L’intelligence artificielle : un allié de poids pour la lutte contre la criminalité, mais à quel prix ?

La technologie transforme nos vies et s’impose désormais comme un outil incontournable dans la lutte contre la criminalité. En France et dans d’autres pays européens, l’intelligence artificielle (IA) révolutionne les pratiques policières et judiciaires, offrant des gains d’efficacité impressionnants en s’attaquant aux tâches chronophage. Pourtant, elle suscite aussi des débats éthiques et politiques, non seulement sur ses implications pour les libertés individuelles, mais aussi sur son potentiel à devenir un instrument idéologique.

Une efficacité accrue : l’IA au service des forces de l’ordre

En France, des outils d’IA sont déjà utilisés pour prévenir et résoudre les crimes complexes. La Gendarmerie nationale expérimente des algorithmes capables de croiser des données issues de fichiers judiciaires, d’images de vidéosurveillance et de réseaux sociaux afin d’identifier des réseaux criminels. Par exemple, dans la région Île-de-France, un logiciel d’analyse de données a permis de démanteler des réseaux de trafic de drogue en quelques semaines, une opération qui aurait pris plusieurs mois avec des moyens traditionnels.

Dans le domaine de la cybersécurité, des entreprises comme Thales et Atos collaborent avec les autorités pour détecter les cyberattaques et protéger les infrastructures critiques. Des outils similaires sont déployés dans les hôpitaux et les transports pour renforcer la sécurité publique face à des menaces toujours plus sophistiquées.

Un outil à double tranchant

Cependant, si l’IA promet des avancées spectaculaires, elle comporte aussi des risques de dérives. Non seulement elle pourrait être utilisée pour renforcer la surveillance étatique, mais elle risque également de devenir un instrument au service de l’idéologie woke dominante.

Dans un contexte où les discours « politiquement corrects » cherchent à s’imposer, certains craignent que l’IA puisse être détournée pour cibler des individus ou des groupes jugés déviants ou opposés au système dominant. Ainsi, des conservateurs, des catholiques, des identitaires ou d’autres voix critiques pourraient se retrouver sous surveillance non pas pour des motifs criminels, mais pour leurs idées.

Le risque dépasse le cadre policier. Aux États-Unis, certains cas ont déjà été rapportés où des entreprises technologiques, des banques ou des assurances utilisent des algorithmes pour évaluer les opinions politiques ou sociales de leurs clients. Des conservateurs se sont vu refuser des services financiers ou des assurances sous prétexte d’activités jugées « à risque », simplement parce qu’ils étaient identifiés comme appartenant à une mouvance idéologique. Ces pratiques pourraient s’étendre à d’autres secteurs et menacer gravement les libertés fondamentales.

Des dérives possibles en France et en Europe

En France, l’utilisation croissante des outils d’analyse comportementale ou des systèmes de reconnaissance faciale soulève des inquiétudes similaires. Si les autorités assurent que ces technologies sont utilisées uniquement dans un cadre légal, le flou juridique qui entoure parfois leur utilisation laisse place à des abus potentiels. La CNIL a déjà alerté sur les dangers de l’utilisation des algorithmes pour prendre des décisions discriminatoires, que ce soit dans les services publics ou dans le secteur privé.

Des exemples récents montrent que ces craintes ne sont pas infondées. En Espagne, des organisations de défense des droits ont dénoncé l’utilisation d’outils d’IA pour surveiller des activistes politiques et des journalistes. En Allemagne, une banque a été accusée d’utiliser des données issues des réseaux sociaux pour refuser des crédits à des clients dont les opinions étaient perçues comme nationalistes ou identitaires.

Une modernisation nécessaire, mais sous conditions

Face à des criminels qui maîtrisent de plus en plus les technologies, les forces de l’ordre doivent s’adapter. Fraudes en ligne, ransomwares et deepfakes sont autant de menaces en constante évolution. Cependant, cette course technologique ne doit pas faire oublier les principes fondamentaux d’une société libre et démocratique.

Pour éviter que l’IA ne devienne un outil de contrôle idéologique, il est crucial de mettre en place des garde-fous clairs et transparents. Cela inclut une régulation stricte de l’utilisation des algorithmes, des audits réguliers pour prévenir les biais et des mécanismes de recours pour les citoyens affectés par des décisions automatisées.

Un défi pour les démocraties

L’IA est sans aucun doute un outil puissant pour améliorer la sécurité publique et moderniser les services. Mais son utilisation doit être équilibrée par une vigilance accrue pour éviter qu’elle ne devienne une arme de la tyrannie woke contre les libertés individuelles et les opinions divergentes comme hélas le font déjà les banques et compagnies d’assurances.

Dans un monde où les technologies évoluent plus rapidement que les lois, il revient aux citoyens et aux décideurs de garantir que ces outils servent à protéger et non à contrôler. Comme le rappelait récemment un expert en cybercriminalité : « La vraie menace, ce n’est pas seulement ce que les criminels font de la technologie, mais ce que nous laissons les systèmes faire de nos libertés. »

Balbino Katz

Crédit photo : DR
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