La crise énergétique européenne : une politique autodestructrice en marche

Les prix du gaz naturel en Europe devraient être cinq fois supérieurs à ceux des États-Unis d’ici 2025. Une telle situation compromet gravement la compétitivité des industries énergivores européennes. Plusieurs raisons expliquent cet écart, mais elles pointent toutes vers des choix politiques et économiques discutables.

L’interdiction de la fracturation hydraulique en Europe

Alors que les États-Unis profitent pleinement de la révolution du gaz de schiste, l’Europe dispose de réserves significatives de gaz de schiste exploitables. Cependant, un quasi-interdit pèse sur cette méthode d’extraction, obligeant les pays européens à importer du gaz américain à un coût élevé. Ce paradoxe illustre un manque de pragmatisme : les Européens refusent d’exploiter leurs ressources tout en acceptant de payer pour des importations provenant des mêmes technologies controversées.

Le Système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (ETS) agit comme une véritable taxe climatique, rendant le coût du gaz européen largement supérieur à son équivalent américain. Pire encore, l’Union européenne a récemment élargi la portée de cette taxe à de nouveaux secteurs, augmentant encore les coûts pour les consommateurs et les entreprises.

Même dans un pays comme les Pays-Bas, riche en gaz naturel, les réserves de Groningen restent inexploitées en raison de la pression de l’opinion publique. Ce paradoxe illustre une gestion énergétique européenne où idéologie et réalité économique s’affrontent.

Fermeture des centrales nucléaires : une décision coûteuse

L’Allemagne et la Belgique, en pleine crise énergétique en 2022, ont choisi de fermer des centrales nucléaires parfaitement opérationnelles. Malgré quelques tentatives de revenir sur ces décisions, notamment en Belgique, les conséquences sur les prix de l’énergie et sur l’industrie européenne sont déjà visibles.

Des géants comme Google et Amazon misent sur des réacteurs nucléaires compacts pour répondre à leurs besoins en énergie. En parallèle, les industries européennes, confrontées à des coûts prohibitifs, deviennent des cibles de choix pour les investisseurs étrangers. L’acquisition récente de Covestro, acteur majeur de la chimie allemande, par ADNOC Group illustre cette tendance. Ces rachats étrangers pallient temporairement les effets des politiques européennes, mais ne règlent pas le problème de fond : un environnement économique peu compétitif.

Pour compenser son manque de compétitivité, l’UE a mis en place des mesures protectionnistes comme le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM). Cette taxe vise les importations de produits à forte intensité carbone, suscitant l’ire de partenaires commerciaux comme l’Inde. De même, la directive européenne sur la déforestation (EUDR) a provoqué des tensions avec des pays comme la Malaisie et l’Indonésie, malgré leurs efforts salués pour réduire la déforestation.

En comparaison, le Royaume-Uni, en adoptant une approche plus flexible, a obtenu un accès au bloc commercial transpacifique CPTPP, mettant en lumière les échecs répétés de l’UE dans la conclusion d’accords commerciaux significatifs.

Vers une remise en question de la politique énergétique européenne ?

Les politiques expérimentales de l’UE ont conduit à une flambée structurelle des prix de l’énergie. Si un consensus émerge en faveur de l’énergie nucléaire pour réduire les émissions de CO2, cela reste insuffisant. L’Europe devra repenser son approche sur les énergies fossiles, en particulier pour l’industrie lourde, où le nucléaire ne peut tout résoudre.

Entre taxation climatique, protectionnisme vert et inertie face à des solutions pragmatiques, l’Union européenne s’enfonce dans une crise énergétique qui met en péril sa compétitivité et ses relations commerciales. Jusqu’à quand cette politique autodestructrice pourra-t-elle se poursuivre ?

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4 réponses à “La crise énergétique européenne : une politique autodestructrice en marche”

  1. gautier dit :

    l’Allemagne et Bruxelles ont tout fait pour détruire la France, l’Allemagne n’a jamais digéré la défaite de 45, Ursula est la digne fille d’un ex nazi ! et en veut à la France ! tout cela est connu, tout a été fait pour détruire notre nucléaire, EDF est le maitre de l’Europe en Énergie, nucléaire et barrages hydrauliques, et nos derniers présidents ont aidés l’Europe à nous auto-détruire !!

  2. Gaï de Ropraz dit :

    Je ne sais pas, mais il me semble que dès qu’une connerie est à portée de main, l’Europe s’en empare!
    A cet egard, il me semble que cet article est suffisemment explicite.
    Bref, je suis pessimiste à bien des égards : Le chemin va être encore long …

  3. Patrick RICO dit :

    L’Europe, et surtout l’Allemagne, veut détruire la France, mais…
    Macron, le psychopathe, aussi!
    Il y a du très gros nettoyage en perspective : la gauche et le centre
    appelle ça : l’extrême droite!

  4. mouchet dit :

    L’Europe se saborde elle même impuissante à contourner des groupes pros américain qui pense « american first » et UE au garage. Si la guerre contre la Russie est avant tout financière, énergétique et géo politique par des multinationales des énergies et des armements. Elles ont sacrifié 700’000 jeunes soldats ukrainiens. On est assez naïfs et fleur bleue pour ne pas le croire. Les faits sont là et les peuples disent amen à tout, ne descendent pas dans la rue, élisent leurs propre bourreaux économiques et financiers, tous lobbyisés par les multinationales des USA qui ont fait main basse sur l’Ukraine en passant, juste 50 millions d’hectares de terres céréalières spoliées. En effet voir l’UE et l’Allemagne se rapprocher dangereusement de la Russie avec les gazoducs et tous les échanges commerciaux, il ne fallait qu’un pas pour déclarer la guerre à la Russie en la provoquant. Les niaiseries occidentales des médias pour les pouvoirs lobbyisés sont légions. Naïfs, nous payons. La menace de Mr Trump laissant entrevoir 100% de taxes pour tout pays des BRICS refusant le dollars est une preuve incontestable. Nous sommes en guerre financière contre le dollars depuis 2008 puisque Russie et Chine ont décidé de se passer du dollars dans leurs échanges de près de 500 milliards. Ajouter à cela la fin des petrodollars et 50% de moins en masse monétaire de la monnaie dollars guerrière toxique, subventionnée par les dettes pour mettre Mr Trump hors de lui en colère noire

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