Le groupe médical Prospect Medical Holdings, qui gère 16 hôpitaux dans quatre États américains (Californie, Connecticut, Pennsylvanie, Rhode Island), a récemment déposé son bilan. Cette procédure met en lumière les défis financiers croissants auxquels font face les établissements de santé, exacerbés par la pandémie de COVID-19 et des pratiques financières contestées.
Des coûts en hausse et des revenus en baisse
Dans une déclaration déposée au tribunal, le chef de la restructuration de Prospect, Paul Rundell, a souligné que la crise financière du groupe a été provoquée par une combinaison de facteurs. Parmi eux :
- L’augmentation des coûts liée aux problèmes d’approvisionnement et à la flambée des salaires du personnel de santé.
- La baisse des revenus en raison d’une diminution des visites en ambulatoire, toujours inférieures aux niveaux pré-pandémiques.
- Une perte de liquidités, qui a laissé l’entreprise avec seulement 3,4 millions de dollars en caisse au moment du dépôt de bilan.
Pour se redresser, Prospect Medical Holdings envisage la vente de plusieurs de ses établissements, notamment deux hôpitaux dans le Rhode Island et un centre médical en Pennsylvanie. Malgré ces difficultés, le groupe assure que ses hôpitaux resteront ouverts et que les soins aux patients se poursuivront sans interruption pendant la procédure de faillite.
Le rôle controversé des fonds d’investissement privés
Cette faillite n’est pas un cas isolé. En 2024, d’autres groupes hospitaliers, comme Steward Health Care et MBMG Holding LLC, ont également déposé le bilan. Cependant, ce qui distingue Prospect, c’est le rôle controversé des investissements réalisés par des fonds de private equity (capital-investissement).
En 2010, Leonard Green & Partners (LGP), un fonds d’investissement privé, a acquis 61 % des parts de Prospect, avant de céder sa participation en 2021. Selon un rapport du Comité du Budget du Sénat américain, la gestion de Prospect sous la houlette de LGP aurait été principalement axée sur des objectifs financiers, au détriment des soins aux patients.
- Pratiques dénoncées : le fonds aurait incité la direction de Prospect à atteindre des objectifs de rentabilité, sans offrir de contreparties pour améliorer la qualité des soins.
- Conséquences : des violations sanitaires et sécuritaires multiples, ainsi qu’un sous-effectif chronique, ont été signalés dans les établissements du groupe.
Le rapport révèle également que LGP aurait réalisé des retraits de capitaux non approuvés, forçant Prospect à contracter des prêts massifs pour couvrir ses besoins financiers. Ces pratiques ont contribué à une spirale d’endettement ayant précipité la faillite du groupe.
Selon des experts, le modèle des rachats par endettement (leveraged buyouts), souvent utilisé par les fonds de private equity pour acquérir des hôpitaux, met ces derniers dans une position vulnérable. En transférant des ressources destinées aux opérations vers le remboursement de dettes, ces pratiques compromettent la viabilité à long terme des établissements.
Ces rachats touchent aujourd’hui plus de 30 % des hôpitaux américains. Avec la hausse des taux d’intérêt, les entreprises contrôlées par ces fonds peinent de plus en plus à gérer leur dette, ce qui les expose à des restructurations ou à la faillite.
Une leçon pour l’Europe et la France
Bien que cette crise semble éloignée, elle soulève des questions pertinentes pour l’Europe et la France, où les modèles hospitaliers publics et privés doivent composer avec des pressions financières croissantes. Si l’introduction massive de fonds d’investissement dans le secteur médical est encore limitée en France, cette situation pourrait changer face aux restrictions budgétaires et à la recherche de nouveaux financements.
Les responsables publics français devraient tirer des enseignements de cette faillite et se montrer vigilants quant à l’impact des logiques financières dans des secteurs aussi essentiels que la santé. L’exemple de Prospect Medical Holdings illustre les dangers d’un système où la recherche de profit prime sur la qualité des soins et la durabilité des infrastructures médicales.
La santé ne peut être réduite à une simple équation économique. Elle doit rester une priorité publique, portée par des politiques axées sur l’accès, la qualité et la résilience.
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Une réponse à “Faillite d’un groupe hospitalier aux États-Unis : un signal d’alarme sur l’impact des fonds d’investissement privés dans le secteur médical”
Les fonds d’investissements que ce soit Aux États-Unis ou en Europe sont des vautours financier au profits de quelques milliardaire Eugénistes , qui n’en ont rien a faire de la population qu’ils elles considèrent comme des déchets qui doivent être a leur service .