Taylor Sheridan, le maître incontesté du néo-western, frappe à nouveau avec Landman, une série qui s’aventure dans le monde impitoyable de l’industrie pétrolière texane. Disponible sur Paramount+, cette nouvelle création explore les rouages complexes d’un secteur aussi stratégique que controversé, tout en offrant une plongée dans l’Amérique profonde, celle que Sheridan affectionne tant. Entre paysages à couper le souffle, luttes sociales et affrontements familiaux, Landman s’affirme comme une œuvre captivante et résolument ancrée dans son époque.
Un monde brutal et fascinant
Avec Billy Bob Thornton dans le rôle principal de Tommy Norris, un « crisis manager » désabusé mais attachant, Landman nous transporte au cœur des exploitations pétrolières du Texas. Dans cet univers où la sueur et le pétrole coulent à flot, Norris navigue entre les crises d’entreprise, les enjeux environnementaux, les conflits avec les cartels et les querelles familiales. La série nous plonge dans une lutte des classes exacerbée : d’un côté, les ouvriers – souvent issus de communautés précaires – risquent leur vie sur les plateformes, tandis que les magnats de l’industrie vivent dans un luxe ostentatoire.
Le casting est un véritable atout, avec des performances remarquables de Jon Hamm, dans le rôle du big boss impitoyable, et de Demi Moore, son épouse aussi élégante que redoutable. Michelle Randolph et Jacob Lofland complètent le tableau familial dysfonctionnel de Norris, ajoutant une profondeur émotionnelle à l’histoire.
Un récit entre néo-western et thriller industriel
Inspirée du podcast Boomtown de Christian Wallace, Landman reprend les thèmes chers à Taylor Sheridan : les paysages désertiques, les traditions ancestrales, et une vision critique de l’Amérique contemporaine. À mi-chemin entre Yellowstone et Sicario, la série mêle drame familial, thriller géopolitique et réflexion sur la précarité des classes ouvrières. Sheridan y dresse un portrait sans concession de l’industrie pétrolière, tout en évitant de sombrer dans la caricature.
Cependant, certains choix narratifs, comme l’omniprésence des appels téléphoniques dans les scènes clés, peuvent donner une impression de surplace. Malgré ces défauts, Sheridan parvient à maintenir une tension palpable, magnifiée par une photographie sublime et une bande-son aux accents country parfaitement dosés.
L’un des aspects les plus intrigants de Landman est sa manière de traiter le sujet des hydrocarbures. À travers des personnages désabusés, la série pointe du doigt l’omniprésence du pétrole dans nos sociétés, tout en soulignant l’impossibilité de s’en passer. Ce discours ambivalent, parfois critiqué comme climatosceptique, reflète une Amérique divisée sur la question énergétique. Sheridan, fidèle à lui-même, choisit de montrer cette réalité sans chercher à imposer un jugement moral.
Un univers viril, mais pas sans nuances
Comme dans ses précédentes œuvres, Sheridan met en avant des personnages masculins puissants, parfois brutaux, mais toujours humains. Les rôles féminins apportent des éléments de contraste et d’intrigue. Le personnage de l’avocate Rebecca Savage (interprété par Kayla Wallace) se démarque dans cet univers dominé par les hommes.
Landman est un concentré de ce que Taylor Sheridan fait de mieux : un récit captivant, des personnages complexes et un regard sans concession sur l’Amérique profonde. Bien que la série ne soit pas exempte de critiques, elle offre une plongée fascinante dans un monde rarement exploré à l’écran. Avec des performances magistrales et une réalisation soignée, Landman s’impose comme l’un des incontournables de 2024.
Disponible sur Paramount+ et Canal+, cette série ravira les amateurs de néo-westerns et d’histoires ancrées dans les réalités sociales et économiques d’aujourd’hui. Alors, montez à bord de cette plateforme pétrolière texane : vous ne serez pas déçus
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