Explosion du prix des cartes grises : les conducteurs pris à la gorge pour financer la transition écologique

En ce début d’année 2025, les automobilistes français subissent une nouvelle augmentation significative du prix des cartes grises dans de nombreuses régions. Sous couvert de financer la transition écologique, cette hausse suscite l’indignation de nombreux usagers et associations, dénonçant une fiscalité injuste et mal gérée.

Une augmentation généralisée et inégalitaire

Selon une enquête publiée par Que Choisir le 14 janvier, les frais d’immatriculation ont grimpé de 11 % en moyenne en France, avec des pics atteignant +59,2 % en Corse, +30,4 % en Normandie, ou encore +25 % dans le Grand Est. La raison avancée ? Les exonérations accordées aux véhicules électriques, combinées à la baisse des dotations de l’État aux régions, creusent un déficit que ces dernières répercutent sur les autres conducteurs.

Ainsi, alors que 94 % des automobilistes possédant des véhicules thermiques voient leur portefeuille lourdement sollicité, les 6 % restants, utilisateurs de voitures électriques, bénéficient d’une exonération totale de la taxe régionale. Une situation qui, selon la Ligue de Défense des Conducteurs (LDC), équivaut à « financer la transition écologique des autres ».

Un coût injustifié selon la Cour des comptes

En 2024, la Cour des comptes avait déjà alerté sur le manque de compensation des exonérations de taxes pour les véhicules électriques. Selon ses calculs, cette exemption a représenté une perte de 68 millions d’euros pour les régions en 2023. Avec la progression des ventes de véhicules électriques, passées de 2 % en 2019 à 17 % en 2023, cette baisse de revenus devient un véritable gouffre financier. En Occitanie, par exemple, le manque à gagner était de 19 millions d’euros en 2024, un déficit qui atteindra encore 12 millions en 2025.

Outre les taxes régionales, chaque carte grise est soumise à des frais administratifs fixes de 13,76 euros, incluant 11 euros pour la production du certificat (taxe Y4) et 2,76 euros pour son acheminement (taxe Y5). Problème : ces frais seraient largement surévalués. Selon la Cour des comptes, le coût réel de fabrication et d’envoi d’une carte grise s’élève à seulement 4,50 euros, soit un bénéfice net de 9,26 euros par titre pour l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS). Pire encore, bien que les cartes grises soient désormais envoyées en courrier simple – beaucoup moins coûteux que le recommandé – les frais d’envoi n’ont pas été revus à la baisse.

Pour Nathalie Troussard, secrétaire générale de la LDC, cette situation est inacceptable : « Nous payons 205 % du prix réel pour enrichir une agence d’État, alors que ces frais pourraient être réduits en toute transparence. »

Un système à double peine pour les conducteurs

Cette hausse des prix des cartes grises s’ajoute à une série de pressions fiscales déjà pesantes pour les automobilistes : augmentation des péages, hausse des prix des carburants, et multiplication des zones à faibles émissions (ZFE). Ces mesures, souvent présentées comme des initiatives écologiques, se traduisent dans les faits par un alourdissement constant de la facture pour une majorité de Français.

Alors que les conducteurs thermiques financent indirectement la transition vers des véhicules électriques, ils doivent également supporter des coûts administratifs gonflés de manière artificielle.

Face à ces injustices, la Ligue de Défense des Conducteurs appelle à une refonte totale de la fiscalité liée aux véhicules. « Il est temps de cesser de pénaliser les conducteurs thermiques au profit d’une minorité et de mettre fin aux pratiques opaques des agences d’État », insiste Nathalie Troussard.

Dans un contexte où l’automobiliste est devenu une cible fiscale de choix, cette explosion des coûts d’immatriculation illustre une fois de plus les dérives d’un système qui ne cesse d’éroder le pouvoir d’achat des Français. Si les initiatives en faveur de la transition écologique sont nécessaires, elles ne devraient pas se faire au détriment d’une majorité déjà asphyxiée par les taxes et les restrictions.

Crédit photo : DR

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5 réponses à “Explosion du prix des cartes grises : les conducteurs pris à la gorge pour financer la transition écologique”

  1. loic ruello dit :

    la france pays champion du monde… des taxes

  2. Marc-François de RANCON dit :

    Vous osez conclure : « les initiatives en faveur de la transition écologique sont nécessaires ». Alors que votre article confirme que non seulement elle n’est pas nécessaire, mais encore qu’elle est injustifiée, injuste, néfaste pour l’intérêt général. En outre, quoi de plus anti-écologique que la voiture électrique ? Les panneaux photovoltaïques peut-être, les éoliennes industrielles sûrement.

  3. alienor dit :

    dans ma commune, morbihan, 1700 habitants, la taxe communale pour changer la carte grise de ma vieille diesel est de 110€ !!!!! à ajouter au prix énoncé dans l’articel, bref, elle reste donc au nom de ma soeur

  4. domper catalan français dit :

    La réalité c’est que les automobilistes ont, dès le départ, boudé l’auto électrique pour plein de raisons…quelques bobos se font voir en Tesla ou en SUV de marques prestigieuses qui pèsent presque 2 tonnes !Tout est taxé pour nous obliger à acquérir la voiture électrique en attendant l’interdiction totale des thermiques ! Quand l’Allemagne produit de l’électricité avec des usines à charbon, la transition écologique ne se manifeste guère….la suite présidentielle de 120 personnes ( obligatoires ?) pour aller au Maroc avec 3 avions ne fait pas tousser les écolos et plein d’autres choses insupportables quand il faut taxer le contribuable obligé de se déplacer en auto.

  5. JLP dit :

    Le problème de la carte grise, c’est que son règlement est le plus souvent indolore. J’ai acheté une voiture d’occasion fin décembre, ai reçu la nouvelle carte grise dès les 10 ou 11 janvier (!), sans avoir eu à la payer en apparence : elle était comprise dans le prix global. Résultat, je ne sais pas combien elle m’a coûté !

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