Depuis le 20 janvier 2025, une campagne de distribution de comprimés d’iode stable est en cours dans les communes entourant les bases navales de Brest et de l’Île-Longue. Cette mesure, initiée par le ministère des Armées, vise à protéger les habitants en cas de rejet accidentel d’iode radioactif dans l’atmosphère. Une démarche préventive essentielle pour les zones stratégiques liées aux activités nucléaires militaires.
Un périmètre élargi pour renforcer la prévention
Les plans particuliers d’intervention (PPI) des bases navales concernées ont récemment été mis à jour, étendant le périmètre de protection de 2 à 5 kilomètres. Cette mesure inclut désormais neuf communes dans le Finistère : Brest, Plouzané, Guilers, Bohars, Roscanvel, Crozon, Camaret-sur-Mer, Lanvéoc, et Plougastel-Daoulas. Une cinquantaine de pharmacies participent à cette opération, où les habitants peuvent se procurer gratuitement des boîtes de comprimés d’iode, sans avoir besoin de présenter de justificatifs.
Le ministère souligne que cette extension ne résulte pas d’une augmentation du risque, mais s’inscrit dans une démarche de renforcement des normes de sécurité nucléaire.
Pourquoi distribuer de l’iode stable ?
Les comprimés d’iode stable, composés d’iodure de potassium, jouent un rôle crucial en cas d’accident nucléaire. En saturant la glande thyroïde, ils empêchent l’absorption d’iode radioactif, réduisant ainsi le risque de développer un cancer de la thyroïde. Ce risque est particulièrement élevé pour les groupes les plus vulnérables : nouveau-nés, enfants, adolescents, femmes enceintes et allaitantes.
Cependant, les autorités insistent sur un point fondamental : ces comprimés ne doivent être ingérés qu’après une consigne explicite du préfet, idéalement quelques heures avant le passage de particules radioactives, ou au plus tard huit heures après. Prendre ces comprimés de manière préventive ou en dehors des recommandations officielles est inutile et potentiellement contre-productif.
Un exercice familier pour les riverains
Cette campagne n’est pas une nouveauté pour les habitants des zones concernées. Depuis plusieurs décennies, des distributions similaires ont lieu régulièrement autour des installations nucléaires, civiles ou militaires. La dernière mise à jour des PPI, effectuée en novembre 2024, a entraîné cette nouvelle vague de prévention.
En 2013, une campagne similaire avait déjà été menée à Brest, mais sur un périmètre beaucoup plus restreint, limité à 500 mètres autour des installations. Aujourd’hui, avec l’élargissement des zones concernées, cette démarche couvre un plus grand nombre de résidents et renforce la préparation face à un éventuel incident.
Les établissements scolaires, employeurs publics et privés, ainsi que les structures accueillant du public dans les zones concernées, sont également tenus de constituer un stock de comprimés pour leurs personnels et usagers. Les particuliers, quant à eux, peuvent se rendre dans les pharmacies locales pour retirer un nombre de boîtes correspondant à la taille de leur foyer.
Une sécurité nucléaire rigoureuse mais nécessaire
Bien que les installations nucléaires françaises soient reconnues pour leur fiabilité et leur exploitation rigoureuse, les autorités rappellent que la vigilance reste essentielle. Cette campagne vise à anticiper une éventualité, aussi improbable soit-elle, et à assurer une réponse rapide et efficace en cas de besoin.
En Bretagne, et plus particulièrement autour de Brest et de l’Île-Longue, ces comprimés représentent une garantie supplémentaire pour la sécurité des populations locales. Toutefois, leur efficacité repose sur la responsabilité des habitants, invités à respecter les consignes des autorités en cas d’alerte.
Pour les riverains des bases navales bretonnes, cette campagne est l’occasion de se préparer, sans céder à l’alarmisme, et de contribuer à une culture de sécurité collective.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine