Axel Rudakubana, coupable du meurtre, en juillet, à Southport (Royaume-Uni) de trois jeunes filles et de multiples autres crimes, a été condamné à 52 ans de prison. Une peine qui, malgré sa sévérité, soulève des questions sur les limites de la loi britannique pour juger des mineurs responsables de crimes aussi odieux.
Une peine jugée insuffisante par les familles des victimes
Axel Rudakubana, âgé de 17 ans au moment des faits, a assassiné Alice da Silva Aguiar (9 ans), Bebe King (6 ans) et Elsie Dot Stancombe (7 ans) lors d’une attaque sauvage l’été dernier. Il a également tenté de tuer dix autres personnes et a été trouvé en possession de ricine, un poison biologique, ainsi que de matériel lié à un groupe terroriste islamiste.
La sentence prononcée par le juge Goose s’élève à 52 ans de prison. Toutefois, en raison des réductions liées à son âge et de sa reconnaissance de culpabilité dès le début du procès, Rudakubana pourrait être libéré dès l’âge de 70 ans, sous réserve d’une décision favorable de la commission de libération conditionnelle.
Pour les familles des victimes, cette perspective est insupportable. Un parent a déclaré : « Axel devrait pourrir en prison jusqu’à sa mort. Si la loi doit être changée pour cela, qu’il en soit ainsi. »
Une loi inadaptée pour les mineurs ?
En vertu de la législation britannique actuelle, une peine de réclusion à perpétuité réelle – empêchant toute libération – ne peut être imposée qu’à des criminels âgés de 21 ans ou plus. Dans des circonstances exceptionnelles, elle peut être appliquée à des jeunes âgés de 18 à 20 ans. Cependant, Rudakubana, à seulement deux semaines de son 18ᵉ anniversaire lors de l’attaque, échappe à cette sanction.
Le juge Goose a exprimé son regret face aux limites imposées par la loi : « Si Rudakubana avait eu 18 ans, j’aurais imposé une peine de perpétuité réelle. Cependant, la loi ne me permet pas de le faire pour un mineur. »
Cette situation a conduit Patrick Hurley, député travailliste de Southport, à appeler à une révision de la législation afin de permettre des peines plus sévères pour des mineurs auteurs de crimes particulièrement graves.
Les détails de l’attaque, révélés au tribunal, sont si atroces que certains ne peuvent être rapportés. Le comportement de Rudakubana après son arrestation a choqué l’audience. Selon les témoignages, il aurait déclaré : « C’est une bonne chose que ces enfants soient morts. Je suis si heureux, si content… »
Les familles des victimes, présentes pour la première fois dans la même pièce que le meurtrier, ont été submergées par l’émotion en entendant les descriptions glaçantes des événements.
Rudakubana avait été signalé trois fois au programme antiterroriste Prevent avant de passer à l’acte, sans qu’aucune mesure préventive efficace ne soit prise. Cette faille a suscité de vives critiques. Nigel Farage, leader de Reform UK, a déclaré : « Le programme Prevent n’est pas à la hauteur. »
Cette affaire a également rouvert le débat sur la transparence de l’État britannique dans la gestion des affaires liées à l’immigration. Certains estiment que des détails cruciaux ont été censurés, limitant ainsi la compréhension publique de l’ampleur du problème.
L’affaire de Southport marque un tournant dans le débat public britannique sur la responsabilité pénale des mineurs et la gestion des menaces terroristes. Si des réformes législatives sont envisagées, il reste à voir si elles répondront aux attentes des victimes et de leurs proches.
YV
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine