soit les paysans achèvent de crever? IL est grand temps de faire « crever » tous ces voyous à la tête de l’UERSS
Qui à dit que nous ne sommes pas sous une dictature ! la Hyène et ces vendus de commissaires,ainsi que les lobbies politiques, décident pour tous les pays ! nous sommes dans un camp de concentration qui ne dit pas son nom !! mais on le sent passer !
La rage impuissante des poutinophiles frustrés ! Reste à voir si la Hongrie et la Slovaquie vont quitter l’Union européenne pour autant.
Combien de temps l’UE va-t-elle encore mettre à mourir ?
S’attaquer à la Russie est une erreur monumentale.
Mais tout Gauchiste n’est pas à une connerie près. C’est à cela qu’on les reconnaît…
Pschitt
rassurez vous, nous ne sommes pas frustrés ;-)
Les paquets de sanctions précédents envoyés et reçus par la Russie n’ont toujours pas été ouverts par le destinataire , quelle rigolade .
La Russie est un grand pays par sa superficie, mais économiquement c’est un petit pays : son P.I.B. – artificiellement gonflé par l’économie de guerre – est bien moindre que celui du Japon ou de l’Allemagne, et même que celui de la France ou du Canada ! La Russie est une « grande puissance » (sic) qui a longtemps dépendu des drones iraniens, et depuis 2024 de la chair à canon nord-coréenne. Et, n’en déplaise aux Poutinistes, ses comptes sont ruinés pour des générations : sauf à ne pas verser de pensions aux femmes des soldats tués et aux invalides plus nombreux encore, la Russie va traîner ce boulet pendant un demi-siècle, or les caisses sont déjà vides. Au cours actuel du pétrole, il ne compense plus l’effort de guerre. Bref, heureusement que la Russie a des bombinettes pour qu’on la prenne au sérieux.
Encore un truc pour mettre l’économie Russe à genoux
Y en a marre de ce panier de crabe bruxellois ! foutons le camp et vite, avant que ces abrutis ne déclenchent la troisième et dernière guerre mondiale. Pour abonder dans le sens d’alienor, non seulement nous ne sommes pas frustrés mais de plus on m’a toujours dit que la raison du plus fort et toujours la meilleure et en l’occurrence le plus fort c’est Poutine.
ils ont encore de l’imagination pour mettre la russie à genoux, poutine rigole