« La loi est la même pour tous ». La devise, solennelle, est gravée en gros caractères dans chaque salle de justice italienne. Naturellement, elle est aussi valable pour les inculpés qui ne sont pas citoyens du pays et sont frappés d’un ordre d’expulsion antécédent. Un pilier de l’État de droit certes discutable, mais qui reste un fondement. Dans les faits, cela se traduit ainsi : un migrant condamné pour le viol, l’assassinat et le démembrement d’une jeune fille peut se permettre trois recours en cassation. Dans le même temps, la famille de la victime doit affronter, outre le deuil, de nombreux frais légaux. L’État de droit est-il synonyme de justice ?
Le 31 janvier 2018, les restes de Pamela Mastropietro, une jeune Romaine de 18 ans étaient retrouvés dans deux valises abandonnées sur le bord d’une route près de Macerata. La veille, elle avait été droguée, violée et poignardée, par Innocent Oseghale, un Nigérian clandestin dealer de drogue. Deux autres migrants de la même nationalité, Desmond Lucky et Lucky Awelima, seront eux aussi arrêtés pour trafic de stupéfiants, meurtre et dissimulation du corps de la jeune fille. Ils sont désormais libres. Seul Innocent Oseghale purge une peine de prison à vie. A-t-il soigneusement lavé à l’eau de javel, démembré avec une minutie chirurgicale, enlever les seins et les organes de Pamela – alors qu’elle était encore en vie – seul ou a-t-il agi avec d’autres complices ? Deux autres traces ADN ont été retrouvées sur le corps de Pamela, mais l’enquête a été classée. La mère de la victime, Alessandra Verni, continue de se battre contre cette injustice. Dans le livre de la journaliste Francesca Totolo, « Les vies des femmes comptent, Lola, Pamela et Désirée, quand l’immigration tue » elle écrit :
« Que faisaient ces monstres en liberté en Italie ? Pourquoi ceux qui devaient contrôler ces immigrés ne l’ont pas fait à temps ? Pourquoi n’y a-t-il eu que des manifestations contre le racisme et personne ne s’est agenouillé au parlement ou n’est descendu dans la rue pour une jeune fille blanche violée et massacrée par des Nigérians entrés clandestinement en Italie grâce à de mauvaises politiques ? Pourquoi quand on est victime, on est abandonné et humilié alors que le bourreau, lui, a tous les conforts en prison ?
Cela fait 6 ans et 3 mois qu’entre douleur et larmes, je me bats, je résiste et je ne lâche rien. Ces crimes ne peuvent pas rester impunis, on ne peut pas détourner le regard et rester indifférents. Et dans le cas qui est le mien, je rappelle que les complices d’Innocent Oseghale circulent encore librement en Italie sans être dérangés.
Je suis la mère de Pamela Mastropietro et j’attends encore justice de l’État et de la magistrature italienne. »
Un extrait qui rend peu compte de tous les torts que la famille Mastropietro (en particulier sa mère, le père étant décédé quelques années après la mort de sa fille) a dû et doit quotidiennement affronter. Et ces injustices, elle les doit principalement au système judiciaire italien et aux avocats de la défense. Dans une vidéo sur Facebook, Alessandra Verni interroge :
« Comment un Africain arrivé en Italie dans une embarcation de fortune, qui a vécu d’infractions et était frappé d’un ordre d’expulsion peut-il se permettre deux avocats de confiance, quatre ou cinq consultants et en arriver à demander un troisième recours en cassation ? Pourquoi personne ne veut d’enquêter sur cela ? Derrière la mort de ma fille, il y a des pouvoirs forts qui veulent réduire au silence le délire qui continue d’être perpétré sur des personnes victimes des immigrés. »
Jeudi 16 janvier, la Cour de cassation a rejeté cet énième recours, confirmant la sentence de prison à perpétuité pour le Nigérian. Mais beaucoup de questions restent en suspens et surtout, cette dramatique affaire soulève à nouveau le manque d’intégrité des avocats de la défense, ceux d’Innocent Oseghale ayant invoqué une erreur de lecture dans les actes procéduraux pour tenter d’éviter la perpétuité à ce féroce assassin.
Comme dans la plupart des affaires, ces derniers semblent prêts à tout pour que leur client échappe à quelque peine que ce soit. Mensonges, recherche acharnée du plus infime vice de forme, toutes les failles sont étudiées pour blanchir leur client, et ce, même lorsque sa culpabilité a été prouvée et qu’ils en sont eux-mêmes convaincus.
Or, si tout le monde a le droit d’être défendu, cela devrait l’être pour se voir infliger la peine la plus juste qui soit. Pas pour y échapper.
Audrey D’Aguanno
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Italie. Comment un migrant coupable du viol et du démembrement d’une jeune fille peut-il se permettre trois recours en cassation ?”
La remigration devrait être la norme pour tout délinquant et la déchéance de nationalité pour les binationaux