Les substances per- et polyfluoroalkylées, connues sous le nom de PFAS ou « polluants éternels », représentent une menace sanitaire grandissante. Présents dans l’eau potable, ces composés chimiques persistants, utilisés dans de nombreux produits industriels et domestiques, sont désormais associés à des risques accrus de cancer, selon plusieurs études récentes. Alors que les réglementations évoluent lentement, les résultats inquiètent autant qu’ils interpellent sur la nécessité d’une action immédiate.
PFAS : des substances omniprésentes et toxiques
Appelées « polluants éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement, les PFAS regroupent des milliers de composés chimiques utilisés pour leurs propriétés imperméabilisantes et résistantes à la chaleur. On les retrouve dans des produits aussi variés que les poêles antiadhésives, les emballages alimentaires ou encore les mousses anti-incendie. Cependant, leur liaison carbone-fluor extrêmement stable leur permet de s’accumuler dans l’environnement et, in fine, dans la chaîne alimentaire.
Une récente étude de l’Université de Californie du Sud a révélé que l’exposition aux PFAS via l’eau potable pourrait contribuer à plus de 6 800 nouveaux cas de cancer par an aux États-Unis. Ces chiffres, bien que limités, pointent vers des impacts délétères sur plusieurs organes, notamment le foie, la thyroïde et les systèmes digestif et respiratoire.
Une contamination généralisée, y compris en France
En France, plusieurs campagnes de mesures menées par l’UFC-Que Choisir et Générations Futures ont mis en lumière une contamination quasi systématique de l’eau potable par les PFAS, notamment l’acide trifluoroacétique (TFA). Ce dernier, souvent issu de la dégradation d’herbicides, a été détecté dans 96 % des échantillons analysés. Des niveaux alarmants ont été relevés dans certaines communes, comme Moussac (Gard), où les concentrations atteignent 13 000 nanogrammes par litre, bien au-delà des seuils recommandés.
Paris, capitale souvent perçue comme épargnée, affiche également des taux préoccupants. Dans le 10e arrondissement, des prélèvements réalisés en novembre 2024 montrent une concentration de 6 200 nanogrammes par litre, soit 62 fois le seuil européen pour les métabolites de pesticides pertinents.
Des risques sanitaires sous-estimés
Les études sur les PFAS révèlent de nombreux effets toxiques : perturbations endocriniennes, atteintes au foie, et potentiels risques pour le développement fœtal. Cependant, les données restent parcellaires, notamment pour le TFA, dont la toxicité précise n’a pas encore été entièrement étudiée. La France, contrairement à d’autres pays européens comme les Pays-Bas, applique des normes plus laxistes, autorisant des concentrations jusqu’à 100 fois supérieures à celles recommandées.
Malgré ces incertitudes, les associations de consommateurs appellent à l’adoption de mesures drastiques. « L’urgence est à la prévention à la source et à l’interdiction pure et simple des PFAS », insiste Pauline Cervan, toxicologue chez Générations Futures.
Sur le plan législatif, la France reste en retard. Bien que la directive européenne de 2026 prévoie une limitation stricte de certains PFAS dans l’eau potable, le TFA ne figure pas encore parmi les composés prioritaires. Une proposition de loi visant à interdire leur production et leur vente en France doit être examinée en février 2025, mais sa portée reste incertaine.
L’UFC-Que Choisir et Générations Futures demandent une réglementation renforcée, incluant des contrôles accrus sur les rejets industriels et une révision des seuils de sécurité. Sans cela, les polluants éternels continueront de menacer la santé publique et l’environnement.
La contamination par les PFAS, et en particulier le TFA, met en lumière un enjeu de santé publique majeur. Face à ces substances omniprésentes et toxiques, il est impératif de renforcer les réglementations et de prioriser des solutions durables pour protéger les ressources en eau. La science alerte, les citoyens s’inquiètent, et il appartient désormais aux décideurs d’agir pour garantir un avenir plus sain et plus sûr.
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2 réponses à “Polluants éternels dans l’eau potable : un danger invisible pour la santé publique”
80% DES GENTS NE SAVENT PAS QUE L’EAU A UNE MÉMOIRE !( Jacques Benveniste ) un jour comme toutes choses de la Nature, l’Eau se révolte ! contrairement à nous avec notre gouverne-ment on se meurt sans rien dire !
Je suis d’accord avec Gautier mais on a péché par ignorance….une fois informées, les femmes reviendront à leurs casseroles d’antan et on recommencera à les gratter quand elles seront noircies comme dans notre jeunesse…..(soupir)