Les pertes se suivent pour l’hebdomadaire Le Point : 4 millions d’euros en 2023 et 5,6 millions en 2024 pour un chiffre d’affaires de 65,4 millions (Challenges, 28 novembre 2024). Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que dans leurs vœux au personnel, François et François-Henri Pinault pointent « l’urgence de réinventer le modèle économique du journal pour répondre aux attentes du lectorat existant et attirer de nouveaux lecteurs. C’est impératif pour la pérennité du titre » (Challenges, 16 janvier 2025). Comment « réinventer le modèle économique du journal » ? Il n’existe qu’une seule solution : proposer une nouvelle formule, avec un contenu plus attractif. Pour ce faire, embaucher des journalistes plus “piquants“ s’impose. Mais on voit mal les Pinault accepter que leur newsmagazine devienne “contestataire“ – la bonne marche des affaires exige d’entretenir des relations “amicales“ avec les puissants (gouvernement, banquiers, investisseurs…). La quadrature du cercle… On peut également songer à une méthode classique : diminuer la pagination et le nombre de rédacteurs, supprimer les reportages à HongKong… ce qui permet de réaliser des économies.
Il est toujours possible de s’inspirer du modèle développé par Le Nouvel Obs et Valeurs actuelles. Le premier s’adresse à une clientèle “sociale-démocrate“ et le second à une clientèle “droite conservatrice“ – ce qui permet de respecter une ligne éditoriale et de tenir un discours clair. Alors qu’avec Le Point, on ne sait pas à quel public l’hebdomadaire s’adresse – tout au plus vaguement centriste et hostile aux “extrêmes“. C’est aux propriétaires de décider à quels lecteurs l’hebdomadaire doit s’adresser et aux journalistes d’agir en conséquence. Une fois que la cible est déterminée, tout devient simple.
Quant aux pertes, il ne faut pas exagérer. Pour le groupe Kering (Gucci, Saint-Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Alexander McQueen, Brioni, Boucheron, Pomellato, Dodo, Qeelin, Ginori 1735, Kering Eyewear, Kering Beauté) perdre 4 ou 5 millions avec Le Point, cela relève de l’anecdote. Le Stade rennais est plus coûteux (la holding familiale Artémis injecte chaque année des millions d’euros pour maintenir à flot et développer le club). D’autant plus que l’hebdomadaire demeure un outil utile qui procure une certaine influence et permet au groupe de faire passer des messages. Sans oublier de faire plaisir à tel ou tel avec un beau portrait ou une interview complaisante.
Certes, en 2024, la situation du groupe de luxe Kering n’est pas formidable. L’action a perdu 40,29 % à la Bourse de Paris en un an et le chiffre d’affaires au premier semestre a connu une baisse de 11 % par rapport à 2023. Mais l’important demeure : pour l’exercice 2023, les actionnaires touchent 14 euros par action, avec un cours de 245 euros à la mi-janvier.
On peut noter que si 56 % des personnes interrogées ont confiance dans la presse hebdomadaire (news magazine), 34 % n’ont pas confiance et 10 % sont sans opinion (Sondage Verian, La Croix, mardi 14 janvier 2025). Voilà qui n’est pas fait pour dynamiser les ventes.
B. Morvan
Crédit photo : S. Plaine/Wikimedia (cc)
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2 réponses à “Le Point : une danseuse qui coûte un peu d’argent à Pinault”
Pendant que les feuilles de chou gauchistes sont subventionnées !!! Chercher l’erreur ! 🙃😵💫
Bravo Pinault, ppti ôenpo ps bôme et hissé et haut la barre l’agran voile !!