En Bretagne, quand on pense drogue, on songe tout de suite à Nantes et à Rennes. Pourtant les petites villes et les communes rurales sont de plus en plus concernées par le narcotrafic. C’est le cas de Morlaix qui connaît des séries de tirs, au grand désespoir du maire Jean-Paul Vermot (PS). « Dès 2021, les autorités ont vu apparaître un “four“ (point de vente) dans le quartier de la Madeleine. « On appelait les guetteurs les “Marseillais“, relate le maire, Jean-Paul Vermot. Ils faisaient aussi du rodéo à scooter, les yeux rougis par la drogue. Quand je suis allé les voir, l’un d’eux m’a dit : “On va te cramer toi, tes gosses et ta mairie“.»
« C’est la cocaïne, monsieur le maire. »
Dans le hall d’une des tours Bakounine, blocs de béton de sep étages, le maire tombe sur les tarifs et les produits affichés dans le hall. « C’est quoi “zipette“ », demande Jeau-Paul Vermot à un policier. « C’est la cocaïne, monsieur le maire. » (Le Point, 9 janvier 2025). Dans Le Peuple breton (janvier 2025), Gael Briand va droit au but : « La question que nous devons nous poser, c’est comment accueillir l’étranger ». Sa réponse : « une bonne intégration évite les problèmes connexes (santé, misère, délinquance potentielle). » Eh bien !, à Morlaix, « l’étranger » est bien accueilli puisque les « Marseillais » (sic) ont pu trouver du travail, donc un revenu ; reste à savoir si cela permet d’éviter les « problèmes connexes », en particulier la « délinquance potentielle ».
« Quand ça arrive chez nous … »
Au Pellerin (près de Nantes), les dealers se sont installés sur le parking d’une résidence. « Ils y reconstituent un point de deal tel qu’ils le fantasment : un canapé pour accueillir les clients, devant une ruelle où ils sont servis discrètement. Les jeunes jettent les canettes dans les bacs à fleurs, forcent les habitants à garder les volets fermés. « Par mimétisme, ils ont voulu recréer un four comme à Dervallières ou à Bellevue » (quartiers de Nantes concernés par la drogue), pense Philippe Berthou, maire adjoint à la sécurité, ex-policier à la bac de Nantes. La mairie dépêche un camion pour embarquer le canapé. « On l’a fichu à la déchetterie, raconte le maire du Pellerin, François Brillaud de Laujardière. Les jeunes couraient après, ils s’en sont plaints ! » « Dans les petites communes confrontées à cela il y a un moment de sidération, de latence. », observe Philippe Berthou, à la mairie du Pellerin. « On n’y est pas préparé, renchérit le maire, François Brillaud de Laujardière. On voit ça à la télé en se disant “les pauvres !“ Et puis quand ça arrive chez nous … » (Le Point, 9 janvier 2025).
Bernard Morvan
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Une réponse à “Morlaix : les « Marseillais » bénéficient d’une « bonne intégration »”
Il faut passer le trax pour tous les débris qu’ils soient matériels voire humains. Le reste n’est plus qu’un simple tri des déchets. Autre question ?