Pays « en voie de développement », l’Algérie a signé en 2002 l’accord d’association Algérie-UE qui avait pour objectif de faciliter les échanges commerciaux entre le territoire et l’Europe et d’ouvrir éventuellement des perspectives d’investissements européens en Algérie, pays quasiment en faillite et dans l’impossibilité chronique de nourrir sa population notamment sa jeunesse qui émigre massivement en Europe.
De surcroît, l’Algérie, grâce à cet accord, bénéficiait d’un accès privilégié au marché européen pour ses rares produits agricoles et manufacturés. Car, incapable de produire grand chose, l’Algérie exporte avant tout des hydrocarbures (86% des exportations) grâce à des infrastructures mises en place par la France et toujours cogérées, aujourd’hui même, par des compagnies occidentales.
Appliqué à partir de 2005, cet accord est aujourd’hui brinquebalant. Le 15 janvier dernier, le président FLN Abdelmadjid Tebboune, a présidé, au siège de la présidence de la République, une réunion consacrée au suivi de l’état d’avancement des préparatifs en prévision de la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne.
Pour donner le change à sa population, Tebboune argue que « l’Algérie a changé depuis 2002 » : « «A l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importions des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation» est-il rapporté dans El Moudjahid. Magie du mensonge des éternels « pays émergents » aujourd’hui, l’Algérie produirait et exporterait désormais « une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres».
Bah voyons !
L’Algérie a bien connue en 2022, une hausse importante de ses produits industriels (+55%), agroalimentaires (+11%) et même halieutiques (+66%) mais nombres de ces entreprises exportatrices sont dirigées ou encadrées par des occidentaux, l’Algérie manquant cruellement de cadres compétents et de matières grises. Son secteur agricole est, par ailleurs, totalement sous-développé par rapport au voisin marocain par exemple dont les légumes et fruits inondent le marché français. Même la célèbre pâte à tartiner El Mordjene est fabriquée à partir de lait produit en France ! Malheureusement pour la petite entreprise familiale d’Oran qui produit El Mordjene, les normes de qualité alimentaire algériennes sont loin de correspondre aux normes européennes, d’où le blocage en douane de conteneurs entiers en septembre dernier.
En 2024, patatra, retour au réel : l’économie algérienne a connu une baisse brutale de son excédent commercial de 45,1% par rapport à 2023. Or cet excédent est totalement dépendant des produits fossiles de type hydrocarbure. Quand l’Algérie n’aura plus ni gaz ni pétrole à exporter, elle retombera dans les standards de l’Afrique Sub-Saharienne. El Moudjahid rapporte ainsi la triste réalité : « entre 2005 et 2015, les exportations algériennes hors hydrocarbures n’ont pas dépassé les 14 milliards de dollars, tandis que les importations en provenance de l’UE ont atteint 220 milliards de dollars. »
La messe est dite, l’Algérie vit toujours sous perfusion notamment française (entre 2017 et 2022, la France a versé 800 millions à l’Algérie au titre de l’Aide au développement), grâce aux envois d’argent de ses ressortissants installés un peu partout en Occident et grâce à ses hydrocarbures. Quand à sa petite économie, elle ne tourne que grâce aux importations.
Il est surtout grand temps que l’Europe et surtout la France coupe toute relation commerciale, diplomatique, financier, terrestre, aérienne ou maritime avec ce territoire, tout en lui permettant d’exporter ses hydrocarbures afin de ne pas provoquer localement une famine et des vagues migratoires plus importantes que celles que nous connaissons actuellement.
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